lundi 19 avril 2021

Réunies malgré la pandémie

La semaine dernière nous étions en Conseil de Congrégation. Une instance qui réunit, en principe une fois par an, les responsables des différents pays où la Congrégation est en mission : France, Canada, Congo Brazzaville, Madagascar, République Dominicaine. L'année dernière ce Conseil n'a pu avoir lieu en raison de la pandémie. Cette année le Covid n'a pas eu raison de notre détermination : la supérieure générale et son conseil ont voulu que cette rencontre ait lieu malgré tout, en faisant le choix de la visioconférence pour les temps d'assemblée plénière.

Chaque journée était organisée autour de deux temps de travail : l'un en Conseil, par pays, l'autre en assemblée plénière avec mise en commun du travail et échanges entre tous les pays.

Techniquement il a donc fallu régler deux questions primordiales : la connexion internet de chaque pays et le décalage horaire. Exit le wifi, par sécurité nous avons privilégié la connexion filaire, même en France. Quant au décalage horaire il pouvait être important, allant jusqu'à 6 h. L'horaire le plus correct pour se retrouver toutes en visioconférence était donc l'après midi pour la France (15 h - 17 h 30). Pour Madagascar, le Congo Brazzaville et l'Angleterre,  c'était aussi l'après midi, plus ou moins une heure (heure française). Pour le Canada et la République Dominicaine c'était le matin à 9 h.

Six journées de travail soutenu. La visio c'est quand même énergivore et demande plus d'attention que le présentiel. Et tout cela piloté par sœur Catherine RYAN, que nous connaissions "en vrai" pour avoir vécu le chapitre de 2019 avec elle. Depuis l'Angleterre elle distribuait la parole aux différents pays, gérait le temps et conduisait le travail avec aisance, en français bien sûr, avec ce charmant petit accent british. 😉

Le bon déroulement des assemblées plénières a demandé un minimum de discipline : demander la parole (en levant la main), parler lentement pour une meilleure compréhension des unes et des autres dans une langue qui n'est pas toujours sa langue maternelle, éteindre son micro quand on ne parle pas, respecter les horaires... Moyennant quoi tout s'est passé au mieux.

En sortant la tête de mon ordinateur je réalise que nous avons vécu une expérience riche totalement inédite, inimaginable il y a seulement quelques années. Pendant six jours consécutifs une vingtaine de femmes, dispatchées aux quatre coins du monde, ont pu travailler ensemble, se rencontrer malgré tout, s'interpeller, partager leurs expériences, les questions actuelles de la Congrégation et les éclairer à la lumière de cultures et d'histoires différentes, participant ainsi à la vie et à l'animation de la Congrégation tout entière dans un même souci de continuer la mission dans nos différents pays.

Après l'aube pascale, ce fut une autre belle réalisation que la pandémie a suscitée... une parmi bien d'autres.


lundi 5 avril 2021

Aube pascale

Tout était prêt et annoncé pour une veillée pascale à 15 h 30 le samedi saint. Même si associer le mot "veillée" à "15 h 30"  avait quelque chose d’incongru, mais en ce temps de couvre-feu on s'en accommodait. Quand les Évêques de France ont dit "Non, non, non...", la veillée pascale doit se faire de nuit, et surtout s'il y a des baptêmes. Qu'à cela ne tienne, ce sera à 6 h 30 !

J'ai commencé par douter, sourire de cette décision : qui viendra à cette heure si matinale, un dimanche matin ? Puis, peu à peu, à la réflexion cette idée a fait son chemin. Oui, il peut y avoir quelque chose de beau à vivre en Église à  ce moment-là. Fêter la résurrection du Christ à l'heure où la nuit cède le pas au jour, c'est toute la symbolique du passage : des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie, du péché au salut.

Alors, en ce 4 avril, dimanche de Pâques, je me suis rendue à ce qui fut baptisé "aube pascale", qui n'en était pas moins la liturgie de la "veillée pascale". Surprise de voir combien de paroissiens avaient pris ce même chemin, de tous âges, des enfants bien éveillés et des personnes âgées, des familles entières. Tous, visiblement heureux de se retrouver.

Il est 6 h 30 quand nous sommes invités à nous tourner vers le fond de l'église où l'on va allumer le feu pascal, sur le seuil, portes grandes ouvertes sur la nuit. Il brille, il est magnifique ce feu que le prêtre va bénir et auquel sera allumé le cierge pascal. Lumière qui dissipe les ténèbres, symbole du Christ ressuscité. Ce cierge pascal auquel seront allumés tous les cierges de l'assemblée : Christ est notre seule lumière.

La célébration se poursuit... comme une veillée pascale et les symboles prennent une dimension toute particulière. Celui du passage des ténèbres à la lumière en particulier : entrés dans l'église de nuit nous en sortons en pleine lumière avec un soleil radieux. C'est toute la symbolique de Pâques que l'on perçoit mieux qu'à la veillée pascale, où l'on entre de jour pour sortir la nuit tombée... Et puis c'est bien le matin de Pâques que les femmes sont allées au tombeau et l'ont trouvé vide. L'évangéliste Jean précise même que "c'était encore les ténèbres".

La célébration terminée, à la sortie de l'église les gens s'attardent et partagent leurs impressions : aube pascale qui prend tout son sens et sa symbolique du passage. Magnifique aube pascale ! Christ est vraiment ressuscité, Alleluia !

Et si on continuait avec cet horaire les prochaines années ? 

 NB - Et tout ça bien sûr dans le strict respect des consignes sanitaires (masque, gel, distanciation, communion dans la main, geste de paix du regard).








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► Et aussi la vidéo de Magali SCHAAL, journaliste à Ouest-France