des situations douloureuses, qui font débat dans la société et dans l'Eglise,
des personnes confrontées à ces situations en attente de dialogue et d'écoute, d'aide
ont conduit l'équipe pastorale du doyenné à proposer une rencontre avec Guy de Lachaux, prêtre du diocèse d'Evry qui, depuis 20 ans, accompagne des personnes divorcées.
Dans son exposé, riche d'exemples et lourd de vécu, le Père de Lachaux s'est attardé sur les causes de divorce, des propositions pour se reconstruire et a terminé par donner la position actuelle de l'Eglise.
La violence sous toutes ses formes vient en tête des causes de divorce, suivie de près par l'infidélité, l'absence de communication, l'alcoolisme, la drogue... Causes immédiates, mais aussi des causes lointaines et plus profondes auxquelles on ne pense pas spontanément : des blessures de l'enfance qui ressurgissent sous forme d'attentes ou de questions et rendent particulièrement vulnérable.
Face à la réalité du divorce (un divorce pour 2 mariages) la société tend de plus en plus à penser que ce n'est pas si grave que ça alors que l'Eglise, au moins dans sa réputation, culpabilise le divorce.
Pour le Père de Lachaux le divorce est toujours un séisme, une très grande souffrance, à court ou à long terme, qu'il se passe bien ou mal, une atteinte profonde dont on a du mal à se remettre. Outre les problèmes matériels, facilement identifiables, il touche à la vie psychologique, affective et relationnelle, la vie familiale et sociale, la vie spirituelle et ecclésiale.
Une tentation est alors de relativiser ce séisme, d'en nier l'importance et l'impact.
Le chemin qui s'offre au divorcé pour se reconstruire est d'accepter de faire la vérité sur le vécu. Un chemin qu'il analyse en six grandes étapes : le choc et la paralysie, suivis d'une phase de déni, un temps où l'on va exprimer ses émotions, une phase de tristesse, la découverte du sens de la perte et enfin l'étape du pardon. Difficile cette dernière étape mais essentielle. Le pardon qui libère intérieurement de cette histoire qui rive sur le passé. Le pardon, non une valeur morale, non une réconciliation, mais un besoin pour se libérer. Le pardon impossible à vue humaine, qui doit venir d'au-delà de l'humain, et en son temps. Oser entrer dans ce chemin.
Un tel cheminement nécessite un dialogue, de pouvoir dire une parole sans être jugé, c'est pourquoi il est essentiel que l'Eglise porte ce souci et soit présente auprès de ces personnes dont la souffrance est immense. Il y a là une mission de l'Eglise face à un drame de notre société. Susciter des groupes de parole et mettre la Parole de Dieu au cœur de ces rencontres : force inouïe de la Parole de Dieu qui permet de se reconstruire.
Restait à aborder la situation des divorcés remariés dans l’Église, la question qui fâche... venue de la salle.
D'une part, en tant que baptisés, les divorcés, divorcés remariés ont leur place dans l’Église et ont à la prendre. D'autre part précisons que la question de l'accès aux sacrements ne se pose que pour les divorcés remariés. Cela conduit à se situer face à l'enseignement de l’Église, à chercher à comprendre ce qu'elle dit et à se positionner en conscience. Si la loi est nécessaire elle suppose en face une conscience active et éclairée qui décide. Et cela vaut pour tout chrétien.
Peut-on, et comment, faire avancer la question ? Pour le Père de Lachaux il faut en parler, se retrouver entre personnes concernées. Ce sont des questions à approfondir et à travailler. C'est à cette condition qu'on pourra avancer et faire changer quelque chose. La pratique de l’Église orthodoxe qui reconnaît sous certaines conditions la possibilité de bénir une seconde union peut nous aider à avancer,
Cette rencontre a écorné un sujet quelque peu tabou, surtout dans l’Église, les participants à la soirée étaient reconnaissants à l'équipe pastorale de cette initiative. Une brèche a été ouverte qui déjà laisse percer des propositions de mise en œuvre. Démarche courageuse et nécessaire, on ne peut que souhaiter bonne route à ceux qui vont s'engager dans cette démarche.
NB - A noter, dans le diocèse de Luçon, l'existence d'un Atelier séparés, divorcés, divorcés remariés qui fait déjà des propositions dans ce sens. Cette soirée a été occasion de le faire connaître.