dimanche 28 novembre 2021

Médias... coup de gueule

UN, bien sûr les médias se font des gorges chaudes de cette histoire de femme. Parce que ça, c'est croustillant, c'est du people et on va bien la faire mousser, ça va amener de l'audimat, des lecteurs. Et puis si on peut encore enfoncer un peu l’Église ça tombe à point dans le contexte actuel.

DEUX (conséquence de UN ?), on ne parle quasiment que de cette histoire de femme comme motif de "démission" de Michel Aupetit, archevêque de Paris (n'est-ce pas France 2, Laurent Delahousse, JT du 26/11/2021 ?). Et pourquoi passe-t-on sous silence le premier motif qui me semble plus grave, à savoir sa façon de gouverner ?

Plus grave avez-vous dit ? Plus grave d'abord parce que c'est quelque chose d'actuel, d'aujourd'hui, du vécu contemporain, une accumulation de plusieurs faits qui sont passés sous silence.

Ensuite parce que cette histoire de femme remonte à neuf ans (2012), qu'il s'en était ouvert à sa hiérarchie et certains collaborateurs et que, apparemment, ça n'avait pas été plus perturbant que ça et  demeuré sans conséquence apparente sur la suite de son parcours (Michel Aupetit a été nommé évêque en 2013, archevêque en 2018 et cette "histoire" date de 2012).

Enfin, que savons-nous de cette histoire de femme ? Ce que les médias nous en disent, encore. Quelle objectivité ? A lire les interventions de Michel Aupetit (et pourquoi ne le croirait-on pas ?) moi, je retiendrai bien que c'est plutôt lui qui a été harcelé et non l'inverse.

Médias, vous avez un pouvoir énorme ! Pouvez-vous s'il vous plaît arrêter de contribuer à détruire les gens sur des rumeurs, des infos partielles voire erronées ?

Je sais que ma voix n'a aucun poids, qu'elle est ridicule dans ce torrent de boue, dans cette désinformation massive... qu'importe, je le dis quand même. C'est mon coup de gueule du jour.

Je n'ai pas spécialement à défendre Michel Aupetit, et ce n'est pas ce que je cherche, mais que justice et vérité soient rendues. Et je prie pour lui, c'est ma seule arme.


jeudi 28 octobre 2021

"Pour nous, c'est Versailles"

Appartement (ancienne cuisine)

Ce matin j'étais invitée à l'inauguration de logements sociaux à Fontenay-le-Comte. J'y allais pour représenter la Congrégation mais aussi très curieuse de voir ce qu'était devenue le lieu de notre noviciat, il y a maintenant bon nombre d'années.

Appartement (ancienne cuisine)

Cette maison, à la fois au cœur de Fontenay et retirée, à l'abri des regards, derrière la maison de retraite et le cabinet de radiologie, désaffectée depuis plusieurs années, a fait l'objet d'un bail à réhabilitation avec SOLIHA (Solidaires pour l'Habitat). Le bâtiment a été confié à SOLIHA à charge pour cette association de le rénover et d'en faire des logement sociaux. Faire du neuf avec de l'ancien, en centre ville, dans un périmètre protégé, pour y accueillir des gens modestes et vulnérables.

Le projet a rencontré l'assentiment de la ville de Fontenay-le-Comte, de la communauté de communes, soucieuses de rénover le centre ville et de la repeupler avec une population modeste en lui offrant les services de proximité de la ville.

Mezzanine
Le résultat est là : six logements de tailles différentes, dont trois au rez-de-chaussée adaptés au handicap, et actuellement occupés par trois hommes et trois femmes. Dans le respect de l'architecture du secteur, conservant à l'extérieur du bâtiment son cachet d'origine. J'ai admiré toute la rénovation et en particulier celle de l'étage utilisant harmonieusement le grenier pour en faire une mezzanine.

Un exemple concret de réhabilitation en cœur de ville, où les partenaires sont fiers d'avoir prouvé leur capacité de mener à bien une telle réalisation. D'autres projets sont en cours, encouragés par celui-ci.

Terrasse,
lieu de convivialité entre les locataires

Pour cette inauguration les locataires (arrivés en novembre 2020) étaient présents et avaient préparé un verre de l'amitié pour continuer les échanges après les discours plus officiels. Tout surpris que ce lieu ait été habité par des religieuses en herbe, et avides de savoir comment c’était "avant" ils ne tarissaient pas de questions. Ici c'était la chapelle... là, la salle de cours... là, la cuisine... et chacun de s'en amuser.

Appartement
(ancienne salle de cours)

Pour nous, sœurs des Sacrés-Cœurs, nous sommes heureuses d’avoir contribué à cette réalisation, permettant cet accueil de gens défavorisés, à proximité des services de la ville. Personnellement je suis heureuse de cette réalisation, heureuse de voir que ce lieu continue à vivre, à servir et à rendre heureux. Car ils sont heureux les locataires, ils étaient rayonnants et n'ont cessé de remercier tous les partenaires du projet. "Pour nous, c'est Versailles" a dit l'un d'eux. 

Et ils ne veulent pas en rester là avec nous : "il faudra revenir prendre un café avec nous... et puis vous viendrez avec les autres sœurs".



5 des 6 locataires actuels

Jardin haut (entrée)




lundi 5 juillet 2021

La nuit des églises avec St Michel et St Jacques

C’est l’église de St Michel le Cloucq qui est à l’honneur pour cette 10ème Nuit des églises. Et parce qu’elle se trouve sur le chemin de St Jacques de Compostelle, halte pour les pèlerins, ce sont tout naturellement les interrogations d’un pèlerin qui vont guider notre soirée.

Alors qu’il fait encore jour Martine Laubreton, de l’associationLe Cloucq Michelais, nous conte l’histoire de cette vieille église, attirant notre attention ici ou là sur des chapiteaux, des modillons, des signatures, vestiges de la première construction au XIIème siècle.

Tandis qu’Hubert achève de décrire le chemin de Compostelle, la halte des pèlerins dans l'église, l’accueil dans les familles michelaises, le voilà qui arrive, lui, le pèlerin de passage avec son histoire et ses questions. Avec lui nous entrons dans l’église pour continuer notre échange, la chorale et les musiciens nous y attendent déjà, ils vont apporter leur griffe artistique à la soirée.

Accueilli dans les familles le pèlerin l’est aussi dans l’église. Ici, dans l'église de St Michel, un coin est spécialement aménagé pour lui. Là il peut se poser et se reposer, penser, prier. Comme le pèlerin, ce soir nous sommes invités à une pause, soutenus par la beauté des images, des textes, des chants, de la musique en dialogue les uns avec les autres.

C’est ainsi que nous sont ensuite présentés la plus belle statue de l’église, celle de Marie, puis la restauration de la chaire qui devrait retrouver une place d’honneur à la prochaine fête du relais, fin septembre, sans oublier le nouvel orgue dont les Michelais sont fiers. Et ils peuvent être fiers car l’orgue, comme la restauration de la chaire, est le fruit d’une étroite collaboration entre le Cloucq Michelais et le relais paroissial.

Dernier personnage honoré en cette soirée, l’archange Michel, patron de l’église. Michel, dont le nom signifie "qui est comme Dieu", chef des anges, incarne les forces du Bien dans le combat permanent mené contre le Mal.

La nuit étant tombée nous sommes invités à sortir admirer le vitrail de St Michel tandis que la chorale St Hilaire chante quelques couplets de l’hymne à St Michel.

Pèlerin de passage, avec toi nous avons pu nous poser un moment, et grâce à l’heureuse collaboration entre le Cloucq Michelais et le relais paroissial goûter la beauté du lieu portés par l’harmonie des textes, des chants, de la musique.

Je serai pèlerin.
Je marcherai.
Je marcherai sous le soleil trop lourd,
sous la pluie à verse et dans la tourmente.
En marchant, le soleil réchauffera mon cœur de pierre,
la pluie fera de mes déserts un jardin.
A force d'user mes chaussures, j'userai mes habitudes.
Je marcherai et ma marche sera démarche.
J'irai moins au bout de la route qu'au bout de moi-même.
Je serai pèlerin.
Je ne partirai pas seulement en voyage,
je deviendrai moi-même un voyage, un vrai pèlerinage.

 

 

 






D'autres photos de la soirée ICI
 

lundi 19 avril 2021

Réunies malgré la pandémie

La semaine dernière nous étions en Conseil de Congrégation. Une instance qui réunit, en principe une fois par an, les responsables des différents pays où la Congrégation est en mission : France, Canada, Congo Brazzaville, Madagascar, République Dominicaine. L'année dernière ce Conseil n'a pu avoir lieu en raison de la pandémie. Cette année le Covid n'a pas eu raison de notre détermination : la supérieure générale et son conseil ont voulu que cette rencontre ait lieu malgré tout, en faisant le choix de la visioconférence pour les temps d'assemblée plénière.

Chaque journée était organisée autour de deux temps de travail : l'un en Conseil, par pays, l'autre en assemblée plénière avec mise en commun du travail et échanges entre tous les pays.

Techniquement il a donc fallu régler deux questions primordiales : la connexion internet de chaque pays et le décalage horaire. Exit le wifi, par sécurité nous avons privilégié la connexion filaire, même en France. Quant au décalage horaire il pouvait être important, allant jusqu'à 6 h. L'horaire le plus correct pour se retrouver toutes en visioconférence était donc l'après midi pour la France (15 h - 17 h 30). Pour Madagascar, le Congo Brazzaville et l'Angleterre,  c'était aussi l'après midi, plus ou moins une heure (heure française). Pour le Canada et la République Dominicaine c'était le matin à 9 h.

Six journées de travail soutenu. La visio c'est quand même énergivore et demande plus d'attention que le présentiel. Et tout cela piloté par sœur Catherine RYAN, que nous connaissions "en vrai" pour avoir vécu le chapitre de 2019 avec elle. Depuis l'Angleterre elle distribuait la parole aux différents pays, gérait le temps et conduisait le travail avec aisance, en français bien sûr, avec ce charmant petit accent british. 😉

Le bon déroulement des assemblées plénières a demandé un minimum de discipline : demander la parole (en levant la main), parler lentement pour une meilleure compréhension des unes et des autres dans une langue qui n'est pas toujours sa langue maternelle, éteindre son micro quand on ne parle pas, respecter les horaires... Moyennant quoi tout s'est passé au mieux.

En sortant la tête de mon ordinateur je réalise que nous avons vécu une expérience riche totalement inédite, inimaginable il y a seulement quelques années. Pendant six jours consécutifs une vingtaine de femmes, dispatchées aux quatre coins du monde, ont pu travailler ensemble, se rencontrer malgré tout, s'interpeller, partager leurs expériences, les questions actuelles de la Congrégation et les éclairer à la lumière de cultures et d'histoires différentes, participant ainsi à la vie et à l'animation de la Congrégation tout entière dans un même souci de continuer la mission dans nos différents pays.

Après l'aube pascale, ce fut une autre belle réalisation que la pandémie a suscitée... une parmi bien d'autres.


lundi 5 avril 2021

Aube pascale

Tout était prêt et annoncé pour une veillée pascale à 15 h 30 le samedi saint. Même si associer le mot "veillée" à "15 h 30"  avait quelque chose d’incongru, mais en ce temps de couvre-feu on s'en accommodait. Quand les Évêques de France ont dit "Non, non, non...", la veillée pascale doit se faire de nuit, et surtout s'il y a des baptêmes. Qu'à cela ne tienne, ce sera à 6 h 30 !

J'ai commencé par douter, sourire de cette décision : qui viendra à cette heure si matinale, un dimanche matin ? Puis, peu à peu, à la réflexion cette idée a fait son chemin. Oui, il peut y avoir quelque chose de beau à vivre en Église à  ce moment-là. Fêter la résurrection du Christ à l'heure où la nuit cède le pas au jour, c'est toute la symbolique du passage : des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie, du péché au salut.

Alors, en ce 4 avril, dimanche de Pâques, je me suis rendue à ce qui fut baptisé "aube pascale", qui n'en était pas moins la liturgie de la "veillée pascale". Surprise de voir combien de paroissiens avaient pris ce même chemin, de tous âges, des enfants bien éveillés et des personnes âgées, des familles entières. Tous, visiblement heureux de se retrouver.

Il est 6 h 30 quand nous sommes invités à nous tourner vers le fond de l'église où l'on va allumer le feu pascal, sur le seuil, portes grandes ouvertes sur la nuit. Il brille, il est magnifique ce feu que le prêtre va bénir et auquel sera allumé le cierge pascal. Lumière qui dissipe les ténèbres, symbole du Christ ressuscité. Ce cierge pascal auquel seront allumés tous les cierges de l'assemblée : Christ est notre seule lumière.

La célébration se poursuit... comme une veillée pascale et les symboles prennent une dimension toute particulière. Celui du passage des ténèbres à la lumière en particulier : entrés dans l'église de nuit nous en sortons en pleine lumière avec un soleil radieux. C'est toute la symbolique de Pâques que l'on perçoit mieux qu'à la veillée pascale, où l'on entre de jour pour sortir la nuit tombée... Et puis c'est bien le matin de Pâques que les femmes sont allées au tombeau et l'ont trouvé vide. L'évangéliste Jean précise même que "c'était encore les ténèbres".

La célébration terminée, à la sortie de l'église les gens s'attardent et partagent leurs impressions : aube pascale qui prend tout son sens et sa symbolique du passage. Magnifique aube pascale ! Christ est vraiment ressuscité, Alleluia !

Et si on continuait avec cet horaire les prochaines années ? 

 NB - Et tout ça bien sûr dans le strict respect des consignes sanitaires (masque, gel, distanciation, communion dans la main, geste de paix du regard).








D'autres photos par ici

► Et aussi la vidéo de Magali SCHAAL, journaliste à Ouest-France