Les cercles de silence sont apparus à Toulouse en 2007, à l'initiative des Capucins. Rapidement ils se sont multipliés en France et se développent aussi dans d'autres pays d'Europe.
Alain Richard, Capucin à l'origine de cette action, voulait "réveiller les consciences" face aux traitements inhumains réservés aux sans papiers : "Il s’agit d’un appel à la conscience de chacun, et particulièrement
à celle des décideurs. Nous disons que les sans-papiers sont nos frères
et sœurs en humanité et que la violence qu’ils subissent dans les
centres, comme toute violence, rompt cette humanité et nous fait perdre
quelque chose de précieux."
Près de 200 cercles de silence se réunissent en France, selon des formes et des rythmes différents. Souvent à l'initiative de la pastorale des migrants ils sont rejoints par de nombreux autres mouvements, pas nécessairement confessionnels*.
Les participants forment un cercle au centre duquel brille la flamme d'une lampe, à la fois signe de fragilité, de vie et d'espérance. Quelques panneaux explicatifs donnent la signification de la démarche, présentent des situations d'exclusion et invitent à se rejoindre le cercle.
Hier à Fontenay se tenait le 4ème cercle. Un samedi matin, au cœur du marché, devant les halles. Les premiers forment le cercle, autour de la lampe, d'autres les rejoignent pour un moment ou pour toute l'heure, pas découragés par la pluie.
Un homme passe à côté de moi, je le connais de vue, il arpente souvent les rues de la ville, je ne sais rien de plus de lui si ce n'est qu'il doit être en situation précaire. Il regarde le panneau, et me demande : qu'est-ce qui est écrit ? Une seconde d'hésitation et je comprends qu'il ne sait pas lire. Alors je lui explique. Pas tout simple... et lui, il n'est pas sans papiers, mais qu'attend-il ? Il a regardé un peu puis a continué son chemin.
Le silence pour permettre à toute personne de rejoindre le cercle, au-delà des clivages politiques et religieux, silence qui interroge, qui permet la réflexion ou la prière, silence du respect des uns des autres.
"La dignité de chaque personne humaine ne se discute pas, elle se respect. Notre silence le crie et continuera de le crier jusqu'aux changements indispensables."
*Pour Fontenay-le-Comte : ACAT, CCFD-Terre Solidaire, Emmaüs, Eglise Réformée, Mission Ouvrière, Mission Universelle, VEA, Réseau Education sans Frontière.
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