Église Notre-Dame - Fontenay-le-Comte |
Ils étaient tous à table, Jésus et ses 12 amis pour la Pâque, selon la tradition juive.
Soudain, au cours du repas, sans qu'on s'y attende, les paroles de Jésus : l'un de vous va me livrer.* La petite phrase sibylline qui semble tomber comme un cheveu sur la soupe, qui sème le doute, la peur, la honte dans l'esprit des apôtres, qui les attriste profondément (dit aussi l'évangile).
Qu'a-t-il pu se passer en chacun d'eux ? Gorge serrée, stress et peur au ventre, le cœur qui bat la chamade. Livrer le Maître ? Le trahir ? Comment cela serait-il possible ? Et pourtant la question se pose, taraude, le doute s'insinue en chacun. Et quand même si c'était moi ? Et pour en avoir le cœur net l'un après l'autre s'enhardit à poser la question : Serait-ce moi, Seigneur ? Ainsi formulée la question (me) paraît quelque peu timide. J'aime beaucoup la traduction de Ze Bible, tellement le reflet de ce que chacun devait penser, énergique et défensive : Ce n'est pas moi, n'est-ce pas, Seigneur ? Ben non, enfin, c'est pas possible que ce soit moi qui te trahisse. Après tout ce qu'on a vécu ensemble, nos bons moments et nos accrochages, notre amitié est bâtie sur le roc, rien ne peut la briser, elle est fidèle à tout jamais.
Aujourd'hui j'ai juste envie de m'arrêter à cette question des apôtres, à leur certitude ébranlée qui nous renvoie au plus profond de nous mêmes. Je ne sais pas de quoi je suis capable. Ma faiblesse ira-t-elle jusqu'à te renier ? Serait-ce moi, Seigneur ? ou la fragilité de l'engagement de l'homme.
* De la liturgie du mercredi saint, Mt 26, 14-25
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