Pour Daniel, aumônier d'hôpital, faire signe de la tendresse de Dieu ça ne se fait pas tout seul, mais en équipe, en Église. Chacun dans son rôle, doit trouver sa place dans l'équipe, et ce n'est pas toujours simple. Et chacun dans son action engage l'aumônerie tout entière. Ensemble et en Église. Cela donne lieu à des partages, des relectures.
Dans cette démarche d'accompagnement en milieu hospitalier le facteur temps est particulièrement important, aussi bien pour le visiteur que pour le visité. S'ajuster au temps de l’autre, trouver le moment juste pour rencontrer les personnes quand elles sont malades, fatiguées. Et le moment juste n'est pas le même pour tous. Le temps qu'il faut pour rencontrer l'autre, pour qu'il réalise ce qu'on lui dit, le temps d'entrer en relation, le temps pour qu'il dise.... pour qu'il se dise.
Et avec le temps, la compassion... mot délicat à utiliser. Trouver la juste attitude en étant avec mais à côté, jamais à la place. Pauvreté de nos moyens, de notre impuissance.
Pour Jeanne-Marie, responsable d'une communauté de Sœurs âgées (moyenne d’âge 87 ans) c'est chaque jour que se manifeste la tendresse de Dieu. Tout d'abord ces communautés de Sœurs âgées disent la sollicitude de la Congrégation qui nous accueille. Congrégation qui s'est engagée à nous soutenir toute notre vie lorsque nous l'avons choisie pour y vivre à la suite du Christ. Un peu comme des époux se promettent fidélité et soutien pour toute la vie, dans la santé et la maladie. Tendresse institutionnelle, tendresse réelle.
La vie fraternelle au quotidien est expression de notre engagement dit-elle... et ce n'est pas facile. La difficulté... c'est qu'il y a les autres... et il y a moi. Et pourtant la vie fraternelle s'exprime à travers une multitude de petits gestes, d'attentions au quotidien. Dans une belle énumération poétique, Jeanne-Marie donne de ces exemples d'entraide, signes de la tendresse de Dieu au quotidien dans nos vies humaines.
Tes jambes se dérobent... prends mon mon bras, je t'accompagnerai.
Tu ne sais plus bien quand c'est l'heure d'aller à la prière ou au repas, je passerai te chercher.
Tes yeux sont brouillés et tu ne peux plus lire ta Bible ni le journal, je t'en ferai la lecture, chaque jour un peu.
Tu te sens maladroite parce que la maladie te fait trembler, je te prêterai mes mains pour saisir ce qu'il te faut. [...]
Ne suffirait-il pas d'ouvrir les yeux pour reconnaître des signes de cette tendresse qui passe tout simplement par la qualité de nos relations humaines ? Et si la tendresse de Dieu n'était autre que la tendresse des hommes pour leurs frères ?
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