jeudi 30 janvier 2014

Journée de la vie consacrée vs dimanche des vocations

Titre un peu provocateur, j'admets. Je voulais plutôt dire : journée de la vie consacrée, dimanche des vocations, c'est quoi la différence ? Et la question vaut d'être posée.

Primo ce n'est pas le même jour, secundo ce n'est pas exactement la même chose, mais les deux concernent de vie consacrée.

Pour situer dans le temps, le jour de la vie consacrée c'est le 2 février (et hasard du calendrier cette année ça tombe un dimanche). Le dimanche de prière pour les vocations est fixé au 4e dimanche de Pâques, dimanche dit du Bon Pasteur, en écho à l'évangile lu ce jour (cette année c'est le 11 mai).

Et ce qui peut ajouter à la confusion cette année c'est que le message de François Pape* pour le dimanche des vocations vient d'être publié (le 15 janvier) quasiment à la veille du jour de la vie consacrée.

Ca va, lecteur, tu n'es pas encore perdu, tu suis ? Alors je continue.

Commençons par le dimanche de prière pour les vocations sacerdotales et religieuses, qui est plus ancien. C'est un fruit de Vatican II, et instauré par Paul VI. La première journée mondiale de prière pour les vocations sacerdotales et religieuses a eu lieu le 12 avril 1964 précédée la veille d'un radiomessage de Paul VI  afin que les catholiques généreux du monde entier s'unissent en une même prière pour demander au Seigneur les ouvriers nécessaires à sa moisson. Cette première journée avait pour thème "Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à son Eglise".

Quant à la journée de la vie consacrée, elle est beaucoup plus récente. A l'initiative de Jean-Paul II, en 1997 une journée mondiale de la vie consacrée a été fixée au 2 février chaque année, avec le triple but de :
  • rendre grâce pour le don de la vie consacrée à l'Eglise,
  • faire connaître et apprécier la vie consacrée,
  • inviter les consacrés eux-mêmes à réfléchir à ce don et à célébrer les merveilles de Dieu.
Présentation de Jésus au Temple
(Abbaye Notre-Dame de la Charité)


Et pourquoi le 2 février** ? L’Église célèbre ce jour-là la Présentation de Jésus, fête liturgique ancienne qui fait mémoire de la présentation de Jésus au Temple par Marie et Joseph, pour l’offrir au Seigneur, selon une prescription rituelle qui voulait que tout garçon premier-né soit consacré au Seigneur. Ce geste est l’image du don total de soi-même pour tous ceux qui sont appelés dans l’Église et dans le monde à suivre Jésus chaste, pauvre et obéissant.

La vie consacrée dans l'Eglise est un prisme aux multiples facettes, dont la vie religieuse (elle aussi très diversifiée) n'est qu'un aspect. Rendons grâce pour les diverses vocations dans l’Église et en particulier pour celle de la vie consacrée.



PS - J'entends la question suivante : et c'est quoi la différence entre vie religieuse et vie consacrée. OK je note pour un prochain billet.

* Attention, hein : LI e journée mondiale des vocations se lit bien cinquante et unième journée mondiale... OK remarque inutile ;)

** Jusqu'en 1996 ce 2 février était journée mondiale des communications sociales, journée également demandée par le Concile. Depuis 1997 elle est fixée au dimanche qui précède la Pentecôte (soit le 1er juin pour cette année).

dimanche 26 janvier 2014

Une messe sans communion

Pour les cathos pratiquants gens du sérail cette expression est un non-sens, et fait parfois sourire. C'est pourtant ce qu'on entend au presbytère quand les gens viennent demander une célébration pour un mariage ou des obsèques.  Pas très au fait du vocabulaire récent ni des pratiques possibles ils utilisent LE mot qu'ils connaissent, et demandent une messe. Parce que pour beaucoup toute démarche de prière catholique à l'église est messe, à défaut de savoir distinguer une messe d'une autre célébration. Alors pour être sûrs de la demande on se risque parfois à schématiser et on parle de messe sans communion pour une célébration, un temps de prière à l'église. (Et ne parlons pas d'Eucharistie, ce mot encore plus abscons pour le commun des mortels !). Et si par-dessus le marché on a une célébration sans messe, présidée par un prêtre et dans une église, alors là tout est brouillé. C'est donc bien une messe sans communion.

Alors cette longue intro pour évoquer une de ces messes sans communion à laquelle j'ai participé récemment, mais cette fois de l'autre côté de la barrière si je puis dire, non plus au pupitre d'animation, mais au premier rang du deuil. J'ai donc préparé cette messe sans communion célébration religieuse avec un objectif à deux facettes : d'une part que les textes soient porteurs d'espérance et d'ouverture et d'autre part que l'ensemble soit le plus compréhensible possible pour tous aussi bien dans le choix des textes que dans les paroles et les rites. Un vrai défi !

J'ai essayé... avec ce que l'église et la liturgie m'offraient. Mais c'est aussi un texte de Martin GRAY qui a eu ma faveur pour terminer la célébration. Oui, je sais cela peut paraître discutable, Martin GRAY à la foi en point d'interrogation. Et bien justement ce qu'il dit n'a rien de déplacé, même dans une église. Il n'y est pas question de foi en Dieu certes mais elle y est sous-jacente. Une belle parole sur le chemin des chercheurs de sens et de Dieu. 


ILS SONT TOUS VIVANTS

Je n'ai qu'une certitude :
Ceux que j'ai aimés, ma famille, mes camarades, mes enfants,
Demeurent vivants en moi.
Ils guident encore mes pas.
Leur être fidèle, ce n'est pas s'enfermer dans la douleur.
Il faut continuer de creuser le sillon : droit et profond.
Comme ils l’auraient fait eux-mêmes
Comme on l'aurait fait avec eux, pour eux.

Être fidèle à ceux qui sont morts,
C'est vivre comme ils auraient vécu, c'est les faire vivre en nous,
C'est transmettre leur visage, leur voix, leur message aux autres.
Ainsi, la vie des disparus germe sans fin.
Je ne sais pas si je dois me dire croyant.
Je ne puis dire : je crois en Dieu.
Je ne puis dire non plus : je crois...
Ce que je dis seulement,
C'est que la mort ne détruit pas l'amour que l'on portait
A ceux qui ne sont plus...
Je le sais parce que tous les jours je vis avec les miens...

Ce que je sais aussi, c'est que la vie doit avoir un sens.
Ce que je sais encore, c'est que l'amour est la clé de l'existence.
Ce que je sais enfin, c'est que l'amour, le bien, la fidélité et l'espoir
Triomphent finalement toujours du mal, de la mort et de la barbarie.
Tout cela, je le sais, je le crois...
Dieu est-il au creux de ces certitudes ?
Je ne sais pas... je cherche...

Martin GRAY


Bon, en fait j'avais surtout envie de vous partager ce beau texte de Martin Gray ;)