dimanche 21 avril 2013

Le chœur de Notre-Dame

Ancien aménagement

Il est des choses qu'on ne voit plus à force de les voir, auxquelles on finit par s'habituer. Et depuis combien de temps c'est comme ça ? Question que j'ai posée hier, posée ce matin. De mémoire de fontenaisien personne ne peut se souvenir de quand date la rénovation du chœur de l'église. Au moins quarante ans... mais pas cinquante puisque c'est un des fruits du Concile Vatican II... et comme chacun sait le Concile c'était 1962-1965.

Dans l'élan du Concile on avait donc rénové le chœur des églises pour permettre une participation pleine et active des fidèles. Ainsi avait-on réduit l'espace entre le maître-autel et l'assemblée et, faisant le choix de dire la messe face à l'assemblée, il avait fallu installer des autels appropriés. Sont donc apparus les autels face au peuple, en avant des maîtres-autels souvent demeurés en place. C'est ainsi que l'église Notre-Dame de Fontenay a été dotée de son autel face à l'assemblée monté sur une immense estrade.

Nouvel aménagement (21 avril 2013)
Au fil du temps on s'est bien rendu compte que c'était quelque peu disproportionné. L'estrade occupait le tiers de la nef centrale, le célébrant était loin. L'installation ne répondait pas tout à fait aux objectifs voulus par le Concile et la réforme liturgique. Depuis deux ans une équipe a planché sur un projet de rénovation du chœur qui a abouti et que nous avons pu découvrir ce matin.

Rénover cet espace c'était d'abord se rappeler les orientations du Concile en terme de participation active des fidèles aux célébrations, participation favorisée par l'aménagement de l'église. Le lecteur doit être entendu depuis l'ambon, le prêtre doit pouvoir dialoguer avec l'assemblée.

Le sanctuaire, où se déroule la liturgie de la Parole et la liturgie eucharistique, se distingue du reste de l'église par une certaine élévation... juste proportion à trouver. Dans le sanctuaire, 3 espaces privilégiés :

  • l'autel, symbole du Christ, pierre angulaire de l’Église, en est le centre où converge l'attention,
  • l'ambon, d'où est lue la Parole de Dieu,
  • le siège du prêtre qui préside la célébration (siège de la présidence), signe du pasteur qui conduit son peuple.
Ces trois éléments ont donc été mis en valeur, sur une estrade plus sobre, moins élevée, qui libère de l'espace pour rapprocher l'assemblée du célébrant.

Le nouvel aménagement est à l'essai quelque temps afin de permettre des améliorations avant de stabiliser le projet et notamment de fixer l'autel qui signifie de manière stable et permanente le Christ. Un temps pour accueillir les remarques, les idées et suggestions des uns et des autres.

Et, cerise sur le gâteau, ce réaménagement a permis de redécouvrir une superbe rosace sur le sol, en excellent état. Évidemment coffrée pendant 40 ans elle était bien protégée ! Et personne ne se souvenait de son existence.

Merci à tous ceux qui ont participé d'une manière ou d'une autre à cette réalisation et que ce lifting contribue à nous renouveler aussi dans nos célébrations liturgiques, à redécouvrir la richesse,  la beauté et la signification de cette liturgie.

D'autres photos par ici

dimanche 7 avril 2013

Mamie aux oiseaux

Hier matin, il est arrivé au week-end des Tisserands (par là pour ceux qui auraient raté le feuilleton) avec un large sourire illuminant son visage, sa première parole a été :
- T'as vu la grand mère aux oiseaux ?
- ?... non...

Une grand mère tout emmitouflée, SDF, qui jetait du pain aux oiseaux devant l'église St François Xavier. Il lui a dit : "Bonjour Madame". Ça lui a fait plaisir, mais un brin déçue et étonnée elle lui a rendu son bonjour et ajouté : "ah vous avez chassé mes oiseaux!" Ils ont encore échangé deux/trois mots et il a filé son chemin.

Il est arrivé tout sourire. Comme si cette rencontre avait apporté un rayon de soleil pour lui comme pour elle, semble-t-il. Il ne parlait que de la Mamie, bonne bouille, un peu jouflue, lunettes rondes, souriante et causante.

En partant hier soir il pensait la revoir. Et ce matin, même chose. Ils ont causé un peu :
- Bonjour Madame...
- Bonjour Monsieur...
- Ils vous tiennent compagnie les oiseaux
- Oui il faut bien les aider les pauvres petits.

Difficile de souhaiter bonne journée a une SDF qui vient de passer la nuit dehors. Et pour qui la journée sera pareil.

Mais moi je n'avais toujours pas vu la mamie. Pas passée du bon côté de l'église.

Alors ce soir, en partant on est passés tous les deux du bon côté, du côté de la mamie, on était même trois : Stéphane était avec nous. Elle était encore là, sur les marches de l'église, ses paquets à droite et à gauche, aucun récipient pour l’aumône près d'elle, mais elle lisait Pèlerin.
On a taillé une bavette. Aucune plainte. Aucune demande si ce n'est du soleil. Le sourire sur les lèvres. La joie de lire cette revue : c'est sur Notre-Dame de Paris, et c'est très intéressant. On me l'a donnée...
Et la revue était belle et propre, pas de celles qu'on donne après l'avoir lue et triturée dans tous les sens.

Une femme, SDF bien sûr. Elle avait tout son patrimoine autour d'elle dans ces 2 sacs. Mais une SDF qui souriait, parlait volontiers et ne demandait rien, qui a refusé qu'on la prenne en photo... et elle avait raison. Oserais-je dire qu'elle n'avait pas l'air malheureuse ?

Cette rencontre nous a interrogés, bousculés (en plein Paris !), une SDF pas comme les autres, mais aussi nous a laissé quelque chose de la sérénité de la mamie.