jeudi 14 juillet 2016

"Maillezais sentinelle du marais"

L'immense abbaye St Pierre de Maillezais est une des curiosités à ne pas manquer dans le Sud Vendée. Mais que peuvent dire ces ruines, aussi imposantes soient-elles, sans explication, sinon laisser deviner une période prospère.

"Maillezais, sentinelle du marais" est un spectacle qui balaie l'histoire de l'Abbaye, faisant voyager le visiteur dans le temps et dans l'espace à la rencontre des personnages qui ont jalonné son histoire.

Le moine Pierre, premier chroniqueur de l'Abbaye, accueille le visiteur et remonte le temps jusqu'à l'origine de l'édifice, il y a plus de mille ans de cela, d'abord forteresse puis monastère sur la volonté d'Emma d'Aquitaine. 

Trois autres stations mettent en scène une rencontre entre Geoffroy de Lusignan, qui aurait incendié l'abbaye, et Emma d'Aquitaine, une scène épique entre Agrippa d'Aubigné et son fils Constant, et la scène finale, reconstitution de la vie des moines où se côtoyaient Geoffroy d'Estissac et François Rabelais au XVIe siècle. On y touche du doigt le rayonnement qu'a eu l'abbaye en son temps, tant dans sa dimension spirituelle que pour son rôle économique et social.

Un spectacle dynamique qui mêle harmonieusement histoire, théâtre, chant et musique. Les acteurs, professionnels, ont à cœur de présenter un théâtre populaire, ludique, varié, coloré et avec quelques traits d'humour. "L'esprit qui nous anime est celui de la joie et du partage" disent-ils.

Mais d'où viennent ces morceaux de statue négligemment abandonnés au bord du chemin ? Un pied, une main, une tête... Vu la taille il ne peut s'agir que d'un géant. Gargantua ?...  Négligemment abandonnés ? Non point, ils font partie du décor. Dès le début Rabelais est présent, même si on ne le rencontre que dans la dernière scène. Un Rabelais très sympathique d'ailleurs...





mardi 12 juillet 2016

Petit patrimoine fontenaisien

C'était une première, tant sur le fond que sur la forme. Une soirée co-organisée par la Pastorale du Tourisme et Fontenay Ville d'Art et d'Histoire pour une visite insolite de Fontenay-le-Comte : Chemin faisant levons les yeux sur le petit patrimoine religieux. PETIT patrimoine religieux ? Non point péjoratif le terme veut plutôt désigner ces richesses ignorées devant lesquelles on passe sans les voir, ou qu'on a tout simplement oubliées à force de les voir. Oui, levons les yeux, et pas que sur le patrimoine religieux.

Sous la forme d'une promenade découverte dans quelques rues des environs de l'église Notre-Dame, Marie-Gabrielle, animatrice du patrimoine, nous a entraînés au son de son accordéon attirant notre attention sur tel ou tel détail. Une nouveauté pour elle aussi, elle a dû fouiner un peu dans ses documents pour nous éveiller à ces détails, implorant de ce fait notre indulgence. Pas nécessaire ! passionnant son parcours et ses commentaires. Du parvis de l'église Notre-Dame aux jardins de l'Union Chrétienne elle nous a successivement dévoilé le porche de Notre-Dame et la petite place St Pierre, en hommage à une illustre religieuse aussi généreuse qu'intrépide capable de toutes les audaces, car pour le Bon Dieu que ne ferait-on pas ?

Puis la rue Émile Boutin qui conduit à l'entrée du parc Baron avec les vestiges de son château fort , rue de la Tuée (hum!), rue du Bédouard , rue Jean Imbert, rue Barnabé Brisson et le collège St Joseph, et toutes les richesses cachées de la rue Rapin : le château de Terre Neuve, la Tour Rivalland, l'ancien Carmel. Cette dernière partie du circuit est certainement celle qui a le plus surpris les fontenaisiens : depuis le temps qu'on est là, on n'était jamais venus ici ! Honte ! Merci Marie-Gabrielle. Il est vrai que pénétrer dans l'ancien cloître du Carmel n'est pas facile, souvent une grille en ferme l'accès. Carmel reconverti en logements.

La balade était ponctuée à trois reprises de lectures appropriées : une prière de St Jean-Paul II à la Vierge du Calvaire, pour l'arrêt au calvaire de la Commanderie, un extrait de la Vie de Ste Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face pour la station au Carmel et une poésie du P. Bonnaud (1898), curé de Charzais, "Prise de possession par Jésus de la chapelle de l'Union-Chrétienne", pour l'arrivée en cette chapelle.

Une quarantaine de personnes ont participé à cette première édition. De tous âges, d'origines diverses et aux motivations variées. De "vieux" Fontenaisiens curieux de découvrir ce qui aurait bien pu leur échapper, des "revenants", j'entends par là des Fontenaisiens partis pour études et travail professionnel et revenus au moment de la retraite, surpris de découvrir "comme c'est beau ici !", des croyants et des moins-croyants, une jeune tchèque avide de découvrir sa nouvelle terre...

La soirée s'est terminée autour d'une boisson fraîche dans les jardins de l'Union Chrétienne et un pique nique. Un dernier air d'accordéon avant de se quitter... certains n'ont pas résisté à son appel pour un pas de danse.

Quelques heures de bonheur alliant culture, détente, rencontre et partage. Pour une première, bravo les organisateurs, et merci... Rendez-vous dans un an pour la deuxième édition, n'est-ce pas ?


NB - Autres propositions de la Pastorale du Tourisme dans le Sud Vendée : 19 juillet et 9 août.





dimanche 10 juillet 2016

Pari tenu, il a sauté

Les Journées Mondiales de la Jeunesse, quel événement dans la vie d'un jeune catho ! Y participer est le rêve de beaucoup mais souvent le prix freine les élans.

Et voici qu'un jeune prêtre vendéen, Monsieur JMJ du diocèse, en novembre dernier, a lancé un appel aux dons pour aider les jeunes, avec un pari fou : si on atteint 10 000 € je saute à l'élastique. 10 000 €, c'est énorme, on se dit qu'on n'y arrivera pas. Pensait-il avoir mis la barre suffisamment haut pour échapper à l'exercice ? Se lancer comme ça, quand on sait la trouille qu'il a du vide, même sur une chaise il a le vertige, alors à plus de 50 m de haut ! Cela avait fait rire dans les sacristies et les chaumières, au conseil épiscopal aussi.

Il a toujours associé son saut à l'élastique à un saut dans la foi que sont les JMJ pour les jeunes. Une aventure en effet, en pays étranger, faite de rencontres, de découvertes et de partages, de catéchèses, de temps de prière, de célébrations et de fête... Un saut à l'élastique pour permettre à des jeunes de faire ce saut dans la foi.

Six mois plus tard la collecte a largement dépassé les attentes... Florent va devoir honorer son engagement. Et bravo pour les jeunes qui vont en bénéficier.

Et voilà le jour J arrivé. Pas très fier le Florent en haut du viaduc de Coquilleau mais courageux et toujours souriant. Et il est bien entouré : les jeunes venus l'accompagner qui l'attendent en bas dans la prairie et ceux qui sont montés sur le viaduc pour être avec lui jusqu'au bout ; ses parents, pas trop rassurés eux non plus... Après avoir revêtu l'équipement d'usage, solidement harnaché au corps et aux chevilles il s'est élancé dans le vide sous les applaudissements des jeunes.

De retour sur le plancher des vaches, via la vidéo de la journaliste, il a remercié tous ceux qui, par leurs dons, vont permettre à 200 jeunes vendéens de se rendre à Cracovie du 20 au 31 juillet, et eux, de faire le saut dans la foi.

Ami lecteur/JMJiste, si tu rencontres Florent à Cracovie, ne manque pas de le saluer et de le féliciter.

et bonnes Journées Mondiales de la Jeunesse 2016 !





lundi 4 juillet 2016

Week-end de grâce

Il s'annonçait bien dense ce premier week-end de juillet avec ses trois grands rendez-vous.

Dès le samedi après midi deux événements au même moment : 52 Sœurs de la Congrégation fêtaient un anniversaire de profession religieuse (25, 50, 60, 70 et 75 ans de vie religieuse) et à quelques kilomètres de là les Ursulines de Jésus (Chavagnes) accueillaient dans leur Congrégation les Religieuses de l'Immaculée Conception de Niort. Célébration de fusion qui, bien sûr, n'a pas manqué de me rappeler celle que j'ai vécue personnellement il y a bientôt cinq ans. Célébration très marquée par l'interculturalité. Tous les pays dans lesquels ces deux Congrégations sont implantées étaient représentés (France, Royaume Uni/Irlande, Madagascar, Amérique latine, Italie, Espagne). Célébration sobre et empreinte d'émotion au cours de laquelle toutes les Sœurs, avec une même formule, ont renouvelé le OUI de leur premier engagement, "entrant dans une nouvelle période de leur histoire", et les Sœurs de l'Immaculée Conception ont reçu le Livre de Vie et la croix des Ursulines de Jésus. Après la messe, un lâcher de ballon symbolique : autant de couleurs de ballons que de pays, autant de ballons que de communautés. Par grappes, par pays, les ballons ont été lâchés et sont partis au loin, symbole de l'envoi en mission des Sœurs et des communautés dans leurs divers lieux.

Ce même samedi avait lieu à Fontenay la 4e nuit des églises. La petite église Notre-Dame de l'Assomption, dans le quartier de Charzais, était à l'honneur. Sur le parvis, son histoire nous était tout d'abord retracée par un charzaisien de souche, de l'époque romane à nos jours, puis nous étions invités à entrer dans l'église, sur fond de musique. A l'intérieur trois vitraux remarquables (vitrail de l'Assomption, vitrail de St Laurent, vitrail de St Isidore) ont fait l'objet d'une présentation particulière, soutenue par le diaporama réalisé par l'association du patrimoine religieux. L'histoire... la légende de St Isidore, patron des laboureurs, nous était ensuite gracieusement mimée par quelques adultes et des enfants. Même le curé s'y est mis dans le rôle du riche propriétaire. Enfin le très beau chemin de croix de cette église fut l'occasion de rappeler l'origine et l'histoire de la dévotion au chemin de croix. Depuis quand ? (le XIVe siècle). Pourquoi ? (une pieuse volonté de mettre ses pas dans ceux du Christ sur le chemin de la Passion, du lieu de son jugement à celui de sa mise au tombeau). Comment ? (par la marche et la méditation de scènes évangéliques de la Passion du Christ). En écho à ce commentaire le curé a lu quelques passages des évangiles de la Passion du Christ suivis d'un bref temps de méditation sur fond d'improvisations à l'orgue.
La chorale paroissiale a accompagné la soirée et donné la note finale par l'interprétation de quelques pièces en latin, soutenue par le jeu harmonieux des organistes.
Un temps de déambulation a permis de découvrir une exposition de vêtements liturgiques et d'objets de culte, richesses ignorées.

Et dimanche l'au revoir au Père George. Trois ans seulement qu'il est parmi nous, mais que de liens tissés, que d'amitiés nouées. Arrivé tout droit du Ghana il ne connaissait pas un mot de français. Il arrivait en pays inconnu, ayant tout à découvrir, s'habituer au climat et à la nourriture, à notre culture et à notre façon de vivre...
Comme pour ses 10 ans de sacerdoce il avait préparé la messe avec ses amis Wallisiens. Musique et chants de leurs pays, ça fait du bien et c'est joyeux, ça ressemble bien à George aussi. Les chants, on ne les connaît pas... mais tout le monde chante. Comment font-ils pour nous entraîner ainsi ?... Il avait aussi mis son étole des jours de fête, aux couleurs vives et chaudes, si jolie.
A la fin de la messe, est venu le temps des remerciements. Marie-Thérèse et Claude se sont fait l'écho de tous les paroissiens, groupes, mouvements pour dire à George combien son séjour parmi nous a été riche, source de joie et restera dans nos mémoires et nos cœurs. Un moment fort et plein d'émotion... pour les uns et les autres. Au nom de l'équipe pastorale le Père François a également remercié George avec un brin d'humour et beaucoup d'émotion aussi, accolade finale à l'appui. Difficile de résumer ces 3 années, mais dire que George a incarné la Joie de l'évangile est d'une profonde signification, tout est dit en ces quelques mots. Monseigneur Castet aurait aussi dit que George est le prêtre le plus heureux du diocèse !
Impossible pour George d'aller jusqu'aux tables du verre de l'amitié à l'issue de la messe tant il était assailli de gens de tous âges et de tous milieux qui voulaient le remercier personnellement et l'embrasser.

Et ceux qui le souhaitaient ont pu prolonger la fête avec le pique nique partagé dans la joie, avec George bien sûr !

Oui merci George pour ta joie de vivre, ta proximité si fraternelle, merci de t'être fait l'un des nôtres et de nous avoir partagé tes richesses comme de petites semences qui vont porter leurs fruits. Merci pour le témoignage si fort que tu nous laisses. Au revoir... et à bientôt... Luçon, ce n'est pas si loin, tu te souviendras bien de la route, à moins que tu ne gardes tes bonnes habitudes avec Bla-bla car ! ;)


NB - On peut retrouver les textes de la nuit des églises, des interventions à la fin de la messe de dimanche ainsi que des photos sur le site de la paroisse St Hilaire de Fontenay.