samedi 20 août 2016

Virée dans le ciel de Vendée

Alors voilà, sur une idée originale d'un neveu ils s'y sont mis à plusieurs pour m’offrir une virée en autogire. Non, parce que un bon d'achat à la Fnac (pardon frangin !) c'est très sympa mais ça ne décoiffe pas vraiment. L'autogire ça promet d'être plus hard. Les jeunes, ils ont des idées géniales, même pour les vieux. Enfin, vieux... c'est encore à voir !

Donc j'avais soigneusement mis de côté ce bon/beau cadeau pour les beaux jours de l'été. Et je suis passée aux choses sérieuses dernièrement. Accompagnée de ma nièce nous étions ponctuelles au rendez-vous : juste au bord d'un champ qui m'a paru minuscule, mais l'autogire n'a pas besoin d'une longue piste, il décolle tout de suite m'a assuré le pilote. Premier contact avec le pilote, vraiment chaleureux... enfin non, pas premier contact, j'étais déjà venue deux fois en repérage. Henri Gréaud, il y a 20 ans qu'il fait ça, à Thorigny. Il met vite à l'aise, rassure si besoin est et tutoie tout le monde sans demander. Il ne se fait pas prier pour prendre la pose photo avec son passager, il en rajouterait même un peu. Et il connaît bien sa virée, un pro qui partage ses connaissances et sa passion avec enthousiasme.

Avec l'installation dans l'engin l'aventure est déjà en route : casque-oreillettes-visière, sangles, appareil photos solidement attaché aux sangles, et... pas de consignes. C'est pas Air France ici, pas de répétition avec le gilet de sauvetage et le masque à oxygène. Le siège est à hauteur du rebord : pas de portière, pas de vitre, plein air complet. Naïvement je cherche quelque chose pour me tenir... "et on se tient à quoi ?"... "à rien. Si tu veux tu t'accroches aux sangles (autour de la taille)". Bon ! Et c'est parti. Un petit tour de piste pour dire au revoir à la nièce, une dernière photo et on s'envole aussitôt, direction les Sables d'Olonne, la côte vendéenne jusqu'à la pointe d'Arçay puis retour par les terres.

J'avoue que les 15 premières minutes je n'étais pas fière du tout, je n'osais pas bouger, à peine la tête, en tenant la visière du casque de peur qu'elle ne s'envole... (on ne rigole pas s'il vous plaît !). Parce que  ça souffle dur là haut et pas de vitres à remonter ! J'avais peur de basculer dans le vide d'un côté ou de l'autre, mais pas de vertige. Puis en arrivant vers les marais des Sables ça allait mieux, comme si j'avais moins peur de tomber dans l'eau que de tomber sur la terre... j'ai commencé à sortir mon appareil photos pour mitrailler jusqu'à l'arrivée. Ça allait de mieux en mieux.

En survolant cette bonne portion de Vendée j'ai pu admirer des paysages jamais vus, ou en tout cas pas de cette façon, les marais et les parcs à huîtres des Sables... jamais vus... Ces paysages si contrastés, se succédant les uns les autres : marais, côte, immenses plaines du Sud et bocage du centre,  les routes et les canaux rectilignes sur des kilomètres, le secteur désormais désert de La Faute et La Tranche ravagé par Xynthia, Luçon, Mareuil, Château-Guibert...  La mer était haute, c'était plus beau et plus facile à repérer.

Pour le côté technique, on devait voler à 300/400 mètres d'altitude et entre 100 et 150 km/h... au début j'avais l'impression qu'on n'avançait pas. Température environ 16° je pense mais avec le vent ça faisait bien plus frais.

Magnifique et inoubliable escapade où on se sent quand même bien petit dans cette immensité, entre terre, mer et ciel, où l'homme est minuscule et la voiture comme une fourmi. A la fois grandeur et fragilité de la vie, de notre embarcation qui porte bien son nom d'ultra légère (Ulm*). Un cadeau original qui laisse des images et des sensations inoubliables.

Une expression courante me vient spontanément à l'esprit, "Prendre de la hauteur", comme si cette expérience venait l'éclairer et lui donner tout son sens...

Photos de l'expédition

*Ulm : Ultra léger motorisé