mercredi 24 décembre 2014

Joyeux Noël !

Dans une vidéo sympa et pleine d'humour à la mode chinoise le curé de la paroisse nous révèle le scoop de Noël : à Noël Dieu vient crécher en nous. En nous... chez nous... Accueillons-le et donnons-lui toute la place, toute sa place, en nous et dans notre monde.

A toi, lecteur-visiteur-chrétien de ce blog je te souhaite de reconnaître dans la fragilité de l'enfant de la crèche l'Enfant-Dieu venu apporter la paix et la joie dans un monde de douleur.

A toi lecteur-visiteur-athée-ou-en-recherche j'adresse aussi ce vœu de joyeux Noël. Au-delà de la guerre des crèches ou des viles polémiques autour de la laïcité, si tu ne reconnais pas la dimension religieuse de cette fête, tu as à cœur d'en faire une belle fête de famille, dans la joie et l'attention à l'autre, une trêve de lumière et de paix dans la nuit.

A toi donc lecteur-visiteur, je dis Joyeux Noël ! à toi et à ceux qui te sont chers, ceux avec qui tu passeras ces moments de fête, donnant un peu de ton temps et de ton amitié.




lundi 22 décembre 2014

Vers le diaconat permanent



Dans la procession d'entrée qui s'avance, les servants d'autel, le diacre, les prêtres, mais aussi un nouveau : François. Nouveau dans la procession, mais pas nouveau pour l'assemblée, on le connaît bien à Fontenay ainsi qu'Isabelle son épouse et leurs quatre enfants. Déjà en aube blanche, vêtement des baptisés, il s'avance et se prosterne devant l'autel mais vient prendre sa place dans l'assemblée, au milieu de sa famille et de ses amis venus l'accompagner pour cette première étape publique de l'ordination au diaconat permanent.

"Publique", car il n'y a que trois semaines que la communauté paroissiale en a été informée, et a accueilli cette nouvelle avec joie. Depuis plusieurs années François chemine vers le diaconat permanent, avec Isabelle et le soutien d'une équipe d'accompagnement. Et pour lui laisser toute sa liberté de discernement, cette étape, même longue, est gardée secrète.

Avant l'ordination elle-même le futur diacre est institué pour le service de la Parole (lectorat) et de la prière (acolytat). C'est l'engagement de ce jour pour François.

A l'appel du célébrant, délégué de l'évêque, il répond "Me voici" et s'avance vers l'autel pour prendre place dans le chœur. Rappel qu'il s'agit bien d'un appel de l’Église pour un service d’Église.

C'est seulement après l'homélie que se déroule le rite de l'institution au ministère de la Parole (Lectorat) puis le rite de l'institution au ministère de la prière communautaire et de l'Eucharistie (Acolytat). Chaque rite signifié par la remise du lectionnaire, livre de la Parole de Dieu, et la remise du calice et de la patène signes de l'Eucharistie et de la prière, non point pour consacrer lui-même le pain et le vin (même après l'ordination) mais pour porter à Dieu les dons et les offrandes de la communauté chrétienne rassemblée.

François reçoit ainsi de l’Église, la mission de proclamer la Parole de Dieu, non seulement dans la liturgie, mais par toute sa vie et notamment dans sa responsabilité dans l'Enseignement catholique, et la mission du service de la prière dans (et de) l’Église.

La célébration de ce dimanche, au cœur de sa communauté paroissiale, met l'accent sur deux des trois dimensions du ministère diaconal, celles de la parole et de la liturgie. N'oublions pas que le ministère spécifique du diacre est celui de la charité, à l'égard de tous. Le diaconat est le sacrement du service pour que l'Église devienne toujours davantage un peuple de serviteurs.

Rendons grâces pour le oui de François, et aussi pour l'adhésion d'Isabelle. On le sait c'est François qui sera ordonné, mais sans le oui d'Isabelle rien ne pourra se faire. Un oui qui rejoint le oui de Marie que nous venons d'entendre dans l'évangile de ce 4e dimanche de l'Avent. Au fait, le choix de cette date... c'est un heureux hasard, ou c'est vraiment voulu ?...


Pour en savoir plus sur la diaconat permanent :
- "le diaconat en 20 questions" (diocèse de Luçon)
- homélie du Père Jacques Gomart à la célébration des Institutions du 21 décembre 2014
- le site national du diaconat permanent




dimanche 23 novembre 2014

Paroles de soignants

Je pourrais, à l'image des profs, tenir mon carnet de "perles de soignants"... ça y ressemble un peu, juste un peu.

♦ L'autre jour j'avais un vêtement dont une maille avait sauté. Et vu comme on tire dessus c'était sûr que si je n'y mettais pas un point ça aller filer dans tous les sens (c'est le moment de le dire). A l'occasion d'un passage de Karine, infirmière, lui montrant l'objet du délit, je lui demande :
- vous n'auriez pas une aiguillée de fil dans le service, que je mette un point pour arrêter cette maille ?
- ah non, on n'a pas ça ici... vous savez coudre...
Je n'ai pas su distinguer si le ton induisait un point d'interrogation ou un point d'exclamation, mais j'étais sidérée devinant au-delà de sa réflexion qu'elle ne savait pas coudre. Comment se peut-il qu'une jeune femme d'une trentaine d'années, mariée, avec probablement des enfants, ne sache pas mettre un point à un vêtement, juste stopper un maille... recoudre un bouton ? Vraiment cette génération est déconcertante !
Heureusement que le chirurgien, lui, a pris l'option couture à la fac de médecine, sinon on était mal partis !

♦ Ce week-end ma voisine est partie en permission, je suis donc seule dans la chambre... et ne m'en plains pas. Non, elle est sympa la voisine, juste un peu bavarde. Karine, encore, à l'occasion d'un soin me dit :
- ah mais vous êtes toute seule là, ça va ?
- oui, ça va très bien
- c'est vrai que la vie en communauté c'est pas toujours simple...
oups, et on a embrayé toutes les deux ensemble :
elle : oui, c'est vrai que... et moi : je suis bien placée pour savoir...

♦ Ce matin, avec Christelle,
- vous m'autorisez à aller à la messe à la chapelle aujourd'hui ? (il faut sortir et marcher un peu)
- oui, bien sûr
- merci
- (après une seconde de silence) vous aurez un p'tite prière pour nos deux p'tits Messieurs ?
- ? ? ?
- oui, on a eu deux décès hier après midi dans le service
- ici, là, à l'étage ?
- oui, le p'tit Monsieur d'en face, celui qui criait tout le temps, et un autre plus loin.
J'ai repensé avec amertume à l'agacement que me causait ce voisin d'en face, au début surtout, quand il criait des heures durant, y compris la nuit. Ce n'étaient pas des cris de douleur, mais des appels à une présence près de lui, il semblait ne pas supporter d'être seul.

La pensée de cet homme m'a habitée durant toute la messe, il n'a cessé d'être présent, lui surtout, même si je ne l'avais jamais vu, mais tellement entendu. Et voilà, je ne l'entendrai plus... J'espère que pour lui la solitude est finie et qu'il est en paix.

En rentrant de la messe, j'ai croisé Christelle et lui ai dit que j'avais prié pour les deux p'tits Messieurs...
"Ah, merci" m'a-t-elle répondu.
Et je me demande encore comment comprendre ce "merci".




dimanche 9 novembre 2014

J'lui dis... ou j'lui dis pas ?...

On est arrivées quasiment en même temps toutes les deux dans cette chambre de convalescence qu'on va partager quelques jours. Le temps de s'installer, de faire les formalités et l'heure du diner est vite arrivée. Brefs échanges pour faire un peu connaissance, le minimum. Ce n'est que le lendemain que je me suis rendue compte que ma compagne était du genre "je raconte ma vie", ce qui n'est pas tout à fait le mien. Je la laisse parler, elle est inépuisable, et un peu épuisante... jusqu'au moment où elle dit avoir perdu ses parents jeune, élevée par une grand mère et placée d'institutions religieuses en institutions religieuses. Je sens le vent tourner et me doute un peu de la suite. En effet, j'ai un long couplet sur les sœurs : elles étaient dures, et puis les sœurs, y en a des qui sont pas mal mais alors les autres... y en a qui sont vraiment pas commodes... Je souriais intérieurement : si elle savait...

Juste après j'ai mis ça sur Facebook, en terminant par : "Hum... je lui dis ?"
J'ai été littéralement harcelée par mes amis, avec beaucoup d'humour certes, mais c’était clair qu'il fallait que je décline mon état. J'ai même eu les conseils de Koz (et la griffe de Koz sur mon mur, ça vaut un autographe !). Pourtant je n'en avais pas vraiment envie.
Leur harcèlement m'a fait réfléchir. Et après tout pourquoi pas ? C'est une occasion de témoignage qui m'est offerte... et puis au seuil de l'année de la vie consacrée je ne vais quand même pas me défiler !
J'ai quand même attendu qu'une occasion se présente (malgré les conseils audacieux de certains), le passage d'un membre de l'aumônerie de l'hôpital pour la communion dimanche, par exemple.
En fait, je ne sais même plus comment c'est venu, mais au détour d'une de ses phrases, après déjeuner, j'ai abattu mes cartes. Ça a fait juste un petit blanc dans la conversation. Elle ne m'a même pas demandé, comme habituellement dans ce cas, de quelle Congrégation j'étais, elle a embrayé sur la personne de l'aumônerie puis la série de questions habituelles des gens pas tout à fait dans l'Eglise et qui ne comprennent pas ce qui s'y passe. La personne qui est venue ce matin, elle fait quoi, elle est diacre ? Elle peut pas être diacre ? C'est quoi un diacre ?... et l'ordination des femmes... ben il y a bien des femmes qui sont ordonnées... et les divorcés-remariés dans l'Eglise... et si un divorcé-remarié meurt, il pourra "passer par l'église" ?... et les suicidés, avant, ils n'avaient pas le droit de "passer par l'église" (exemples à l'appui)... Assaut de questions auxquelles j'ai essayé d'apporter des réponses simples, aussi justes que possible et pas trop longues... puis la conversation a dévié sur autre chose.

Voilà, j'ai donc tombé le masque et ça ne s'est pas poursuivi comme je supposais, mais qu'importe. Elle a posé ses questions c'est cela qui compte et la porte reste ouverte. C'est fou les questions que se posent les gens ! c'est fou l'ignorance qui demeure alors qu'on se bat pour se faire comprendre, être à leur portée. La nouvelle évangélisation  a encore de belles heures devant elle !

Merci les amis Facebook pour votre harcèlement ! ;)

lundi 20 octobre 2014

Mission et jubilé

Fêter 10 ans de sacerdoce un dimanche des missions quand on est originaire du Ghana c'était une bonne idée. Et voilà comment le Père George nous a plongés au cœur de la mission lointaine en ce 19 octobre.

On se souvient de son arrivée chez nous, il y a un an. Pas le moindre mot de français dans son vocabulaire. Au début on bricole avec nos reliquats d'anglais scolaire, des gestes et des signes... et le courant passe vite. George est un battant, il s'est mis au français et à notre culture avec persévérance, même si "c'est dur le français !". Enjoué et fraternel il a vite trouvé sa place parmi nous et on l'aime bien George !

Pour que la messe soit aux couleurs de son pays il l'a préparée avec quelques Wallisiens et Réunionnais de la paroisse. Couleurs et volume garantis. Couleur des îles dans la chasuble de George et les étoles des prêtres, dans les fleurs et les fruits des offrandes. Harmonieux mélange de chants français et wallisiens en langue ou traduits. La musique est si simple et entraînante que tout le monde chante. C'est priant et c'est joyeux.

Il avait aussi invité le Père Vitalis, un confrère compatriote, en paroisse dans le Nord Vendée.

Même le soleil était au rendez-vous, pour un peu on se serait cru dans l'une de ces magnifiques Iles, il manquait juste un peu de rhum dans le jus d'orange du verre de l'amitié sur le parvis de l'église ;)

Bonne humeur et sourires sur tous les visages. Marie-France raconte l'accueil sympathique reçu à sa proposition de l'appel du mois de l'ACAT, alors que d'habitude les gens sont plutôt frileux et fuyants à ce moment-là. Un rapport avec la fête du jour ?...

Et la fête s'est poursuivie par un pique-nique, en plein air s'il vous plaît, avec tous ceux qui voulaient continuer la fête avec George et ses amis.

Merci George !

(D'autres photos et vidéos sur le site de la paroisse St Hilaire de Fontenay)

lundi 6 octobre 2014

Un bébé à tout prix

A Paris, Bordeaux... la Manif pour tous se met en place en ce début d’après midi dominical, les participants arrivent de tous horizons, c'est calme, bon enfant... La manif, c'est pour s'opposer à la GPA et à la PMA pour les couples homosexuels. Et tout ça dans un contexte de politique familiale pour le moins préoccupant.

A Rome, le matin même le Pape François a ouvert le Synode sur la famille, "dans une ambiance un peu tendue", nous dit-on après. Le Synode doit se pencher sur les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation, autrement dit comment se situer face aux évolutions de la société et en particulier celles qui touchent la famille.

Ni à Paris, ni à Rome, je regarde 13h15 le dimanche sur France 2 un reportage gentiment intitulé "2 hommes et un couffin" (1).

L'histoire du 13h15 de ce jour c'est Bruno et Christophe, homosexuels, veulent un enfant et comme la GPA est interdite en France il vont aller chercher ailleurs. Ah ça tombe bien, le sujet est pile dans l'actu du moment ! D'abord une mère porteuse, Véronica, aux USA, puis une donneuse d'ovocytes. Le reportage nous fait suivre l'évolution de la grossesse aux USA, le stress des futurs papas en France, les incompréhensions des parents de l'un d'eux... Techniquement le reportage est plutôt pas mal, les gens sont sympathiques et même attachants, on ne nous cache pas quelques difficultés mais au bout du compte ça se termine bien.  Deux belles petites filles vont voir le jour un peu avant terme, puis Colombe et Olympe vont rentrer en France avec leurs papas (ils se sont quand même mis à 4 pour faire ces 2 bébés).

Voilà pour l'histoire. Et on se prend des réflexions ahurissantes en pleine figure qui posent une palanquée de questions.
Véronica (déjà mère de 2 enfants) ne vit pas cette grossesse comme les précédentes : ce fœtus n'est pas à moi, c'est un corps étranger que je porte. Et pour éviter le rejet, pour que la grossesse tienne elle a un traitement lourd et douloureux. Toutes ces injections qu'elle se fait, tous ces produits chimiques qui envahissent son corps ils ne vont avoir aucune incidence sur les fœtus ?...
Elle apprend à son fils (5 ou 6 ans) que l'enfant qu'elle porte ne sera pas son frère...
Avec son mari et ses enfants elle vit proche de ses parents. Une famille chrétienne nous dit-on, qu'on voit prier avant le repas. Une famille qui approuve ce geste et ne comprend pas qu'en France ce soit interdit. "Elle est généreuse" dit sa mère. "J'ai fait ma B. A., j'ai gagné mon ticket d'entrée au paradis" dit Véronica après l'accouchement.
Et j'allais oublier la question financière. Très secondaire (ou seconde) il est vrai, quand on sait que ce n'est pas l'argent qui compte (ça c'est bon quand on en a), que Véronica et son mari (consentant) ne font pas ça pour de l'argent, mais que ça a quand même coûté la bagatelle de 100 000 € aux deux papas (dont 20 000 € pour Véronica et 6 000 € pour la donneuse d'ovocytes).

Et je n'ose penser aux questions qui ne manqueront pas de surgir dans la vie de ces petites.

Non moins ahurissantes les réactions sur Facebook de centaines de téléspectateurs. Et là on se demande si on est bien sur la même planète. Reportage magnifique... émouvant... touchant... j'en ai pleuré... bravo d'avoir osé... quelle honte de refuser ça en France... etc. avec en prime quelques allusions désobligeantes à la manif en cours au même moment. Et la poignée de courageux qui ont osé prendre le contrepied se sont fait grossièrement insulter.

Pour le moins ça décoiffe. Et en même temps on touche quelque chose de la pluralité et de l'étendue des situations, de la diversité des cultures. Alors Synode sur la famille, toi qui travailles à l'échelle mondiale je te souhaite bon courage. Et on a bien besoin de prier pour que souffle et soit entendu l'Esprit-Saint.

(1) Emission disponible 6 jours sur Pluzz



Sur Facebook, page 13h15 le dimanche




mardi 23 septembre 2014

Fête de la paroisse et journées du patrimoine

Ou quand fête de la paroisse rime avec rentrée, patrimoine, projet pastoral, paix...
et aussi accueil des nouveaux arrivants, au revoir à un prêtre qui nous quitte, envoi des catéchistes et des équipes de préparation au mariage et au baptême...
et sans oublier l'année du baptême dans le diocèse de Luçon, l'année de la vie consacrée dans l’Église universelle.
Rien que ça juste pour un dimanche de septembre !

Bienvenue... 
En route vers un même Dieu, ensemble nous marcherons mieux ;
Tu es différent de moi, je voudrais avancer avec toi.

A lui seul le chant d'entrée de la messe est déjà tout un programme et donne le ton : accueil, ouverture, fraternité. En lien avec le thème des journées du patrimoine, Patrimoine culturel, patrimoine naturel, un diaporama accompagne la messe avec des photos d'éléments naturels dans l'architecture et le mobilier des églises de la paroisse. Clin d’œil à l'animation de l'après midi et prélude au quizz qui en collera quelques uns.

Après verre de l'amitié et pique nique sur la place proche de l'église, avant le temps d'animation découverte du patrimoine, comme une charnière entre ces deux moments, en lien avec le centenaire de la guerre de 1914-1918, un temps pour faire mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour la paix, un temps et un geste pour se redire que nous nous devons d'apporter la paix ici et maintenant, croyants ou non, quelles que soient notre religion et nos convictions. L'aumônier militaire a lu la lettre d'une infirmière, témoin en octobre 1914, du décès d'un Fontenaisien. Puis toutes les personnes présentes étaient invitées à former une chaîne de la paix en se donnant la main et en respectant un temps de silence. Pour terminer la chorale a entonné un chant de paix, repris par tous : Evenou shalom alerem.

Episode 4 : connaissance et découverte du patrimoine et en particulier de l'Eglise Notre-Dame. Façon ludique avec un quizz pour commencer, spécial made by Association du patrimoine : trouver dans cette église : 5 plantes en l'honneur de Marie, dix représentations d'animaux différents, 2 ou 3 dragons, une grappe de raisin, du blé, un arbre de Jessé, un escargot rampant, des animaux imaginaires etc. Et vous avez 20 minutes. La mise en commun des réponses était enrichie d'une explication de la symbolique des différents éléments. Sûr qu'on va la regarder autrement notre église désormais.

Cinquième et dernier épisode : un concert donné par quelques organistes de la paroisse dont le tout jeune Joseph (11 ans).

Et en même temps badauds et visiteurs arpentaient l'église, se posaient le temps de profiter d'une explication ou de la magie apaisante de la musique. Un moment en famille, de détente et d'ouverture. Au fond fête de la paroisse et journées du patrimoine, ça fait plutôt bon ménage !




D'autres photos, l'homélie de la messe, le projet pastoral...


dimanche 14 septembre 2014

Une bénédiction pour la route

Et de 7 ! A Longèves ils ont à cœur tous les ans depuis des lustres de fêter le patron de la commune et de l'église. Et comme St Christophe est aussi le patron des automobilistes la fête revêt un cachet particulier.

Autrefois cette fête était l'occasion de bénir les voitures. La coutume, longtemps abandonnée, a été remise à l'honneur par les Longévois en 2008, signe que pour eux elle avait du sens.

Au fil de ces sept années on a précisé que ce ne sont pas les véhicules que l'on bénit mais les conducteurs, la bénédiction a été ainsi élargie à tout conducteur de ce qui roule. Autrement dit tout le monde est concerné, et grande la panoplie des véhicules en cause, de la voiture au skate en passant par le vélo et la trottinette. Depuis quelques années des motards se sont associés à la fête.

Il y a bien toujours un petit aspect folklorique, et c'est le côté convivial de l'opération, mais chacun est surtout invité à une réflexion sur ses comportements et ses réflexes de conducteur, sur l'utilisation ou non d'un véhicule, la pratique du covoiturage... Reprenons la prière universelle de la messe et la prière de bénédiction elle-même... à méditer.

- Accorde-nous Seigneur de bien user de notre liberté et de garder le sens de nos responsabilités. Donne-nous d’observer le code de la route par respect pour la vie que tu es venu sauver, et pour celle de nos frères et sœurs qui est sacrée.
- Accorde-nous Seigneur, comme le Christ Serviteur, de savoir nous mettre au service les uns des autres, sur les chemins de notre vie.
- Accorde-nous Seigneur, l’humour et la patience dans les encombrements, et, dans un beau paysage, la grâce de l’émerveillement. L’humilité pour accepter nos propres limites, et la sobriété lorsque quelqu’un nous invite.
- En ce jour de fête patronale Seigneur, nous te prions pour tous les accidentés de la route et les blessés de la vie, les victimes et leurs familles et pour ceux qui les soignent.
- En ce jour de fête patronale supplions Saint Christophe, de protéger les voyageurs du monde entier, spécialement les exilés, les réfugiés. Qu’il soit notre fidèle compagnon tout au long de nos voyages.

Prière de bénédiction
Dieu tout puissant, Créateur du ciel et de la terre,
dans ta sagesse tu as confié à l’homme
la capacité de construire des œuvres grandes et belles.
Nous te prions
pour ceux qui se serviront de ces véhicules,
qu’ils fassent route en toute sécurité,
qu’ils fassent preuve de prudence
pour la sécurité des autres
et qu’en se rendant à leur travail ou à leur loisir,
ils sachent reconnaître
dans le Christ leur compagnon de route.
Que le Seigneur dirige notre chemin
pour que nous avancions dans la paix
et que nous parvenions à la vie éternelle. Amen.
(Livre des bénédictions)



D'autres photos et une vidéo sur le site de la paroisse St Hilaire de Fontenay


dimanche 24 août 2014

Divorcés, ils se sont remariés

Ils se sont rencontrés... ils se sont aimés... ils ont voulu se marier. Et là ça coince un peu car ils sont tous les deux divorcés. Se remarier à la mairie, ça va encore, mais pour ce qui est du "passage" à l'église c'est beaucoup plus compliqué, même impossible... enfin à voir...


Le remariage des divorcés est une question difficile et douloureuse dans l'église catholique. Pour faire court tout le monde sait qu'ils n'ont pas droit à un nouveau sacrement et ils vivent cela comme un rejet et un échec supplémentaire à ce qu'il perçoivent déjà comme un échec de leur couple. Cela occasionne moult critiques vis-à-vis de l’Église et beaucoup de souffrance.

Micheline et Denis sont de ceux-là et ils ont fait le pas, hier, en s'engageant l'un envers l'autre dans le mariage. Mariage civil. Mais au nom de leur foi ils souhaitaient inscrire cet engagement dans leur chemin de foi. Leur chemin ensemble depuis une bonne dizaine d'années est un chemin douloureux de recherche entre rejet, culpabilisation, révolte contre la position de l’Église en même temps que confiance en une possible évolution. Chemin cahoteux et confiant tout à la fois. Chemin de rencontres, d'ouverture, de dialogue, de remise en cause.

Alors samedi ils ont voulu qu'on prie avec eux et pour eux avant d'aller à la mairie.
Soyons clairs. Ce n'était pas une messe ni même une bénédiction comme on l'entend pour des célébrations de mariage, il n'y a pas eu de sacrement. Mais on a prié ensemble avec un prêtre et une belle assemblée d'amis. Des chants, un beau texte de Martin Gray, un passage d'évangile, une prière universelle, un Notre Père. Les mariés dans leur mot d'accueil, puis le prêtre dans son homélie ont bien situé la démarche : prier ensemble, confier au Père l'amour de Micheline et Denis, rendre grâce pour le rude chemin déjà fait ensemble et celui qu'ils vont continuer.

Et on ne s'y trompe pas. Quelques signes confirmaient la différence avec un mariage à l'église, selon la formule consacrée :
  • chronologiquement, et c'est important, ce temps de prière était avant le mariage à la mairie (alors que pour un mariage religieux il faut d'abord passer par la mairie),
  • le prêtre était en aube mais sans étole, il ne se tenait ni à l'autel ni au siège de présidence,
  • la mariée portait un simple et très sobre tailleur blanc et n'a revêtu une robe de mariée qu'à la sortie de la mairie.
Des détails ? Pas seulement. Ils ne sont pas passés inaperçus et ils étaient bien réfléchis. C'est cela qui fait la différence. Alors, qu'est-ce qui peut empêcher des chrétiens de prier ensemble ?

Dans certaines paroisses l'animation de ce temps de prière est confié à des laïcs. Je me réjouis que ce soit un prêtre qui l'ait assuré ici. Cela dit quelque chose de l'ouverture et de l'accueil de l’Église, de l'attention du clergé local à cette question.
 
A l'automne prochain, du 5 au 19 octobre, doit se tenir à Rome le Synode des évêques sur la famille. Cette question des divorcés-remariés est à l'ordre du jour. Les attentes sont fortes pour que l’Église continue l'ouverture amorcée par le Pape François, y compris dans ce domaine. "Nous devons écouter  la douleur de l'échec...  il faut accompagner et non pas condamner ceux qui connaissent l’échec de leur propre amour... marcher de l'avant avec eux" dit le Pape François.

Chaque situation est à prendre en compte pour elle-même. Chaque couple a son histoire, son chemin, ses chutes et ses espérances, sa vie de foi. Il ne s'agit pas de galvauder le sacrement du mariage, mais d'accueillir ceux qui ont été blessés par un échec et ne pas les rejeter de l’Église.

J'ai été heureuse de participer à ce temps de prière avec Micheline, Denis et leurs amis. Heureuse qu'ils se sentent accueillis dans l’Église, souhaitant qu'ils y trouvent leur heureuse place, et que cela se passe dans ma paroisse. Heureuse de ce germe d'espérance. Leur route continue, de même que la recherche de solutions qui s'appuient sur la miséricorde de Dieu. Amis divorcés-remariés, gardez confiance ! 


NB - Un grand nombre d'articles sont parus sur ce sujet dernièrement, ci-dessous quelques uns des derniers publiés dans La Croix :
- L'accueil des divorcés-remariés, le casse-tête des cardinaux pendant le consistoire (23-02-2014)
- Le Pape invite à ne pas "condamner" lorsque l'amour échoue (28-02-2014)
- Divorcés-remariés, les 5 conditions du Cardinal Kasper (03-03-2014)
- Divorcés-remariés, le cardinal Müller défend la doctrine (31-07-2014)
- Document de préparation du Synode sur la famille, et questionnaire (04-11-2013)
- "Divorcés remariés, la chance de Marie-Madeleine". Marcel Metzger, ancien directeur de l'Institut de droit canonique à Strasbourg (19-08-2014)

Voir aussi :
- Dossier du Synode sur la famille, sur le site de l’Église de France 

jeudi 7 août 2014

"Raconte-moi ton pays" ou "mes vacances en Suisse"

Du chalet, vue sur le Léman. En face, Vevey
Ça doit bien remonter au mois de novembre dernier. La Congrégation nous avait proposé une réflexion sur le baptême. Et pourquoi ne pas joindre le sérieux à l'agréable en allant sur les lieux de nos baptêmes respectifs. Mais voilà, dans la communauté il n'y a qu'une vendéenne et il y a une Suissesse. J'avais plaisanté : Lætitia, tu nous emmèneras visiter ton église ?...
Quelques semaines plus tard je trouvais dans mes sabots de Noël un "Bon pour un séjour au chalet en juillet 2014".

 Le chalet, c'est là qu'elle va toujours passer quelques jours de vacances quand elle retourne au pays. Un chalet suisse typique dans lequel son amie se fait un plaisir de l'accueillir, pas loin du Léman et le surplombant, juste à la frontière franco-suisse. L'amie allait donc aussi m'accueillir ainsi qu'une autre Sœur, amie de Laetitia. Quatre dans ce minuscule chalet ! Mais je ne savais rien du lieu qui nous attendait, et surtout je ne savais rien non plus de la météo que ce séjour nous réservait.

Dépaysement garanti pour la citadine hyper connectée que je suis. La nature et que la nature, dans toute sa splendeur et dans toute sa nudité ! Et la météo n'a pas aidé. Associée à ma patte folle elles m'ont contrainte à me mettre au jeu de cartes, au mikado... que j'ai horreur de tout ça !... et pourtant je m'y suis mise sans trop de peine.

Alors c'est le moment de faire connaissance, et à défaut d'un pèlerinage dans l'église de son baptême trop éloignée c'est l'accueil de son histoire, dans son terroir, quelques visites des curiosités locales à ne pas manquer, la rencontre de ses amis et la joie de les voir heureux de se retrouver. Que de nouvelles à se partager, d'histoires à raconter, de souvenir à évoquer ! La langue n'est pas une barrière et c'est trompeur. Il y a beaucoup à découvrir de la culture, des coutumes, de la vie propres à la Suisse.

Je soupçonne aujourd'hui que son invitation était autant une proposition de vacances pour moi qu'un appel à mieux la connaître en la resituant dans son pays, là où sont ses racines. Raconte-moi ton pays et je te connaîtrai mieux.

Et pas de vacances sans photos !


dimanche 6 juillet 2014

La nuit des églises

Samedi soir avait lieu la nuit des églises, quatrième édition en France, deuxième à Fontenay-le-Comte. Fixée au premier samedi de juillet cet événement a pour but d'ouvrir les églises, dont certaines sont trop souvent fermées, et d'en faire découvrir la richesse.
Les deux idées forces qui ont présidé à notre réflexion avant de lancer cette proposition de la « Nuit des églises » étaient : ouvrir ne serait-ce qu’une fois dans l’année des édifices chrétiens qui sont fermés ou très peu ouverts, et s’adresser en priorité aux communautés chrétiennes locales et aux habitants dont ces églises sont le cadre de leur vie quotidienne et qu’ils ne connaissent pas forcément.
Pour les chrétiens, le patrimoine accumulé au fil des siècles témoigne de la foi, de la prière et de la liturgie tels que les ont vécues les générations dont nous sommes les héritiers. Pour ceux qui n’entrent jamais dans nos églises et qui en ignorent à peu près tout du sens véritable qu’elles expriment, c’est une occasion de découverte et peut-être d’approfondissement (revue en ligne Narthex).
Ouverte à tous la veillée de samedi a attiré un public large et varié. Beaucoup de gens venus découvrir une église qu'ils ne connaissent pas du tout, ou qu'ils croient connaître.

L'église St Jean Baptiste était à l'honneur, et la date proche de la St Jean-Baptiste (24 juin), a permis de commencer tout naturellement la soirée par un feu de la St Jean, musique et farandole.

L'animatrice du patrimoine, s'est ensuite fait un plaisir de nous présenter le portail Sud de l'église, d'attirer l'attention sur des détails méconnus, des sculptures disparues... Dans la sacristie le curé prend la relève pour présenter et expliquer les chasubles, étoles, chapes, ostensoir et autres objets du culte. J'entends derrière moi une femme expliquer à sa voisine ce qu'est une sacristie... Puis l'entrée dans l'église, plongée dans la pénombre, mais habitée par l'Hymne à St Jean-Baptiste chanté par la chorale. La visite se poursuit, tantôt en petits groupes tantôt tous ensemble, accompagnée de chants de la chorale et d'interludes de l'orgue. La dimension plus religieuse est abordée en fin de parcours avec un commentaire biblique sur l'eau et le feu, leur enracinement biblique dans la vie et la liturgie chrétienne.

De leur côté les enfants ont découvert le vitrail de St Jean-Baptiste et la statue de la Pietà en reconstituant les puzzles qui les représentaient.

Une belle soirée où chacun a pu se réapproprier cette jolie petite église, alliant histoire, culture, religion, musique et chant. Chacun a pu se laisser toucher par une image, un détail jamais repéré et soudain débusqué par une torche, une parole,  un chant ou une mélodie... chacun a pu repartir avec une étincelle dans le cœur et l'envie de revenir... mais au fait c'est comment en plein jour ?...

Photos de la veillée



Vidéo du feu de la St Jean



La nuit des églises (05-07-2014)

 

jeudi 19 juin 2014

eglise.catholique.fr relookée

Le site de l'Eglise Catholique en France, jamais en retard on the web, a encore relooké son site et elle ne manque pas de le faire savoir, visioconférence à l'appui : Facebook, Twitter, Rcf, La Croix, Ouest France via son bloggeur-spécialisé-sujets-religieux-François-Verceletto... et pardon à ceux que j'oublie... Encore, oui, parce que le dernier lifting date de 2008 (et la création du site de 1996). Pas très vieux, mais "tant qu'assez" comme ils disent en Vendée :) Un nouveau site pour que grandisse dans le cœur de tout homme "la joie de l'évangile" dit Mgr Podvin.

Pourquoi un nouveau site ? "Le site portail permet aux internautes d’avoir une vision globale de l’Église catholique en France. Il présente l’institution via la publication des déclarations et prises de parole officielles ainsi que l’annonce des nominations. Il renvoie vers les sites des Services Nationaux d’une part et vers les sites diocésains d’autre part, faisant ainsi le lien entre l’information institutionnelle et l’actualité de l’Église." (Mgr Podvin, porte-parole des évêques de France).

Une mine d'infos, de mises à jour, d'événements disponibles en continu et à jour. La page d'accueil est très sobre, voire déroutante quand on a encore en tête la précédente, on pourrait croire qu'il n'y a rien, mais les différents onglets ouvrent la porte aux développements, aux renvois, aux liens de toute sortes.

Une visite s'impose, et sans tarder, et c'est par là !



lundi 9 juin 2014

Biennale 2014

La Biennale, tout simplement, c'est 3 jours de fête avec un point culminant le dimanche de la Pentecôte. Pour sa 66e édition (mais la fête remonterait à 1864, quand même !) la fête d'hier n'a pas failli à sa renommée : ambiance, musique, danses, beauté des chars, animations sonores et colorées, le tout un brin carnaval.

Préparés de longue date, décorés de milliers de roses en papier, les chars ont traversé la ville de jour et de nuit. Les délégations des villes jumelées ajoutaient leurs couleurs locales par la danse, la musique, les costumes : Crevillent (Espagne), Gaoua (Burkina-Faso), Krotoszyn (Pologne), Diosig (Roumanie), Palatine (Etats-Unis).

La Biennale c'est aussi 1 250 000 roses confectionnées par des bénévoles d'une biennale à l'autre, une quinzaine de chars, 30 000 visiteurs attendus, des orchestres variés, des groupes costumés, du soleil, de la fête, des danses et des couleurs, de jolies comtesses, de la joie et de la bonne humeur...

Et ce sont bien sûr les chars aux noms enchanteurs : Némo, la Petite Sirène, le Livre de la Jungle, le Roi Lion, Aladin, The Simpsons, le Cinéma, Délices du Palais, Bons à croquer, Elliot le Dragon, Charlotte aux Fraises, Provençale et bien sûr le Kiosque de la ville de Fontenay.



Photos et vidéos de la biennale

 












samedi 7 juin 2014

Tékitoi ?

Après avoir privilégié internet ces deux dernières années l'équipe de communication de la paroisse se demandait comment honorer le thème proposé par le pape François pour cette 48e journée des communications sociales : "La communication au service d'une authentique culture de la rencontre".

A partir du constat que dans la paroisse on connaît beaucoup de monde mais mal (des visages, parfois à peine un nom dessus) c'est le thème de la rencontre qui a été retenu et on a choisi de faire un pas de plus dans la connaissance de l'autre. Une soirée rencontre autour d'un plat pour se dire un peu plus qui on est. En fait t'es qui toi ?... je ne sais pas bien. Ainsi est née la soirée Tékitoi ?

Après un apéro d'accueil nous étions invités à mettre 3 gommettes sur un planisphère sur 3 pays qui nous sont chers (pour y avoir vécu, séjourné ou toute autre raison) et cela devenait aussi le 1er sujet de conversation à table. J'aurais bien voulu savoir pourquoi George, le prêtre Ghanéen, est allé coller des gommettes en Alaska et au Groënland ! Mais le tirage au sort des tables ne m'a pas donné cette opportunité. Mais je n'oublie pas, il y aura d'autres occasions.

Deuxième sujet de conversation : partagez un souvenir d'enfance. Là il a fallu réfléchir un peu, pour se rafraîchir la mémoire ou simplement pour retenir un souvenir plus marquant, humoristique, typique de l'époque ?... Alors sont (re)venues les jolies colonies de vacances de 3 ou 4 semaines à l'époque avec la première séparation d'avec les parents, un dégoût à vie des patates douces pour avoir mangé des frites de patates douces (il paraît qui c'est absolument abominable), l'arrivée du mercurochrome qui laissait des taches rouges sur les genoux des copines, autrement plus jolies que les pisseuses marques jaunâtres de teinture d'iode, les vacances avec la fratrie chez les grands parents à la campagne ou à la mer... Des souvenirs qui ont marqué nos enfances, et qui amenaient le sourire sur les visages.

Troisième sujet imposé : un passage ou un verset préféré de la Bible, et pourquoi, bien sûr. Cela a donné lieu à de très beaux partages sur le fils prodigue, les pèlerins d'Emmaüs, le prologue de St Jean, des versets de psaumes.

Et pour clore la soirée les questions au curé de la paroisse pour tester son niveau de connaissance  de ses paroissiens. Tout compte fait il s'en est tiré très honorablement. Et il n'a pas manqué ensuite de commenter quelques points du message du Pape homonyme juste pour donner envie de le lire, des fois que... Et même si on a privilégié, ce soir-là, la rencontre IRL n'oublions pas que "internet est une bonne chose, c'est un don de Dieu" (Pape François).

La soirée n'a pas été assez longue pour épuiser les sujets préparés mais chacun est reparti avec un autre regard au moins sur ses voisins de table.


lundi 19 mai 2014

S'il vous plaît, dites Merci après

Dans une première vie mon Papa et ma Maman m'ont appris à assortir d'un S'il te plaît  toute demande, la plus petite soit-elle. C'est d'ailleurs aussi ce que je vois faire chez mes neveux et autres jeunes parents avec leurs enfants. Et bien sûr après il y a Merci.

Puis dans une deuxième vie j'ai vu fleurir de froids Prière de... à l'attention de n'importe quel quidam de passage. Et là c'est clairement un ordre, et pas de merci si on obtempère. Prière de fermer la porte... Prière de ne pas marcher sur la pelouse...
Bon, admettons, une formule froide et impersonnelle qui s'adresse à tout le monde et n'importe qui, ça passe.

Depuis un certain temps on est passé à Merci de...  Ça  a l'avantage d'avoir l'air poli dans la demande et de dispenser de l'antique S'il vous plaît et Merci en retour.
Tiens, mon voisin Leclerc
a changé la formule
Que Merci de... remplace Prière de... pour la pelouse de la mairie, je veux bien, mais quand Merci de... devient un ordre qui dispense de S'il te plaît avant et de Merci  après (ce n'est plus la peine, on l'a déjà dit) alors là ça commence vraiment à me chauffer ! Allez donc savoir pourquoi, la formule m'agresse. C'est comme un ordre tout nu, sans ses jolis atours de S'il te plaît et Merci. Ben oui, je suis comme ça.

S'il vous plaît, dites Merci après seulement... ;)




mardi 6 mai 2014

Pleure, ô mon coeur

La souffrance est un grand mystère...
Aucune échelle ne la peut mesurer...
Aucun être vivant ne la peut comparer à une autre...
La tienne t'appartient,
la mienne est mienne.
La partager est une utopie
Et pourtant j'en ressens quelque chose.
Oser te dire "Je te comprends"
Oser "Je partage ta souffrance"
me paraît incongru, indécent
et pourtant tu me remercies de ma compassion.
Oser te dire "Je prie pour toi"
te réconforte réellement
et ne me dédouane d'aucun accompagnement.
Pleure ton coeur
tandis que tes yeux demeurent souriants.
Et soudain la souffrance prend forme de croix
et tu y consens.
Alors laisse-la aller jusqu'au troisième jour,
laisse-la éclater en Résurrection,
en vie nouvelle.
Pardon de te dire ça...
(serais-je capable de l'accueillir moi-même ?)
mais ta foi et ton espérance
sont à cette mesure,
je sais, j'ai vu, j'ai entendu.
Pleure, mon cœur,
Pleure en paix ô ton cœur.

vendredi 11 avril 2014

A propos du décès de Dominique Baudis

Quand j'ai appris son décès, hier via Twitter, je n'ai pas d'abord pensé à l'homme politique, au journaliste, au défenseur des droits... Non, spontanément m'est revenu à l'esprit le souvenir de la calomnie dont il a été victime et dont il s'est relevé. Et comme si la calomnie ne suffisait pas il a fallu qu'elle fasse les choux gras des médias du moment. Il a fait face, il s'est battu pour prouver son innocence. Il aurait pu capituler, d'ailleurs n'y a-t-il pas un peu songé quand il dit : "C'est la rage et les bouffées de colère qui m'aident à tenir. Si j'avais mis fin à mes jours, on l'aurait traduit comme un aveu de culpabilité." Il s'en est sorti, comme on dit, innocenté, digne, mais meurtri et blessé à vie. On ne sort pas indemne de ce genre de combat. Sa douloureuse expérience de la calomnie, du non respect de la présomption d’innocence ont marqué sa vie, "un tournant dans ma vie" dit-il, elles ont probablement aussi eu un impact dans sa fonction de défenseur des droits.

Les médias lui rendent hommage aujourd'hui... c'est peut-être la moindre des choses.

Dominique Baudis était un personnage public, mais combien d'autres dans l'ombre sont également victimes de la rumeur, d'informations non vérifiées, parce qu'on est à l'affût de l'insolite, du croustillant, du buzz, pour être le premier à diffuser LE scoop. Effet réseaux sociaux, effet nouveaux modes de communication qui se propagent à une allure que nous sommes incapables de maîtriser. Et parfois ça fait mal, très mal. Et parce que la rumeur, quand elle a commencé, elle enfle et on ne la maîtrise pas. Que la disparition de cet homme et le souvenir de son combat nous invitent à la vigilance dans nos paroles et nos écrits, et en particulier quand ils sont sur la place publique. 




jeudi 20 mars 2014

Morts de la rue : 453

Morts de la rue (et non dans la rue, même si c'est vrai aussi). Mort de la rue, comme on dit mort d'un cancer ou mort de la tuberculose. C'est la rue qui tue, qui est cause de la mort.

Je suis toujours impressionnée quand je vois ces pages couvertes de noms dans La Croix, comme une succession d'avis d'obsèques. Sauf que là il n'y a pas de famille pour faire part. Souvent un prénom, un nom, un âge, une date et un lieu, plus ou moins précis, de décès. Des hommes, des femmes, des enfants...

Valérie Rouvrais, 45 ans, est morte le 8 septembre 2013 à Clichy.

Parfois, et trop souvent quand même, des approximations d'identité, voire carrément de l'anonymat :

M., 23 ans est mort en février 2013 à Mulhouse.
Jean est mort en janvier ou février 2013 à Caen.
Un homme est mort le 15 mars 2013 sur le parvis de l'église du port à Nice.
Deux hommes dont nous ne connaissons pas le nom sont morts en 2013 à Caen.
Un homme pouvant être Dominique Ribaillier a été retrouvé longtemps après sa mort le 5 avril 2013 sous une tente, sur un quai parisien, à Paris 8e.
Un enfant, 3 à 8 ans, est mort le 22 juin à Saint-Ouen-l’Aumône.
Un deuxième enfant, 3 à 8 ans, est mort le 22 juin à Saint-Ouen-l'Aumône.
Un troisième enfant, 8 ans, est mort le 22 juin à Saint-Ouen-l'Aumône.
Un quatrième enfant est mort le 27 juin 2013 à  Saint-Ouen-l'Aumône.

Trois pleines pages de noms de personnes décédées, seules, sous un pont, sur le seuil d'une église, dans le métro. 453 ont été recensées pour 2013 et la liste n'est pas exhaustive. Moyenne d'âge 50 ans nous dit-on. Bien sûr une moyenne, donc il y a beaucoup plus âgé, et beaucoup plus jeune. 50 ans... quand l’espérance de vie aujourd'hui en France est de 80 ans.

Il y a quelques années, à l'occasion d'un séjour à La Rochelle, nous avions rencontré Murielle qui faisait régulièrement la manche à l'entrée d'un magasin. Gérard bavardait avec elle tandis que nous faisions les courses, et il l'avait prise en affection. Souvent, après, il nous reparlait d'elle, se demandant ce qu'elle était devenue, jusqu'au jour où il a vu son nom dans La Croix : Murielle, 52 ans, est morte à La Rochelle.

Chaque année La Croix leur rend hommage à sa façon en leur offrant ce faire-part dans ses pages. Signe d'une dernière attention à défaut de reconnaissance. C'était dans le numéro du 11 mars annonçant en même temps l'hommage public qui serait rendu à Paris le 18 mars, à l'initiative du collectif  Les Morts de la rue.
En ce mardi matin, le journal sur les genoux, je prenais dans ma prière tous ces noms, ou ces sans nom, sans visage, espérant qu'ils reposent en paix. Une façon de m'associer à la cérémonie du souvenir à Paris.


La liste des Morts de La Rue 2013 by LaCroixcom

mardi 18 mars 2014

Cathorelais

Un prêtre du diocèse du Mans me demande si j'accepterais que mon blog soit le relais de ses enquêtes... Le Père Renaud Laby achève un Master 2 en Sciences Sociales des Religions à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, à Paris.

Pour mener à bien son mémoire qui porte sur une sociologie des sites Web paroissiaux et diocésains il propose deux enquêtes, pour croyants et non-croyants. Je réponds volontiers à sa demande... ne manquez pas d'y répondre vous aussi... Merci. 

Chers amis internautes,

Sociologue des religions, je mène une étude universitaire sur les sites Web institutionnels catholiques et j’ai un réel besoin de connaître les personnes « cibles » de ces sites. Accepteriez-vous de répondre à l’une des deux enquêtes qui suivent que vous soyez ou non usager de ces sites, que vous soyez ou non catholique ? Elles sont uniquement constituées de questions fermées, vous n’aurez rien à rédiger. Il ne s’agit pas d’un simple sondage d’opinion mais d’une enquête approfondie sur vos pratiques en ligne, c’est pourquoi y répondre requiert d’y consacrer un peu de temps. Merci d’avance pour votre contribution à cette étude scientifique.


Père Renaud Laby, diocèse du Mans, Ecole Pratique des Hautes Etudes.

Si vous êtes catholique pratiquant ou non-pratiquant, cliquez ici :
https://fr.surveymonkey.com/s/internautescathos
Temps pour répondre à l’enquête estimé à 20 minutes.
N’oubliez pas de cliquer sur l’icône « J’enregistre mes réponses » à la fin du questionnaire.

Si vous êtes non-croyant et/ou en recherche, cliquez ici :
https://fr.surveymonkey.com/s/internautesnoncroyants
Temps pour répondre à l’enquête estimé à 10 minutes.
N’oubliez pas de cliquer sur l’icône « J’enregistre mes réponses » à la fin du questionnaire.

Bien cordialement,

Père Renaud Laby
Prêtre du diocèse du Mans
Master 2 EPHE

mardi 4 mars 2014

Je veux être heureuse pendant le Carême

Ça a commencé comme ça. Au début du repas elle nous a dit avec un beau sourire : "Je trouve que les textes d'aujourd'hui nous préparent bien au Carême... Je ne sais pas si c'est toujours comme ça, je ne me souviens pas, mais aujourd'hui je trouve que ça tombe bien ". Et moi, avec mon esprit so cartésien de lui répondre : pas sûr, parce que le dimanche qui précède le mercredi des Cendres n'est pas toujours le 8e du temps ordinaire. J'oubliais par là que la Parole de Dieu nous parle toujours au creux de nos attentes, de nos disponibilités latentes et pas en fonction d'un calendrier, fut-il liturgique.

Et elle a continué : j'aime bien le Carême, plus que l'Avent. Il y a plein de propositions, d'occasions de prière, d'échanges, de partages... Et puis on a le temps... l'Avent ça passe trop vite ! Heureuse parce que Jésus nous veut heureux... et puis il y a Pâques au bout.

Surprenante, inattendue réflexion que j'ai trouvée magnifique malgré ma réponse un peu lourde. Le Carême qui évoque plus effort, renoncement, pénitence, abstinence, enfin plein de choses pas très agréables, avec des mots gris, et qu'on n'est peut-être pas porté à faire spontanément. Je trouve merveilleux d'aborder ce temps fort de vie liturgique et en Eglise dans cette disposition d'y trouver le bonheur.
Ïmage CCFD - Carême 2014

Et comme le Carême, et même Pâques, n'est pas le bout, elle a repris : Je veux être heureuse pendant le Carême... et jusqu'au bout de ma vie.

Non ce n'est pas un détournement, ce n'est pas incompatible avec l'esprit de conversion propre au Carême. Elle a raison Germaine de partir de ce pied et elle nous entraîne.

Ami lecteur je te souhaite de trouver le bonheur sur ta route de Carême et de marche vers Pâques.




Et pour nous aider il y a plein de pistes, internet est d'une grande richesse, avec des sites et des propositions de valeur. Quelques éléments :
- Message du Pape François pour ce Carême 2014
- La paroisse St Hilaire de Fontenay offre un riche programme
- La paroisse d'à côté, Sainte Marie en Plaine et Marais, propose une méditation chaque jour, envoyée dans la boîte mail des inscrits
- Le site de l'Eglise de France
- Les Dominicains de Lille avec le Carême dans la ville
- "Le Carême, chemin de foi" sur une proposition du CCFD-Terre solidaire

liste non exhaustive... 

Et puis il y a aussi les blogs de mes amis, qui parlent bien aussi du Carême : François et Corine. A suivre...




samedi 8 février 2014

Dimanche de la santé et Journée Mondiale des Malades

Après la journée de la vie consacrée et le dimanche des vocations, voici le dimanche de la santé et la journée mondiale des malades. Là aussi, ne pas confondre, même si ça se ressemble bien et si beaucoup ne font pas la différence ! Je me fais gentiment reprendre par le diacre de la paroisse responsable du SEM (Service Évangélique des Malades) chaque fois que j'emploie une expression pour l'autre.

La Journée Mondiale des Malades date de 1992, instituée par Jean-Paul II et qu'il a fixée chaque année au 11 février, jour anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Bernadette à Lourdes. Lourdes haut lieu de prière, de guérisons et de miracles.

La Journée Mondiale des Malades porte une attention toute particulière aux personnes éprouvées dans leur santé, avec un message du Pape chaque année. Ainsi s'exprimait Benoît XVI le 11 février 2007 pour la 15e journée : "Et c'est précisément à nos frères particulièrement éprouvés que la Journée mondiale des Malades d'aujourd'hui consacre son attention. C'est à eux que nous voudrions communiquer la proximité matérielle et spirituelle de la communauté chrétienne tout entière. Il est important de ne pas les laisser dans l'abandon et dans la solitude, alors qu'ils doivent affronter un moment aussi délicat de leur vie." 

Plus récent le dimanche de la santé s'est développé progressivement à l'initiative de quelques diocèses du Nord de la France (Lille, Arras, Cambrai) et s'est généralisé à partir du jubilé de l'an 2000. Il est désormais célébré dans quasiment tous les diocèses le dimanche le plus proche du 11 février. Cette année le 9 février, avec pour thème la confiance : Sur un chemin de confiance.

Confiance. Un mot tout simple de la vie courante et en même temps bien compliqué !
Donner sa confiance c'est accepter un appui, un soin, une aide, une main qui vous guide, un regard qui comprend, un sourire, un geste qui apaise... C'est accompagner la personne dans le respect de son parcours, la laisser se projeter dans un avenir même impossible.
Le dimanche de la santé tourné vers les malades, les soignants, tous ceux qui accompagnent les malades d'une manière ou d'une autre. Leur porter une attention toute particulière et leur donner place dans nos communautés. Invitation aussi à une réflexion sur notre propre santé, ce bien qu'on apprécie mal quand on a le bonheur de l'avoir, ce bien dont nous sommes responsables et dont nous avons à prendre soin.

Une prière pour ce dimanche de la santé 2014 :

Seigneur, sois mon rocher

Au cœur des tempêtes qui secouent ma vie,
Seigneur, apprends-moi à me reposer en Toi.
Au cœur des doutes qui m'assaillent, 
Seigneur, apprends-moi à me fier à Toi,
Au cœur des peurs qui me troublent,
Seigneur, sois mon rocher.

Tu sais les difficultés de mon chemin, 
Tu connais ses escarpements et ses ravins.
Pour choisir chaque jour la confiance,
pour décider de Te faire confiance chaque matin,
donne-moi de ne jamais lâcher Ta main
et donne-moi des frères pour aller vers demain.


lundi 3 février 2014

Chandeleur au monastère

Abbaye de Bellefontaine
Quelle idée d'aller dans un monastère pour la chandeleur ? Sachant que la chandeleur ce n'est pas que les crêpes mais aussi et d'abord la fête de la lumière (d'où le nom), fête de la Présentation de Jésus au Temple. Je ne me souviens pas avoir marqué cette fête avec une telle solennité. Que cette année ce soit un dimanche y a peut-être contribué. Dimanche, fête de la Présentation, journée de la vie consacrée, c'était une magnifique journée avec les cisterciens de Bellefontaine.


Les quelques hôtes que nous étions à l'office des Laudes avons été invités à passer la porte pour pénétrer dans le cloître. Lieu de clôture, réservé aux moines, on y entre avec un mélange de curiosité, de respect et de recueillement. Dans la pénombre brille le cierge pascal auquel seront allumés chacun de nos cierges, élargissant peu à peu la lumière dans ce silence monacal et matinal. Les moines dans leurs coules blanches ouvrent la procession grande, sobre, belle. Nous suivons, autour du cloître, au chant de Fille de Sion réjouis-toi. La procession s'achève dans l'église, jusqu'à l'autel où chacun remet son cierge au Père abbé qui le plante dans une vasque de sable, à côté du cierge pascal. Geste symbolique, silencieux, auquel chacun peut donner le sens qu'il veut. Cierge allumé au cierge pascal. Cierge porté en procession à l'image de notre chemin de vie. Procession qui commence dans l'ombre et s'achève à l'autel, dans la lumière. Cierge remis au pasteur, comme le don de soi renouvelé. Cierge pascal au commencement et à la fin... Chandeleur, fête de la lumière. Lumière du Christ, lumière qui éclaire les nations comme dit Syméon, lumière en nos cœurs. 

Abbaye de Bellefontaine
Détail du portail Sud



Une grâce ces quelques jours de retrait, 
de prière rythmée et soutenue par celle des moines, 
le silence et la paix des lieux, 
la liturgie belle et ample.

Que ta lumière révélée ce jour 
ne cesse de nous accompagner.

jeudi 30 janvier 2014

Journée de la vie consacrée vs dimanche des vocations

Titre un peu provocateur, j'admets. Je voulais plutôt dire : journée de la vie consacrée, dimanche des vocations, c'est quoi la différence ? Et la question vaut d'être posée.

Primo ce n'est pas le même jour, secundo ce n'est pas exactement la même chose, mais les deux concernent de vie consacrée.

Pour situer dans le temps, le jour de la vie consacrée c'est le 2 février (et hasard du calendrier cette année ça tombe un dimanche). Le dimanche de prière pour les vocations est fixé au 4e dimanche de Pâques, dimanche dit du Bon Pasteur, en écho à l'évangile lu ce jour (cette année c'est le 11 mai).

Et ce qui peut ajouter à la confusion cette année c'est que le message de François Pape* pour le dimanche des vocations vient d'être publié (le 15 janvier) quasiment à la veille du jour de la vie consacrée.

Ca va, lecteur, tu n'es pas encore perdu, tu suis ? Alors je continue.

Commençons par le dimanche de prière pour les vocations sacerdotales et religieuses, qui est plus ancien. C'est un fruit de Vatican II, et instauré par Paul VI. La première journée mondiale de prière pour les vocations sacerdotales et religieuses a eu lieu le 12 avril 1964 précédée la veille d'un radiomessage de Paul VI  afin que les catholiques généreux du monde entier s'unissent en une même prière pour demander au Seigneur les ouvriers nécessaires à sa moisson. Cette première journée avait pour thème "Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à son Eglise".

Quant à la journée de la vie consacrée, elle est beaucoup plus récente. A l'initiative de Jean-Paul II, en 1997 une journée mondiale de la vie consacrée a été fixée au 2 février chaque année, avec le triple but de :
  • rendre grâce pour le don de la vie consacrée à l'Eglise,
  • faire connaître et apprécier la vie consacrée,
  • inviter les consacrés eux-mêmes à réfléchir à ce don et à célébrer les merveilles de Dieu.
Présentation de Jésus au Temple
(Abbaye Notre-Dame de la Charité)


Et pourquoi le 2 février** ? L’Église célèbre ce jour-là la Présentation de Jésus, fête liturgique ancienne qui fait mémoire de la présentation de Jésus au Temple par Marie et Joseph, pour l’offrir au Seigneur, selon une prescription rituelle qui voulait que tout garçon premier-né soit consacré au Seigneur. Ce geste est l’image du don total de soi-même pour tous ceux qui sont appelés dans l’Église et dans le monde à suivre Jésus chaste, pauvre et obéissant.

La vie consacrée dans l'Eglise est un prisme aux multiples facettes, dont la vie religieuse (elle aussi très diversifiée) n'est qu'un aspect. Rendons grâce pour les diverses vocations dans l’Église et en particulier pour celle de la vie consacrée.



PS - J'entends la question suivante : et c'est quoi la différence entre vie religieuse et vie consacrée. OK je note pour un prochain billet.

* Attention, hein : LI e journée mondiale des vocations se lit bien cinquante et unième journée mondiale... OK remarque inutile ;)

** Jusqu'en 1996 ce 2 février était journée mondiale des communications sociales, journée également demandée par le Concile. Depuis 1997 elle est fixée au dimanche qui précède la Pentecôte (soit le 1er juin pour cette année).

dimanche 26 janvier 2014

Une messe sans communion

Pour les cathos pratiquants gens du sérail cette expression est un non-sens, et fait parfois sourire. C'est pourtant ce qu'on entend au presbytère quand les gens viennent demander une célébration pour un mariage ou des obsèques.  Pas très au fait du vocabulaire récent ni des pratiques possibles ils utilisent LE mot qu'ils connaissent, et demandent une messe. Parce que pour beaucoup toute démarche de prière catholique à l'église est messe, à défaut de savoir distinguer une messe d'une autre célébration. Alors pour être sûrs de la demande on se risque parfois à schématiser et on parle de messe sans communion pour une célébration, un temps de prière à l'église. (Et ne parlons pas d'Eucharistie, ce mot encore plus abscons pour le commun des mortels !). Et si par-dessus le marché on a une célébration sans messe, présidée par un prêtre et dans une église, alors là tout est brouillé. C'est donc bien une messe sans communion.

Alors cette longue intro pour évoquer une de ces messes sans communion à laquelle j'ai participé récemment, mais cette fois de l'autre côté de la barrière si je puis dire, non plus au pupitre d'animation, mais au premier rang du deuil. J'ai donc préparé cette messe sans communion célébration religieuse avec un objectif à deux facettes : d'une part que les textes soient porteurs d'espérance et d'ouverture et d'autre part que l'ensemble soit le plus compréhensible possible pour tous aussi bien dans le choix des textes que dans les paroles et les rites. Un vrai défi !

J'ai essayé... avec ce que l'église et la liturgie m'offraient. Mais c'est aussi un texte de Martin GRAY qui a eu ma faveur pour terminer la célébration. Oui, je sais cela peut paraître discutable, Martin GRAY à la foi en point d'interrogation. Et bien justement ce qu'il dit n'a rien de déplacé, même dans une église. Il n'y est pas question de foi en Dieu certes mais elle y est sous-jacente. Une belle parole sur le chemin des chercheurs de sens et de Dieu. 


ILS SONT TOUS VIVANTS

Je n'ai qu'une certitude :
Ceux que j'ai aimés, ma famille, mes camarades, mes enfants,
Demeurent vivants en moi.
Ils guident encore mes pas.
Leur être fidèle, ce n'est pas s'enfermer dans la douleur.
Il faut continuer de creuser le sillon : droit et profond.
Comme ils l’auraient fait eux-mêmes
Comme on l'aurait fait avec eux, pour eux.

Être fidèle à ceux qui sont morts,
C'est vivre comme ils auraient vécu, c'est les faire vivre en nous,
C'est transmettre leur visage, leur voix, leur message aux autres.
Ainsi, la vie des disparus germe sans fin.
Je ne sais pas si je dois me dire croyant.
Je ne puis dire : je crois en Dieu.
Je ne puis dire non plus : je crois...
Ce que je dis seulement,
C'est que la mort ne détruit pas l'amour que l'on portait
A ceux qui ne sont plus...
Je le sais parce que tous les jours je vis avec les miens...

Ce que je sais aussi, c'est que la vie doit avoir un sens.
Ce que je sais encore, c'est que l'amour est la clé de l'existence.
Ce que je sais enfin, c'est que l'amour, le bien, la fidélité et l'espoir
Triomphent finalement toujours du mal, de la mort et de la barbarie.
Tout cela, je le sais, je le crois...
Dieu est-il au creux de ces certitudes ?
Je ne sais pas... je cherche...

Martin GRAY


Bon, en fait j'avais surtout envie de vous partager ce beau texte de Martin Gray ;)