samedi 26 janvier 2013

Vers Diaconia 2013

Diaconia 2013, c'est lancé depuis déjà près d'un an et demi et c'est dans moins de 4 mois, à l'Ascension. Il serait temps de s'activer !

A plusieurs reprises depuis quelques années les évêques de France ont attiré l'attention sur les précarités et la dureté de la vie en général, et à tous les niveaux. A l'approche de Noël ils ont invité à "vivre Noël autrement". C'est en réponse à l'appel des évêques de France en 2009 qu'a été lancée la démarche Diaconia 2013 : Servons la fraternité !

Et à quoi nous invite cette démarche ? Le sous-titre est explicite : Servons la fraternité !  Voilà, c'est clair : le service du frère. Et comment servir la fraternité si ce n'est en commençant par ouvrir les yeux pour d'abord voir ce qui se passe. A la façon de la relecture, un stop-j'ouvre-les-yeux, de quoi suis-je témoin ? Une sorte d'appel à témoins sur des coup d'main... coup d'coeur... coup d'gueule... coup d'pouce... coup dur...

Il faut reconnaître que dans notre paroisse l'opération peine à avancer. Elle a démarré laborieusement, il y a eu quelques rencontres, toujours timides. Hier soir l'équipe de pilotage avait largement invité les responsables de mouvements et associations caritatives pour présenter les deux étapes suivantes : recueillir des fragilités puis des merveilles dans ce qui se vit autour de nous. Peut-être un peu plus difficiles de voir les merveilles avec cette fâcheuse tendance qu'on a à plutôt voir ce qui ne va pas que ce qui va bien. Pour ensuite écrire le livre blanc des fragilités et le livre des merveilles. Livres qui seront présentés à la paroisse et au rassemblement national de Lourdes à l'Ascension auquel participeront des délégués des paroisses.

Pourquoi cette frilosité alors que le thème est tant d'actualité, alors que nous avons si soif de fraternité, d'attention, d'écoute, dans un contexte politico-socio-économique dur à vivre ?

Ce ne sont pourtant pas les documents qui manquent : tracts, propositions et guides de rencontres, le très beau hors série de Prions en Église pour prier et réfléchir et le site internet Diaconia 2013, riche et vivant.

Repérer des fragilités ou des merveilles n'est pas une fin en soi, mais les ayant repérées appeler à vivre, dans la réciprocité, la fraternité et l'espérance avec les personnes en situation de fragilité. C'est aussi un rappel que pour un chrétien la fraternité et le service du frère ne sont pas une option mais une manière de vivre sa foi chrétienne à la suite du Christ.

Alors allons-y, il est temps ! Ouvrons nos yeux et nos cœurs et soyons acteurs de fraternité au cœur de nos différentes communautés de vie. 


jeudi 17 janvier 2013

Vœux œcuméniques

C'est la saison des vœux. Parfois un peu remis en cause ils sont encore largement partagés.

Pour la troisième année le curé et le pasteur ont tenu à présenter leurs vœux non seulement aux paroissiens mais à l'ensemble de la population du pays de Fontenay. L'invitation était large et s'adressait à tous afin que chacun se sente invité et accueilli, quelles que soient ses croyances ou ses opinions. Une soirée conviviale, où chacun vient et part au moment qui lui convient. Un temps gratuit pour se saluer les uns les autres, se rencontrer, faire connaissance parfois, autour d'un buffet froid.

Pour introduire leurs vœux chacun y est allé de son conte.
Le pasteur a raconté l'histoire des deux loups. Le vieillard dit à l'enfant : "il y a deux loups en toi : celui de la révolte, de la jalousie, de la haine et celui de la joie et de la paix. Ils combattent, et lequel des deux va gagner ?... Celui que tu auras nourri."
C'est ce que nous nourrissons qui grandit.
Je vous souhaite une année paisible, et nous allons la faire ensemble.

Le curé, à partir d'un souvenir d'enfance où on se souhaitait "bonne année, bonne santé et le paradis à la fin de tes jours" a fait un rêve de paradis et d'enfer. Dans l'un et l'autre lieu des gens avaient un bol de riz et de longues baguettes. Ceux de l'enfer essayaient de manger seuls avec leurs baguettes mais n'y parvenaient pas car elles étaient trop longues. Ceux du paradis se servaient de leurs baguettes pour nourrir leur vis-à-vis, et ils étaient heureux.
Je nous souhaite de nous nourrir les uns les autres de nos rencontres et de nos découvertes, de paroles échangées, de projets menés ensemble,

A y regarder de près ce ne sont pas vraiment les vœux qui sont œcuméniques mais bien plutôt la démarche en elle-même. Invitation conjointe du curé et du pasteur, préparation de la soirée par les deux communautés chrétiennes, pour accueillir largement, nous ouvrir à la richesse du monde associatif, créer des liens. Cette démarche a bien sa place et son sens à la veille de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens.

lundi 7 janvier 2013

Je m'appelle Bruno... et je viens du Sénégal

Ça fait déjà presque un mois qu'il est arrivé mais c'est seulement hier qu'on a pris le temps de bien s'accueillir mutuellement, avec la communauté paroissiale.

Début décembre on nous annonce l'arrivée d'un autre prêtre dans l'équipe pastorale, il s'appelle Bruno, il arrive du Sénégal. Il vient quelques mois pour s'acculturer, comme on dit avec un grand mot... Connaître la France, sa culture, sa façon de vivre... découvrir l’Église de France.

Sitôt arrivé sitôt lancé dans le grand bain. Il accompagne le curé dans toutes ses sorties pour les présentations d'usage, le repérage indispensable ; dès le lendemain il concélèbre la messe, puis se lance (est lancé ?) dans une brève homélie de semaine et le dimanche suivant dans une "vraie" homélie du dimanche.

Je ne sais pas comment ça se passe chez lui, mais il a l'air de bien s'y mettre à notre pays. Même au climat. Quelques tracasseries administratives ont retardé son départ du Sénégal et il a eu la malchance d'arriver en France au seul moment où le mercure flirtait avec le zéro degré. Transition thermique brutale ! Heureusement pour lui cela n'a pas duré.

Je me permets une anecdote, juste après son arrivée. Il me fallait une photo pour le mettre dans le trombi de l'équipe pastorale. Il est OK, je me pointe au presbytère avec le matériel ad hoc, mais au moment de la photo il m'arrête d'un geste : il manque quelque chose. Je me dis qu'il va se faire une beauté... à son retour je ne vois rien de changé, si ce n'est une paire de lunettes à la main. Je ne l'avais pas encore vu avec des lunettes, à l'étonnement que je manifeste il répond :
- il faut que je mette mes lunettes pour la photo
- si tu ne les portes pas habituellement, ce n'est peut-être pas la peine de les mettre pour la photo...
- je les mets juste pour dire la messe... Si je ne les ai pas sur la photo, les gens ne me reconnaîtront pas
- (je n'ai pu m'empêcher de sourire) si tu ne les mets que pour dire la messe, je pense que ça ira, même sans lunettes on te reconnaîtra bien
- ah oui, c'est vrai, je suis en France.

Son visage toujours souriant ne laisse rien deviner de ce que fut son rude combat pour devenir chrétien puis prêtre et Spiritain. De mère chrétienne et de père animiste il a dû s'opposer durement à son père pour mener à bien son projet et répondre à sa vocation. Confiant en Jésus qui l'attirait et en l'Esprit qui le guidait il a gardé le cap à travers la tempête. Est-ce cette confiance qui a permis à son père d'accepter sa décision juste à l'heure de l'ordination ? Est-ce cette réconciliation qui l'envahit de paix et éclaire ainsi son visage d'un sourire contagieux ? Comme il dit lui-même : "Un jour j’avais tout perdu à cause de Jésus. Aujourd’hui il m’a comblé au-delà de mes espérances".

Bruno  c'est le prénom qu'il a reçu au baptême, Assaline c'est le prénom que lui ont donné ses parents à sa naissance. Quand il se présente il aime donner les deux prénoms.

Tout juste un mois avec nous et déjà bien adopté. L'acculturation, l'inculturation c'est un chemin de conversion et de connaissance mutuelle. C'était la raison de la soirée d'hier : mieux connaître le Sénégal.

Après Charles (Congo Brazzaville) et Antoine (Bénin), Bruno est le troisième prêtre africain que nous accueillons et qui nous fait découvrir sa culture et sa civilisation. Richesse pour les uns et les autres, ouverture à l’Église universelle.

Enfant, Bruno a été "séduit par la vie des gens de l’Église" comme il dit, ils ont été pour lui témoins. Puissions-nous ici, en France, en Vendée, être nous aussi témoins et lumière les uns pour les autres. Bienvenue parmi nous Bruno, et bonne accoutumance.

► Pour faire plus ample connaissance avec Bruno : lire son témoignage