mardi 18 septembre 2012

Bonjour M'sieur le curé... bienvenue

Un précédent billet appelle naturellement celui-ci en écho. C'est en effet dimanche dernier que nous avons accueilli notre nouveau curé en provenance de La Roche sur Yon où il était déjà curé-doyen. Donc la tâche, il la connaît, même si elle est à conduire dans le grand Sud du département qu'il ne connaît pas. C'est pour ça qu'au début de la messe un membre du conseil de paroisse lui a présenté ce territoire où il est envoyé : aspects humains, socio-économiques et religieux.

L'installation d'un curé, selon l'expression consacrée, c'est l'envoi en mission officiel, par l'évêque ou son délégué, du curé sur un territoire donné (la paroisse). Mission précisée dans une lettre de mission lue en début de célébration. La présence du délégué de l'évêque signifie la communion de l’Église, la communion avec l'évêque de qui le curé tient sa mission.

Doyen, vous aurez à promouvoir et coordonner la pastorale du doyenné en lien avec les orientations diocésaines. Vous porterez également le souci de vos frères prêtres et diacres...

Curé, vous êtes le pasteur des paroisses qui vous sont confiées pour accomplir la charge d’enseigner, sanctifier et gouverner, en lien avec les prêtres et le Conseil de paroisse.

 Ces 3 dimensions de sa charge sont signifiées à 3 reprises au cours de la messe d'installation :
- enseigner : avant la lecture de l'évangile le vicaire épiscopal remet solennellement l’Évangéliaire au nouveau curé avec ces paroles : Recevez  l'Evangile pour annoncer la bonne Nouvelle au peuple qui vous est confié
- sanctifier : à l'offertoire il reçoit le pain et le vin pour les offrir et les consacrer en Corps et Sang du Christ
- gouverner : le curé est chargé de conduire le peuple de Dieu, d'être le garant de la communion, il est d'abord un pasteur. Dans son intervention finale il a présenté aux paroissiens sa ligne d’action, les chantiers qu’il compte mettre en œuvre ou poursuivre, dans l’ouverture et le dialogue.

Un autre moment fort de la célébration est l'engagement public du nouveau curé au service de cette portion du Peuple de Dieu qui lui est confiée et la réponse de l'assemblée, dans un dialogue avec le délégué de l'évêque : 

♦  François, veux-tu accomplir avec sagesse le ministère de la Parole ?...  
                    Oui, je le veux
♦ ... veux-tu célébrer avec foi les mystères du Christ ? 
                    Oui, je le veux
♦ ... veux-tu implorer la miséricorde de Dieu pour le peuple qui t’est confié ? 
                    Oui, je le veux
♦ ... veux-tu, de jour en jour, t’unir au souverain prêtre, Jésus-Christ... et te consacrer à Dieu avec lui pour le salut du genre humain ? 
                    Oui, je le veux

puis avec l’assemblée :
♦ et vous, frères, voulez-vous œuvrer ensemble pour le service de Dieu et la croissance de son Église ? 
                    Oui, nous le voulons
voulez-vous partager avec vos prêtres, spécialement le nouveau pasteur envoyé parmi vous, les soucis et les joies du ministère, la mission et la prière de l’Église.
                    Oui, nous le voulons.

Un moment fort de la vie paroissiale, où on se sent d'un même peuple, attelés à une même Œuvre pour que grandisse le Royaume de Dieu ;
où il nous donné de saisir l'ampleur d'une responsabilité et de nous y associer à notre mesure, au-delà des divergences inévitables.
L'installation d'un curé ce n'est pas un accueil ordinaire c'est tout un engagement en Église,
engagement du curé,
engagement des chrétiens avec lui.
On a bien saisi ce deuxième point ?....


dimanche 16 septembre 2012

Animateur de chants, c'est du boulot

  Dans ma paroisse, comme dans la plupart des paroisses, il y a des animateurs, dont je fais partie. Je considère cela comme un service pour aider à la prière de l'assemblée et au chant et aussi pour que la célébration se déroule le mieux possible. De ce fait on veille au bon déroulement, à l'enchaînement, à ce que chacun sache quand intervenir etc. Parfois il y a des imprévus... il faut faire face... et tout se passe bien. Mais hier soir, je crois quand même qu'il y avait un faisceau d'emmerdes (ah pardon, j'ai vérifié, Larousse ne dit pas que c'est un gros mot, juste que c'est "populaire")
  1. D'abord, y avait pas de sacristain... mais ça on s'en doutait et Loïc avait préparé l'essentiel, sauf qu'il manquait les feuilles pour l'assemblée. Donc Jean-Paul s'est précipité au presbytère à l'autre bout de la ville pour récupérer les précieuses feuilles
  2. pendant ce temps l'organiste et l'animateur (ma pomme) mettent au point leur service. Et quand Joseph s'avise d'allumer les spots du chœur, l'ampli de l'orgue pousse une gueulante assourdissante et continue qui ne cesse que quand on lui coupe le jus. Et il recommence son beuglement chaque fois qu'on redonne du jus
  3. donc on s'est rabattus sur l'orgue à tuyaux, mis au rancart depuis plusieurs mois, si content de reprendre du service qu'il a été impeccable pendant toute la messe, qui a quand même fini par commencer
  4. préparation pénitentielle : échange de regards et coups de menton entre le célébrant et l'animateur (ma pomme ai-je déjà dit). Je fais signe NON (sous-entendu, il n'y a pas de chant de prévu ici). Le célébrant, qui n'est pas à l'autel, est perturbé, ne sait plus ce qu'il faut dire... va à l'autel... feuillette en vain son livre... et finit par chanter, de mémoire, Seigneur Jésus envoyé par le Père etc. Intérieurement je pense : tiens encore un qui n'a pas regardé sa feuille avant de venir... pourtant, ça m'étonne un peu de lui.
  5. après l'oraison tout le monde s’assoit... et personne ne se relève pour la lecture... A nouveau coup d’œil ici ou là, et quelqu'un s'avance dignement pour faire la lecture. Bon c'est clair l'équipe liturgique est très défaillante, en la personne de Christelle
  6. pendant cette lecture... j'avise l'assemblée : à qui vais-je envoyer un autre coup d’œil pour la 2e lecture... et la PU... et la distribution de la communion ?... 
  7. mais je n'avais jamais vu qu'il y avait un rayon de soleil foudroyant sur l'ambon pile poil de 19 h 12 à 19 h 14, comme par hasard au moment où je dois chanter le psaume ! Le soleil, plus les ratés précédents, plus "à qui je fais un coup d’œil pour la lecture suivante"... et puis zut je ne vois rien avec ce soleil... je rate une prise de verset... mais je me récupère... non mais faut pas croire que tout a raté quand même !
  8. enfin je fais mon énième coup d’œil en descendant les marches, et sans me casser la figure s'il vous plaît
  9. pendant l'homélie, dernière démarche pour un lecteur de la PU, ouf, on va en voir le bout !
  10. anamnèse : je mets en application les recommandations de la chef de la chorale : je reste à ma place, l'assemblée chante toute seule... sauf que les paroles ne sont pas sur la feuille de messe et que j'ai un trou sur les derniers mots et que tout le monde a un gros trou sur les 5 derniers mots
  11. chant de communion : l'assemblée n'a pas encore compris que c'est au refrain qu'elle chante de préférence, pas au couplet. Donc je me paie le refrain quasiment seule et j'ai la gorge qui pique... résultat, gagné, le couplet cafouille... non, c'est pas que je ne sais pas, c'est juste que je n'ai plus de voix
  12. bon, ben ça va être tout pour ce soir... C'est pas toujours cool animateur de chants à la messe. On appelle aussi ça : gérer le moment présent ;-)
  13. précision finale : après la messe on cause un peu, le célébrant et moi... il n'avait pas la bonne feuille de préparation c'était celle de demain, pour l'accueil du nouveau curé...
A part ça tout s'est très bien passé ! Mais quand même pourquoi y a des jours, comme ça, où on se ramasse toutes les crasses en même temps ?

O Seigneur, pardon, tu t'y retrouves là-dedans ? !... Parce que c'était quand même d'abord pour Toi et pour célébrer ensemble Ta Pâque. Mais je parie qu'il n'y a que Toi et moi qui nous sommes aperçus de ces cafouillages ! ;-)


mardi 11 septembre 2012

Roulez dans le bonheur

Ils se démènent dur les paroissiens du petit relais de Longèves pour faire vivre leur église, pour lutter contre l'hémorragie vers la ville voisine qui a déjà détourné  écoliers et travailleurs.
Et parmi leurs actions il y a la fête de la Saint Christophe,  parce que l'église du village est sous son patronage. Et puisqu'il est également le patron des automobilistes ils ont eu l'idée d'associer à cette fête, après la messe, une bénédiction des voitures et aussi des vélos, et des motos, et des quads cette année...
Timide la première année ce rite a pris de l'assurance et de l'ampleur. Dimanche pour sa 5e édition la fête était vraiment réussie.

J'avoue faire partie des timides et m'être lancée dans l'aventure un peu par devoir. Mais en 5 ans j'ai eu le temps de regarder les choses un peu autrement.

La messe... c'était la messe... mais avec ce fil rouge de l'attention à l'autre, de la fraternité, cette analogie entre la conduite d'un véhicule et la conduite de sa vie, et des prières de circonstance.

Une demande de pardon qui n'avait rien à envier à celles des autres messes :
♦ pardon pour nos manques de courtoisie, de correction et de prudence au volant,
♦ pardon pour toutes les fois où l’automobile a été pour nous un moyen d’exprimer le pouvoir et la domination au lieu d’être source de partage et de solidarité,
♦ pardon pour notre inconscience face aux dangers de la route et pour notre manque de respect envers notre prochain.

L'homélie était toute tournée vers l'accueil, l'attention à l'autre, la simple civilité, que nous soyons conducteur ou piéton.

Au memento des défunts l'assemblée était invitée à se souvenir de tous ceux qui nous ont quittés, victimes d'accidents de la route. J'avais juste en face de moi ce papa qui a perdu un fils de 19 ans dans un accident de voiture, ce jeune que j'ai  bien connu...

Et pour terminer, la prière de l'automobiliste et la prière des mototouristes de Porcaro, haut lieu de pèlerinage des motards.

Après la messe c'était la procession des engins pour la bénédiction. Bénédiction de l'engin ou bénédiction du conducteur ? Ou les deux ?... Et pour chacun un mot bienveillant accompagnait le coup de goupillon :
- Que le Seigneur vous bénisse, qu'il vous donne sa paix, sa lumière, et qu'il vous conduise jusqu'à Lui
- Que Dieu soit toujours avec vous, que vous puissiez rouler dans la paix du Christ, que le Seigneur vous bénisse et vous garde.

Et il n'en avait jamais tant béni de ces engins roulants le curé !

Et si être chrétien c'était aussi là, à son volant, à son guidon ? Alors on peut bien en faire une raison de prier, non ?...

lundi 3 septembre 2012

Au revoir M'sieur le curé... merci

C'était la foule des grands jours hier pour l'au revoir et la dernière messe avec nous de notre curé. Au revoir aussi à un autre prêtre et à l'animatrice de l'aumônerie de l'enseignement public.

Ca fait 5 ans qu'il est avec nous le curé. Cinq ans, ce n'est pas très long, et pourtant que de liens tissés avec les uns et les autres, que d'initiatives... De la richesse qu'ils nous laissent l'un et l'autre je ne retiendrai que deux signes, particulièrement visible au cours de cette messe : la présence du Pasteur de l'Eglise réformée et les servants d'autel. Bon c'est un choix... on ne peut pas tout citer...

Le curé avait donc invité le pasteur. Symbole visible des liens tissés et du chemin d'ouverture voulu par le curé, et en particulier le chemin de l’œcuménisme. Invité non seulement à être là, mais aussi invité à prendre la parole le pasteur est intervenu après avoir lu l'extrait de la lettre de St Jacques prévu pour ce dimanche. D'abord avec humour il a soupçonné le curé de lui avoir volontairement confié la lecture de CE passage de la liturgie. Car en 1519 Luther condamnait la lettre de St Jacques en ces termes : "La lettre de Jacques est, par comparaison avec ces livres (les écrits de St Paul), une véritable épître de paille car elle n'a aucun caractère évangélique".
Il a aussi rappelé la première rencontre des deux hommes d'Eglise. Notre amitié, se plaît-il à dire, est née d'une non rencontre ! Entendons pas là que le pasteur était absent quand le curé est allé frapper à sa porte. Et étonnement : c'était  la première fois de ma vie de ministre qu'un prêtre venait se présenter spontanément à la maison. De nombreuses fois j’ai fait la démarche inverse, étant habitué comme membre d’une église sœur et minoritaire, de "monter" me présenter, mais là, c’est l’inverse qui venait de se produire et qui augurait d’une relation originale. Les premières impressions n'ont pas été contredites. Par la suite l'un et l'autre se sont employés à poursuivre le rapprochement des communautés catholique et protestante tant par la prière que par des actions communes, genre café-théo, vœux à la population en janvier, rencontres inter-religieuses...

Autre signe fort d’œcuménisme au cours de cette messe : après le Notre Père le pasteur a été invité à dire avec le prêtre la prière pour la paix, qui est aussi prière pour l'unité :
Seigneur Jésus Christ, tu as dit à tes Apôtres : "Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix" : ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton Église ; pour que ta volonté s’accomplisse, donne-lui toujours cette paix, et conduis-la vers l'unité parfaite, toi qui règnes pour les siècles des siècles.

Deuxième signe que je retiens de cet au revoir : les servants d'autel. L'équipe presque au complet ce matin.
Bon nombre d'entre eux arrivent tout juste du pèlerinage national des servants d'autel à Rome. Avec encore plein d'étoiles dans les yeux, et un zeste de fatigue, tout à leur joie de ces 5 jours intensifs de visites, prière, rencontres... en particulier celle de mercredi avec Benoît XVI, rien que pour eux, et qui les a encouragés dans leur service. Un blog, spécial pélé, a été ouvert pour les suivre : messages, photos, vidéos... Ca vaut le détour d'aller le visiter...

Merci au curé pour ces 5 années avec lui, et bonne route dans sa nouvelle mission à l'autre bout du diocèse !

PS - Le texte des différentes interventions de remerciement est sur le site de la paroisse St Hilaire de Fontenay.