lundi 31 décembre 2012

Le train de 5 h 20

Vraiment j'adore ce train. Oui, je sais, on n'adore que Dieu... et le chocolat. Promis, juré, je ne le dirai plus cette année.
Le train de 5 h 20, mon train préféré pour monter à la capitale comme on dit. Mais 5 h 20 un 31 décembre ça bat tous les records de calme, de silence et de désert. Déjà dans le car je suis seule passager. Ensuite dans le TGV on doit être une dizaine dans le wagon. Au bar la minette en manque de clients fait joujou avec son téléphone ; je parierai bien qu'elle prépare ses textos pour ce soir ;-)
Et là tout le monde dort, finit sa nuit, ou prend de l'avance, car la prochaine nuit sera probablement très courte. Le plus proche voisin est loin, pas gênée par des écouteurs à tue tête.
Ambiance TGV : train-dortoir ou train-monastère, c'est selon, et pas encore train-macdo avec cette odeur particulière qui fait dire "Tiens il est midi".
A cette saison il fait encore nuit une bonne partie du voyage. Dehors quelques lumières dans le lointain, surtout des décos de Noël, peu à peu celles des chaumières qui s'éveillent, de la vie qui reprend pour ce dernier jour de l'année. Puis le ciel s'éclaircit et dévoile son humeur : rouge et lumineux ou gris bas plein de gros nuages comme aujourd'hui. Et là, maintenant, le jour se lève vite. Fugaces quelques espaces de feu dans le ciel témoins du soleil levant.
A l'intérieur Morphée veille sur ses enfants, même les téléphones sont sous sa coupe. Ambiance propice à la méditation, à la prière. A l'aube de ce dernier jour de 2012 action de grâces pour ce que fut cette année, flash back sur les événements marquants, ce qui restera repère et phare pour éclairer la route devant.
Partie dans la nuit profonde, j'arrive à Paris en pleine lumière. Passée des ténèbres à la lumière, symbolique. Et là c'est calme encore, étonnamment calme : personne ne court, juste quelques pas rapides. Comment cela est-il possible de ne pas courir à Paris ?
Mais cela ne saurait durer, ce soir ce sera la fête, l'incontournable euphorie du passage d'une année à l'autre.

Lecteur de passage par ici je te souhaite une belle et heureuse année 2013


NB - Désolée pour le rétrodatage, c'est la faute à pas de connexion. Mais authentiquement-intégralement rédigé dans le train.



lundi 24 décembre 2012

Joyeux Noël !

Un air de fête habillait la ville hier et tout le monde s'y était mis pour ça : marché de Noël, animations variées pour petits et grands, chants de circonstance, et même le soleil et la douceur du temps, comme pour se faire pardonner ces derniers jours de pluie.

Sortie en famille, rires et sourires, bonne humeur, comme si on s'était donné le mot pour une trêve.
La magie... ou la grâce de Noël.

Et en même temps,  l'église St Jean était comble pour l'habituel spectacle de Noël.
Pendant une heure la chorale liturgique, la chorale des enfants, les enfants de la catéchèse ont enchanté l'assemblée avec le mime du Chant du berger (conte de Max Bolliger) et leurs chants de Noël.

Lampion crèche
réalisé par des jeunes du collège
Qu'ils étaient heureux les enfants de nous transmettre la joie de Noël !
Visages épanouis et radieux, un brin malicieux et plein de bonheur complice dans leurs yeux pétillants.
Un moment de bonheur pour annoncer et accueillir Noël,
lumière au cœur de la nuit. Isaïe ne disait-il pas :
sur le peuple qui habitait le pays de l'ombre
une lumière a resplendi.
Tu as fait éclater leur joie
. (Isaïe 9, 1-2)

Noël fête d'un Enfant, fête de tous les enfants.

Au cœur de nos déchirures et de nos violences un fragile enfant nous apporte la Paix, la Paix de Dieu et une lueur d'espérance.

Joyeux Noël et Paix à vous tous qui passerez par ici !


► Les chorales Chantent Noël 




Les photos du spectacle sur le site de la paroisse St Hilaire de Fontenay

► Animation de rue pour grands et petits 
 

dimanche 16 décembre 2012

Un silence qui parle

Les cercles de silence sont apparus à Toulouse en 2007, à l'initiative des Capucins. Rapidement ils se sont multipliés en France et se développent aussi dans d'autres pays d'Europe.

Alain Richard, Capucin à l'origine de cette action, voulait "réveiller les consciences" face aux traitements inhumains réservés aux sans papiers : "Il s’agit d’un appel à la conscience de chacun, et particulièrement à celle des décideurs. Nous disons que les sans-papiers sont nos frères et sœurs en humanité et que la violence qu’ils subissent dans les centres, comme toute violence, rompt cette humanité et nous fait perdre quelque chose de précieux."

Près de 200 cercles de silence se réunissent en France, selon des formes et des rythmes différents. Souvent à l'initiative de la pastorale des migrants ils sont rejoints par de nombreux autres mouvements, pas nécessairement confessionnels*.

Les participants forment un cercle au centre duquel brille la flamme d'une lampe, à la fois signe de fragilité, de vie et d'espérance. Quelques panneaux explicatifs donnent la signification de la démarche, présentent des situations d'exclusion et invitent à se rejoindre le cercle.

Hier à Fontenay se tenait le 4ème cercle. Un samedi matin, au cœur du marché, devant les halles. Les premiers forment le cercle, autour de la lampe, d'autres les rejoignent pour un moment ou pour toute l'heure, pas découragés par la pluie.

Un homme passe à côté de moi, je le connais de vue, il arpente souvent les rues de la ville, je ne sais rien de plus de lui si ce n'est qu'il doit être en situation précaire. Il regarde le panneau, et me demande : qu'est-ce qui est écrit ? Une seconde d'hésitation et je comprends qu'il ne sait pas lire. Alors je lui explique. Pas tout simple... et lui, il n'est pas sans papiers, mais qu'attend-il ? Il a regardé un peu puis a continué son chemin.

Le silence pour permettre à toute personne de rejoindre le cercle, au-delà des clivages politiques et religieux, silence qui interroge, qui permet la réflexion ou la prière, silence du respect des uns des autres.

"La dignité de chaque personne humaine ne se discute pas, elle se respect. Notre silence le crie et continuera de le crier jusqu'aux changements indispensables."






















*Pour Fontenay-le-Comte : ACAT, CCFD-Terre Solidaire, Emmaüs, Eglise Réformée, Mission Ouvrière, Mission Universelle, VEA, Réseau Education sans Frontière.


mardi 11 décembre 2012

Le Pape va tweeter



Ça fait déjà un moment que le bruit court. D'abord une rumeur, puis "le Pape a ouvert un compte", puis "son premier tweet avant la fin de l'année", et enfin "son premier tweet le 12 décembre" (tiens, le 12-12-12 ;-))

Il ne pouvait pas moins après tous les messages qu'il a adressés, ses encouragements à évangéliser le web et à évangéliser par le web, à aller sur les routes du continent numérique, et encore dernièrement le thème retenu pour la prochaine journée de la communication (13 mai 2013) : Réseaux Sociaux : portes de vérité et de foi ; nouveaux espaces pour l’évangélisation. 

Donc voilà, il se lance, il a ouvert un compte Twitter, plusieurs comptes même : un très officiel (@Pontifex) et six autres en différentes langues. Il a déjà un nombre incroyable de followers, par contre aucun abonné, on peut espérer que ça va venir... Et le premier tweet est prévu pour demain. Alors là, tous les catho-geeks vont scruter leur timeline, et c'est à qui sera le premier à lire ce tweet papal pour le retweeter à tous ses followers.

Pour cet événement historique une page d'évangile a été mise à jour : La parabole du twitter selon François Nautré

Le Pape est sorti pour tweeter. Certains tweets sont tombés sur des twittos branchés, qui ont retweeté mais dont les posts ont rapidement été envahis par leurs autres tweets insignifiants. D'autres sont tombés sur des followers au cœur de pierre, qui ont blacklisté son compte. D'autres enfin sont tombés dans la timeline de bons twittos cathos, qui ont massivement followé et retwteeté, par trente, soixante..."   (Cf Matthieu 13, 3-9)

PS - J'ai fait un oubli...
Le Pape sur Twitter, ce qu'en disent des enfants, c'est pas mal aussi   ;-)
Interview d'enfants sur RTL : L'actu sort de la bouche des enfants. A écouter ici 


vendredi 7 décembre 2012

Leur entrée dans la Vie comme un clin Dieu

Aujourd'hui nous avons conduit à sa dernière demeure, comme on dit, Sœur Jeanne, 88 ans, 69 ans de vie religieuse. Un âge respectable, une longue vie sous le signe du chant et de la musique.
Il est d'usage au début des célébrations des obsèques de faire un bref rappel de ce que fut la vie du défunt. A ce moment-là on est souvent très bon en calcul mental... et je n'ai pu m’empêcher de sourire en voyant les expressions de visage du tout jeune célébrant : née en 1924, entrée au noviciat en 1942, profession religieuse, professeur de musique toute sa vie dans le même établissement de 1948 à 1986... lui qui a l'âge d'être son petit fils, qui est façonné par une autre société où l'engagement dans la vie religieuse ou sacerdotale se fait plus tard, et dans un monde si mouvant.

Un peu impressionnant certes, mais pas exceptionnel pour autant.

Sœur Jeanne n'avait pas de famille pour l'entourer ce matin. Une sœur, âgée aussi et malade, empêchée de se déplacer, des neveux dispersés aux quatre coins de la France et de la planète, mais unis à nous tous, là autour d'elle. Nous ? Les Sœurs de la Congrégation bien sûr, mais aussi de vieux Fontenaisiens de souche, comme elle, et d'anciennes élèves. A 88 ans avoir encore des élèves pour se souvenir d'un prof d'il y a 50 ou 60 ans... elle a dû les marquer ces jeunes !

Mais ce qui me touche surtout aujourd'hui et qui donne un ton particulier à cette célébration c'est que Sœur Jeanne est la première à nous quitter depuis la fusion avec la Congrégation des Sacrés Cœurs et que cela arrive pile un an après (8 décembre 2011). Et ce même jour était enterrée une autre Sœur de la Congrégation, à Mauriac (Cantal), et avant-hier une troisième, à Coutances (Manche). Mauriac, Coutances, Fontenay : trois Congrégations accueillies par les Sœurs des Sacrés Cœurs, trois Sœurs originaires de ces Congrégations différentes, réunies dans une même Congrégation, et accueillies en même temps dans l'unique maison du Père au premier anniversaire de la dernière fusion. Comme un signe d'unité, une invitation forte, un encouragement à poursuivre le chemin commencé pour grandir et construire ensemble ce nouveau corps que nous formons, enrichi de l'apport des unes et des autres.

Marie-Thérèse, Marie-Marthe, Jeanne, votre départ, votre entrée dans la Vie comme un clin Dieu.