mardi 24 décembre 2013

Un prêtre, c'est rare et c'est fragile

Je l'avais un peu perdu de blog David. L'hiver dernier il a décroché un moment du net et du blog, et moi aussi j'ai pris un peu de distance avec lui. Et puis il y a quelques jours j'ai été réveillée par mes stats. Pourquoi un billet écrit il y a 2 ans, à l'occasion du décès de Pascal était-il soudain si consulté ? Et je suis ainsi remontée au billet de David : A tes côtés

Je partage la peine et la douleur de la famille et des amis d'Emmanuel, des prêtres de ce diocèse. Je partage leur questionnement et leur respect, je comprends leur tentation de culpabilisation

Emmanuel, 50 ans, ordonné prêtre en 2005, curé de Sainte-Mère-Eglise, en charge des 24 clochers de 2 paroisses, responsable de la Maison de la Paix* s'est donné la mort.

Le suicide d'un prêtre est un événement rare a dit le vicaire épiscopal du diocèse de Coutances, un geste qui sidère encore plus quand il s'agit d'un prêtre, dit David. Pourquoi "encore plus" ? Parce qu'on a une haute idée du prêtre, un homme fort et solide, plein de foi en Dieu et donc qui ne se donne pas la mort. En soi ce n'est pas mal, mais n'en faisons pas un surhomme capable de tout voir, tout entendre, tout endurer. Il n'est qu'un homme comme les autres, avec un corps et un coeur, un corps fatigable (même s'il est jeune et en bonne santé) un cœur sensible. Leur mission les investit d'une lourde charge de travail, et les affronte aux situations douloureuses de la maladie, la souffrance, la mort, certainement plus que d'autres. Un prêtre, c'est fragile !

Un prêtre c'est rare, aussi, les statistiques ne cessent de nous le rappeler.

Rare et fragile, prenons-en soin. Emmanuel comme Pascal paraissaient heureux dans leur sacerdoce selon les témoignages des proches. Pourtant, comme souvent, on n'a rien vu venir, selon l'expression utilisée. L'un et l'autre se donnaient à fond à leur mission, leur apostolat qui les faisaient vivre, mais qui aussi les ont tués. On peut réfléchir au poids de la charge qui leur est confiée, certes on ne peut pas continuer de la même façon qu'il y 25 ans avec grosso modo moitié moins de prêtres... On peut aussi se demander quelle part nous pouvons prendre, nous chrétiens, dans une paroisse pour soutenir la mission et l'action des prêtres ? Quelle aide non seulement matérielle mais aussi spirituelle, morale, fraternelle ? Dans une période quelque peu difficile pour l'Eglise, comment la construire ensemble, humainement et fraternellement ?

Alors, en ce soir de Noël, ma pensée et ma prière vont bien sûr vers tous ceux qui sont éprouvés par le décès d'Emmanuel,  mais aussi vers tant de prêtres qui vont célébrer Noël dans la joie de la Nativité. Que, passée la messe festive et joyeuse ce soir et demain, aucun ne se retrouve seul dans son presbytère. Que le Prince de la Paix que nous accueillons ce soir embrase nos cœurs et nous fasse œuvrer ensemble pour la paix et la fraternité.

Joyeuse fête de la Nativité !





*La Maison de la Paix, cette communauté inter Congrégations, voulue par Mgr Lalanne (alors évêque de Coutances)  pour être "un lieu d’accueil et de propositions, un espace spirituel au service de l’éducation à la Paix et à la Réconciliation. Cela signifie qu’il ne s’agit pas seulement de regarder en arrière, mais de contribuer activement à bâtir la paix dans notre monde". 

lundi 16 décembre 2013

"Moi, Betty, je m'engage comme Associée..."

Une des grandes richesses du Concile Vatican 2 a été de (re)prendre conscience de l'appel universel à la sainteté et à se renouveler dans la grâce du baptême. La sainteté, pas la perfection. La sainteté, c'est-à-dire vivre son baptême aujourd'hui, pleinement, hic et nunc, ici et maintenant, juste dans la vie ordinaire de chaque jour.

Et dans  ce même élan de Vatican 2 les Congrégations religieuses ont reconnu que leur charisme était un don reçu en Eglise et pour l'Eglise. Les charismes : des dons pour donner des couleurs à l'Eglise, selon une expression du Père Pascal dans l'homélie d'engagement de Betty.

Sous l'impulsion de Vatican 2 les Congrégations ont donc ouvert leur charisme aux laïcs et les laïcs en ont reconnu la richesse : ils pouvaient en vivre et y nourrir leur vie spirituelle.

C'est ainsi que sont apparus des "associés", laïcs qui puisent à la spiritualité des Congrégations religieuses pour leur vie chrétienne, de baptisés.

Logo des associés
dessiné par Barthélémy,
associé de Madagascar
"Conscientes que la grâce faite au Père Monnereau est bonne nouvelle pour aujourd'hui, conscientes que cet héritage vivant est don pour l'Eglise tout entière, les Sœurs des Sacrés-Cœurs entendent l'appel à proposer cette grâce à des chrétiens pour leur permettre de se renouveler dans leur vie baptismale, de donner sens à l'ordinaire de leur vie, de se mobiliser pour le service de la Bonne Nouvelle dans le Peuple de Dieu."
(Guide des Associés à la Congrégation).

Dans la Congrégation les premiers associés se sont engagés en 1997, au Canada. D'autres ont suivi dans les autres pays où nous sommes en mission. Samedi, à Royan, Betty s'est engagée sur ce chemin d'associée à la Congrégation des Soeurs des Sacrés Coeurs de Jésus et de Marie.

Après un temps de réflexion, de discernement, un cheminement avec d'autres associés et des Sœurs, elle a fait le pas.
En réponse à l'appel de Dieu "qui nous a aimés le premier"
je désire avancer sur le chemin de l'Amour du Cœur de Jésus.
Guidée par l'Esprit Saint, 
moi, Betty, je m'engage personnellement, 
comme Associée à la Congrégation des Sœurs des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, 
selon notre charte d'Associés.
Je veux vivre la grâce de mon baptême,
révéler au quotidien "un Dieu de tendresse et d'amour"
en servant en Eglise comme laïc.

Pour cheminer avec mes frères et sœurs
à la suite de Jésus doux et humble,
et contribuer avec eux à bâtir un monde plus fraternel,
je me confie au Cœur Miséricordieux de Jésus,
et à Marie qu'il nous a donnée pour Mère.
Je me confie à la prière des Sœurs des Sacrés-Cœurs ,
à celle de mes frères et sœurs déjà engagés,
 à celle de toute l'Eglise.
Aussitôt après l'engagement de Betty c'était aussi le temps du renouvellement de nos engagements respectifs, nous associés et religieuses venus l'accompagner.

Que la richesse et la diversité de nos charismes dans Eglise soient lumière sur le chemin des laïcs et nous conduisent ensemble à manifester au monde l'unique Amour de Celui qui nous a aimés le premier.
 

dimanche 10 novembre 2013

Une vie si cabossée

Cette semaine les équipes d'animation pastorale des lycées St Joseph et St Louis de La-Roche-sur-Yon avaient invité le Père René-Luc pour les jeunes de leurs établissements. Et pendant qu'il était là, ils ont offert aussi une soirée tout public.

René-Luc est prêtre  du diocèse de Montpellier où il exerce son ministère auprès des étudiants, connu pour son livre autobiographique "Dieu en plein cœur", ses homélies du dimanche matin à l'émission du Jour du Seigneur et ses vidéos sur Youtube.

Auprès des jeunes ou en conférence grand public il a donné son témoignage, plutôt choc que chic*. Témoignage d'une enfance et adolescence complètement cabossées et d'une rencontre qui va bouleverser sa vie. Comme on dit : il vient de loin. Pour qui avait lu son livre, rien de bien nouveau si ce n'est le ton, l'énergie et le dynamisme du témoignage oral.

Pour cette soirée l'amphi de l'ICES était archi plein, certains étaient même debout ou assis par terre. Rarement cet amphi a vu tant de monde à la fois. Notoriété de l'invité ?... Curiosité de le voir en chair et en os ? Tout simplement envie de rencontrer un témoin et d'être contaminé par son dynamisme et sa foi.

Je ne raconterai pas son histoire, il le fait bien mieux et avec beaucoup d'humour pour dire beaucoup de souffrance. Mais au cours de cette soirée je me suis laissé prendre par son punch et sa rage de vivre. J'ai été émerveillée, comme tout le monde, par ce récit, plutôt happy end, d'un enfant qui va de traumatisme en traumatisme et qui, finalement s'en sort, comme on dit. En me demandant pourquoi et comment ce happy end ? Il aurait pu continuer loubard ou truand... La grâce de Dieu l'a conduit, sûr, et c'est la foi qui nous le dit. La force de la fratrie aussi... Une ou deux rencontres décisives qui vont tout bouleverser.

Et l'histoire finit bien... malgré aussi un très grave accident de moto en 2012 (dont il ne parle que si on l'interroge dessus, d'ailleurs).

Pour lui, ça finit plutôt bien... Mais je ne peux m'empêcher de penser à tant d'autres, enfants et ados, qui ne s'en sortent pas, victimes aussi d'un père -d'une mère- malade, alcoolique, violent, truand... Qui n'ont pas près d'eux des frères et sœurs soudés, parents, amis, une Marie-Do... pour les aider. Bien sûr de ceux-là on ne parle pas, sauf dérapage de leur part. Trouveront-ils une Marie-Do sur leur chemin pour les écouter et les aider ?... 


* Le témoignage choc, à l'image de celui de Saint Paul, converti après un passé chaotique. Et en écho au témoignage chic, comme celui de Jean, le jeune qui a toujours été dans la foi sans trop se poser de questions sur cette foi.

lundi 4 novembre 2013

"Putain de loi sur l'euthanasie !"

Ils discutent du sujet tous les deux, devant moi. Le sujet ? L'euthanasie.
Lui, plutôt d'accord. Peut-être parce que plus directement concerné et confronté à la question. Elle plutôt pas d'accord, un peu moins concernée, pas de la même façon en tout cas.

Ils ne sont pas d'accord et ont du mal à comprendre leurs positions respectives. Et moi au milieu... je crois que je les comprends tous les deux.

Mais moi, en plus j'ai la foi, chrétienne. Et ma foi me dit que Dieu seul est maître de la vie et de la mort, et que l'homme n'a aucun pouvoir dessus. Alors ça me gêne un peu parce que d'emblée nous ne sommes pas sur le même registre. Je ne leur assène pas cette vérité.
Et je n'ai rien à opposer à qui est au bout de la vie, sans plus aucune raison de vivre, sans force, sans goût, sans projet si ce n'est celui de fermer le livre de la vie.

Qui suis-je pour faire la leçon ? Même une leçon de foi. Qu'est-ce que j'ai comme argument à faire valoir en face de cette souffrance devant l'absurde ? Je me sens démunie et tellement partagée entre ma foi et la souffrance qui s'exprime.

"Et cette putain de loi sur l'euthanasie qui n'arrive pas. Elle existe dans d'autres pays, qu'est-ce qu'on attend en France ?"
J'ai du mal à le contrer tellement je comprends l'objection dans ce contexte.

Bien sûr j'ai lu les déclarations contre l'euthanasie, les dernières en particulier, du Cardinal Barbarin, la réflexion de Mgr Brouwet...
Bien sûr je n'ai pas vraiment envie de passer à l'acte et cela soulève des montagnes de questions, et c'est là que je la rejoins, elle, qui n'est pas d'accord.
Mais j'ai du mal à comprendre. Moi non plus je ne me sens aucun droit à forcer quelqu'un à vivre et qui est vraiment au bout. Facile de faire la leçon quand on est en bonne santé, et en forme. Oui, malgré ma foi je comprends cet appel au secours... et je n'ai pas de réponse.

Il faut dire qu'en plus on n'est pas aidés par un corps médical qui s'enferme dans un mutisme méprisant et anxiogène, par des administratifs d'ici et de là séquestrés dans leurs règlements bornés qui les dispensent de chercher à comprendre.

N'oublions pas aussi que le suicide des personnes âgées est plus fréquent qu'on ne veut bien le reconnaître. Encore plus tabou que le suicide des jeunes. Et c'est le taux le plus élevé pour la tranche d'âge concernée. Ça veut bien dire quelque chose, non ? Mais de ça on ne parle pas.

Oui, je sais, on va m'opposer l'accompagnement de fin de vie... alors là il y a de quoi faire !



mardi 1 octobre 2013

Tu ne pouvais pas dire non... (!) (?)

Quand la fusion avec une autre Congrégation a pris des allures d'accomplissement je pensais tout simplement et avec bonheur que c'en était fini pour moi des responsabilités en Congrégation. Rejoindre une Congrégation plus grande, plus vivante, avec davantage de forces vives, même si les aînées sont nombreuses, m'autorisait à penser : place aux plus jeunes.

Très vite après la fusion, à mon grand étonnement, j'ai été sollicitée pour des sessions, des formations, que j'ai acceptées, après parfois beaucoup d'hésitation. "On a pensé à toi" me disait-on. "J'aimerais mieux que vous ne pensiez pas tant à moi" répondais-je avec humour.

De sessions en formations, je me suis retrouvée au Chapitre cet été. Expérience un peu ardue, mais riche. Et là je pensais encore que c'était fini et qu'elles avaient compris que je n'étais pas encore vraiment dans le bain, ni tout à fait des leurs.

Et voilà qu'un jour de début septembre Marie-Louise me téléphone : il faut que je te voie. Ces mots dans la bouche d'une supérieure générale ce n'est jamais bon. Un peu à la Jésus avec Zachée* : "il FAUT que j'aille chez toi".

Le Caravage, l'Appel de Matthieu
(Église St Louis des Français, Rome)
Et là une nouvelle demande, déconcertante, déstabilisante, au service de la Congrégation. A mi-temps m'a-t-elle précisé, puis, et tu resteras dans ta communauté, comme pour me rassurer (hum, un mi-temps dans l’Église...). Spontanément j'avais vraiment plein de bonnes raisons pour refuser. [...]

Alors, après, des amis se sont risqués à l'immanquable "Tu ne pouvais pas dire non". Il y a plusieurs tons pour dire cela, c'est le ton qui fait la chanson, et alors ça s'écrit avec un point d'exclamation ou un point d'interrogation.

Si, je pouvais dire non, et refuser.
Si, je pouvais dire non, et rester dans mon train-train pénard, même si je ne m'y ennuie pas, que le travail abonde et qu'il me passionne.
Si, je pouvais dire non, mais j'en sentais le goût amer et confus de rater quelque chose.
Si, je pouvais dire non, à chaque fois, à chaque étape.
Si, je pouvais dire non, car on peut dire non dans la vie religieuse.

Mais j'ai accepté, consciente à chaque fois qu’une exigence en naîtrait, consciente aussi qu'un oui peut ouvrir sur un autre appel, qu'un non ferme des portes.
Mais non, j'ai dit oui, j'ai accepté comme une réponse à plus grand que moi, malgré mes manques, mes incompréhensions, mes questions, mes appréhensions, mes peurs. Accepté une aventure dont je ne sais absolument rien ni où elle me conduira, comme un départ, comme une grâce et une chance dans l'exigence.

Rien ne t'arrive qui ne puisse te faire grandir, à toi d'en faire le meilleur usage.

Je laisse le mot de la fin à un curé à qui il a dû arriver quelque chose de semblable, et que j'ai piqué sur Facebook (il faut bien quand même, je ne renie pas mes passions) : L'Esprit Saint nous réserve parfois de drôles de surprises auxquelles on n'est pas préparé. Je lui fais confiance, il doit savoir ce qu’il fait.

* Évangile de St Luc, chapitre 19, verset 5

jeudi 19 septembre 2013

Et c'est parti !

A vrai dire il y a déjà plusieurs jours que c'est parti, que l'année a redémarré, ce n'est plus un scoop. On a bien repris le train de vie, parfois déjà un peu fou, avec plein de projets, parce que ce sont les projets qui font vivre et avancer.

Des projets, et des projets en cours de réalisation, on en a pas mal dans notre paroisse. J'énumère ?

Les deux premiers on les bichonne car on y a beaucoup travaillé l'année dernière : un guide paroissial et un blog. Le guide a été bien relooké, aéré, illustré. Il veut informer et faire connaître l’Église au-delà de ses porches c'est pourquoi il sera distribué largement dans toutes les boîtes à lettres de la paroisse. Un joli travail avec la collaboration de 125 bénévoles-diffuseurs.

Le blog a la particularité d'être pluri-claviers. Des rédacteurs de milieux, générations, insertions différents ont accepté de se faire l'écho de ce qu'ils vivent au cœur de la paroisse et de leur vie professionnelle et sociale. L'intérêt étant aussi de susciter des réactions et des échanges par le biais des commentaires. Ne manquez pas d'aller faire un tour sur L'écho des bénitiers... et de réagir...

Dans la dynamique de l'année de la foi (11 octobre 2012 - 24 novembre 2013) deux temps forts marqueront ce début d'année : la fête de la paroisse et un pèlerinage à Poitiers. L'un et l'autre à la rencontre de St Hilaire de Poitiers, patron de la paroisse, évêque de Poitiers au IVe siècle et auteur de nombreux ouvrages sur la Trinité. S'enraciner dans la foi, aller à la source pour écrire ensuite un projet pastoral de la paroisse.

Et puis au printemps dernier c'était le rassemblement Diaconia 2013, Osons la fraternité, temps fort de partage et de fraternité avec les plus fragiles. Il s'agit maintenant d'en vivre et de le mettre en œuvre ; et l'année n'y suffira pas.

lundi 9 septembre 2013

"Gardien de ton frère"... aussi sur la route

Parce qu'il est le patron du village et de l'église du village St Christophe est fêté dans la petite commune de Longèves mais avec un calendrier un peu décalé pour cause de vacances. Et parce que de surcroît il est le patron des voyageurs la fête revêt un caractère original. Hier donc, pour la 6e année la fête a été marquée par la bénédiction des conducteurs, tous conducteurs d'engins qui roulent. De nombreux motards sont venus se joindre aux paroissiens et amis.

Certains y verront peut-être du folklore à moins que ce ne soit cet amer goût de rétro qui nous empoisonne dans l'Eglise.  Pourtant cet événement est occasion de réfléchir à nos comportements lorsque nous sommes aux commandes de l’un de ces engins. Sentiment de puissance, de supériorité, de domination ? inconscience face au danger ?... La demande de pardon s’en faisait l’écho :

  • Pardon pour nos manques de patience et de prudence au volant,
  • pardon pour toutes les fois où notre conduite a été pour nous un moyen d’exprimer le pouvoir et la domination au lieu d’être source de partage et de solidarité
  • pardon pour nos refus de marcher à ta suite, Seigneur.

Dans son homélie le célébrant a mis en parallèle les textes de la liturgie et nos comportements de conducteurs, tout en l’émaillant de citations du Pape François lors de la veillée pour la Paix dans le monde la veille au soir, à partir de trois mots-clés : fraternité - fragilité - responsabilité. Frères fragiles et responsables les uns des autres. "Oui, tu es le gardien de ton frère. Être une personne humaine signifie être gardiens les uns des autres !" a dit le Pape François samedi soir place St Pierre, même si c'était dans  un contexte bien différent.

JPEG - 119.6 koA la fin de la messe le patron d'une auto-école de la ville a retracé les grandes étapes de la sécurité routière qu'il a regroupées en 4 périodes : de la 2e guerre mondiale à 1970 - 1970-1990 - 1990-2000 et de 2000 à aujourd’hui. Toute une réglementation qui a contribué à passer de 14 000 morts par an à 3 900.

JPEG - 145.2 koEt après la messe la bénédiction des conducteurs. Une centaine de véhicules ont ainsi défilé : voitures, vélos, motos, quads, skateboards et même une trottinette. Quelques belles machines que les enfants dévoraient des yeux. Chacun était accueilli par un "bonjour" et un mot amical du prêtre qui s'est aussi montré intéressé par les belles bécanes ("et celle-là c’est quel modèle ?") et ça leur a fait plaisir aux motards qu'on s'intéresse à leurs motos et qu'on les regarde avec bienveillance. Il demandait aussi à chaque conducteur son prénom, et celui du passager, et du "bout d’chou là-bas derrière".  "Annie et Erwan, que le Seigneur vous bénisse, au nom du Père et du Fils et du St Esprit, Amen, et bonne route !"

Ce week-end était sous le signe de la Paix, là aussi chacun s'est senti invité à être artisan de Paix au volant de son véhicule.



jeudi 5 septembre 2013

Prière pour la Paix

Ce billet fait suite au précédent... L'histoire d'un Pape qui fait tout pour la Paix dans le monde, et en Syrie en particulier, qui décide une journée de prière et de jeûne pour 6 jours après. Quelques uns ont réagi rapidement, d'autres ont été plus posés, mais aujourd'hui à J - 2 (ou J + 4 ça dépend comment on regarde), beaucoup de diocèses ont réagi, des évêques ont fait des déclarations, des propositions se mettent en place. A l'initiative de quelques webmasters et blogueurs une page Facebook, Pour la Paix en Syrie, au Moyen Orient et dans le monde a été créée et ouverte ce matin avec pour objectif de
  • diffuser le plus largement possible les invitations à la prière pour la paix en Syrie, au Moyen-Orient et dans le monde,
  • proposer des articles ou des éléments de réflexion qui permettent de crédibiliser une issue pacifique et négociée des crises en cours, en particulier en Syrie,
  • soutenir les peuples en guerre, plus particulièrement les minorités chrétiennes de Syrie, pour qu’ils sachent qu’ils ne sont pas oubliés
Je suis impressionnée par la rapidité à laquelle elle se diffuse. Vraiment il faut aller voir cette page (et aussi la liker bien sûr).

Mon intention n'est pas de détailler ici toutes les propositions qui fleurissent et se multiplient surtout depuis aujourd'hui, je renvoie chacun à son diocèse, sa paroisse, et me contente ici de relayer ce qui est proposé par la paroisse St Hilaire de Fontenay :

♦ dans son message de dimanche le Pape François invitait les frères chrétiens non catholiques, les adeptes des autres religions, ainsi que les hommes de bonne volonté à s’unir à cette initiative, par la manière qu’ils retiendront la plus opportune, c'est pourquoi nous proposons un Silence pour la Paix ouvert à tous sans distinction de confession,
♦ pour la prière, la messe du samedi soir sera célébrée pour la Paix
♦ et un temps d'adoration eucharistique est proposé de 20 h à 21 h.

L'appel du Pape est pressant, la situation est grave... L’humanité a besoin de voir des gestes de paix et d’entendre des paroles d’espérance et de paix ! Je demande à toutes les Églises particulières, outre le fait de vivre cette journée de jeûne, d’organiser des actions liturgiques à cette intention.

Que le cri de la paix s’élève pour arriver au cœur de tous 
et que tous déposent les armes et se laissent guider par le souffle de la paix

Samedi soir, place St Pierre à Rome, de 19 h à 24 h, le Pape François présidera la veillée de prière. Il sera possible de suivre en direct cette veillée sur la chaîne KTO ou sur le site du  Jour du Seigneur      

Et vous dans votre paroisse... qu'est-ce que vous proposez ?

Quelques documents :
Texte français du Pape François et vidéo de l'angelus du 1er septembre 2013
Message du Conseil Pontifical pour la famille où Mgr Vincenzo Paglia invite à accueillir la proposition du Pape et à la vivre en famille. Il s'adresse ainsi aux parents, aux grands-parents et aux jeunes.



lundi 2 septembre 2013

Une journée de jeûne et de prière pour la paix

Encore une fois il a mis le feu à Facebook. IL ?... devinez qui...

Ce n'est pas la première fois qu'il fait le coup. Annoncer un événement planétaire comme ça, juste quelques jours avant, il récidive. Fin mai il l'avait déjà fait, on avait 5 jours pour se retourner. Et ça avait marché à fond. Peut-être justement parce que le délai était court tout le monde avait relayé l'info. Facebook et Twitter ont chauffé dur. Le résultat a été étonnant : forte mobilisation pour l'adoration eucharistique planétaire, et le court délai n'a pas été un obstacle.

Et voilà qu'hier il recommence ! Place St Pierre, au moment de l'angélus, il fait part de sa souffrance face au conflit syrien et de son angoisse face aux développements dramatiques qui s'annoncent, reprenant  l'exclamation de Paul VI à l'ONU, à l'occasion du 20e anniversaire de l'Organisation, le 4 octobre 1965, à New-York : "jamais plus la guerre !"

Il termine en annonçant une journée de prière et de jeûne le 7 septembre :
Voilà pourquoi, frères et sœurs, j’ai décidé d’organiser pour toute l’Église, le 7 septembre prochain, veille de la célébration de la Nativité de Marie, Reine de la Paix, une journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie, au Moyen-Orient, et dans le monde entier, et j’invite aussi à s’unir à cette initiative, par la manière qu’ils retiendront la plus opportune, les frères chrétiens non catholiques, les adeptes des autres religions, ainsi que les hommes de bonne volonté.

© Stéphane Lemessin - Sophie Nouaille - Clémence Le Grelle

Il lance l'appel, et il nous fait confiance pour le diffuser. Et on a peu de temps. Comme en mai certains ont réagi rapidement sur les réseaux sociaux, se sont mobilisés pour diffuser l'information, "créer un événement" pour mieux le répercuter. On a aurait aimé un seul mouvement proposé par la l’Église de France  par exemple, mais là aussi ils ont dû être pris de court. Alors à coup de messages on s'est mis d'accord, à défaut d'un événement national, au moins un visuel commun à reprendre par les diverses instances qui vont répercuter cet appel du Pape. Ils sont trois à avoir enfanté ce visuel, de Metz à Nantes, en passant par Versailles. Lecteur, à ton tour fais-le savoir.

Texte intégral du message du Pape (en français) et vidéo.

Mais dis-donc François, aurais-tu foi aussi dans les réseaux sociaux pour nous faire des coups pareils ? Et tu as la chance d'être Pape aujourd'hui, il y a 30 ans ça n'aurait pas marché comme ça, il aurait fallu y penser plus tôt pour mobiliser ainsi !

Ah, au fait, sur Facebook c'est par là,  faites tourner.


vendredi 30 août 2013

Nous (n')irons (pas) tous au paradis

Aujourd'hui la liturgie nous fait lire et méditer l'histoire des 10 filles sages et fofolles (non mais les garçons la métaphore c'est aussi pour vous, hein). Spontanément ce passage me rappelle deux homélies de cet été. Lues à la va vite, faute de temps à ce moment-là (oui, même en soi disant vacances) j'avais quand même remarqué que 2 fois sur 3 il disait en gros que le paradis ce n'est pas ipso facto. C'est surtout l'insistance qui a attiré mon attention : 2 homélies de suite. Pourtant, François*, ce n'était certainement pas le point le plus important que tu voulais faire passer, mais c'est ce que j'ai pris et tu sais bien que souvent ce qui touche ce n'est pas ce qu'on avait prévu.

Ah bon, le paradis ce n'est pas gagné d'avance ? Ne le croirait-on pas parfois ? Un peu comme si le baptême et quelques bonnes pratiques suffisaient. Je vais à la messe, je prie un peu, je partage, je fais partie du MCPCM*, j'essaie d'aimer mon prochain et de lui rendre service... ça ne suffit donc pas pour un billet d'entrée au paradis ?...

Sous couvert de la bonté de Dieu, son amour et son pardon infinis, son dessein de vouloir notre bonheur à tout prix et de nous faire partager le sien, on en a oublié un peu qu'il fallait mettre la main à la charrue et qu'au bout de la vie on n'est peut-être pas encore tout à fait prêt. Bien sûr l'évangile ne cache pas ça mais nous l'avons parfois un peu occulté. Pourquoi ?

Dans cet immense mouvement de libération que fut Vatican II, peut être un peu euphorique au début, mais vraiment ça se comprend, on est passé du Dieu-père-fouettard au Dieu-Père tout court, du Dieu-gestionnaire-de-sacrifices au Dieu-Amour qui donne sans compter, qui pardonne, qui ne veut que le bonheur de ses enfants. Donc il ne peut que nous accueillir à bras ouverts dans son paradis, malgré nos frasques, et même les mécréants y seraient les bienvenus. Et voilà comment on passe d'un extrême à l'autre.

Un des avantages d'avoir un peu de bouteille c'est de pouvoir prendre le recul du temps et de voir ce mouvement de balancier inéluctable dans la vie des hommes soumis au temps et donc aussi de l’Église. Je parle ici du paradis mais les sujets ne manquent pas dans la vie de l’Église d'aujourd'hui qui seraient à voir dans cette perspective. Et voilà que cinquante ans après, on ressort Vatican II des cartons pour son anniversaire, et on le relit paisiblement, objectivement avec le recul et la richesse de 50 années de mise en œuvre, tâtonnante, osée, courageuse, enthousiasmée et enthousiasmante.
Jean XXIII avait dit "ouvrons les fenêtres" et on s'est pris une bouffée d'air frais enivrante. Maintenant que l'air est renouvelé et qu'arrivent dans la maison nos enfants qui n'ont pas connu l'air confiné ouvrons ensemble Vatican II, lisons-le ensemble, goûtons-en toute la richesse, vivons-le ensemble, ajustons-nous ensemble à son enseignement puisque, en fait, tous nous nous réclamons de Vatican II.

Pour en revenir au titre... si je crois bien que nous irons au paradis, mais il faudra peut-être un temps d'ajustement. Un temps ?... Heu c'est quoi un temps quand on est face à l’Éternel ?...

 ____________________
* Non, pas le pape, juste le curé de la paroisse.
* MCPCM : Mouvement Catho Près de Chez Moi


dimanche 11 août 2013

Dis, l'avion il va taper dans l'étoile

On avait passé une belle journée d'été, de flânerie dans Arcachon, la ville à la baie si merveilleuse. Enfin du chaud soleil. Montée au belvédère pour une vue magnifique à 180° sur la baie. Lui, un peu fatigué par son travail de nuit, elle docile, tantôt solitaire tantôt énervée, peut-être lasse d'être seule ado avec des adultes.

Après dîner la nuit est déjà un peu fraîche, les premières étoiles apparaissent une à une, les étoiles filantes, c'est à qui en verra le plus.

Et puis on s'installe sur les chaises longues, le silence lui aussi s'installe en même temps que la nuit se fait plus dense. Plus de concours d'étoiles filantes, plus de commentaire. La contemplation du ciel étoilé suffit : méditation pour les uns, prière pour d'autres.

Un avion entre dans le ballet des étoiles, Manon interroge : Quand on est dans l'avion, est-ce qu'on voit les étoiles ?... Et l'avion, là, il va taper dans l'étoile !... Je n'ai même pas envie de rire mais simplement ça redonne un cœur d'enfant, ça fait du bien des questions d'enfant qui renvoient à l'infiniment grand, au mystère de l'univers et de la création. Non, Manon, l'avion ne va pas taper dans l'étoile. La distance entre lui et nous est insignifiante par rapport à la distance entre lui et l'étoile. Il n'y a aucun risque. Je me sens soudain un peu Saint-Exupéry face à son petit prince. Alors mon petit prince est devenu tout calme et contemple le ciel étoilé, silencieux lui aussi.

C'est la nuit des étoiles paraît-il... et les étoiles ça fleurit mieux à la campagne qu'à la ville, alors on prend le temps de les regarder, de se re-poser en les contemplant.

dimanche 4 août 2013

Apprivoise-moi

Comme certains rentrent des JMJ, moi je rentre de Chapitre. Trois semaines aussi, même durée, même période (enfin presque). Je ne reviens pas sur ce qu'est un Chapitre, je l'ai déjà bien expliqué dans des billets précédents, mais quelques impressions, après coup, quand ça commence à décanter.

J'y allais de bon cœur, même si la durée me faisait un peu peur, avec confiance et espérance, heureuse de l'expérience que j'allais vivre et reconnaissante de la confiance qui m'était faite, car un Chapitre c'est aussi une responsabilité face à la Congrégation.

"Apprivoise-moi"
Et puis un Chapitre je savais ce que c'est, j'en avais déjà vécu plusieurs, même si celui-ci était quand même différent des autres de par ma situation dans la Congrégation. Justement j'allais vivre ça comme un temps de connaissance de la Congrégation et des Sœurs, et en particulier celles des autres pays. Donc tout allait bien, l’aventure pouvait commencer. Mais voilà... très vite je me suis rendu compte qu'il ne suffisait pas de multiplier par trois le nombre de jours et le nombre de Sœurs, mais qu'il y avait un dépaysement beaucoup plus profond. Très vite je me suis rendu compte qu'il me manquait une expérience de la Congrégation, une connaissance intérieure faite de l’enracinement dans la durée, et que je ne suivais pas aussi bien que je l'avais pensé...  pas à la hauteur, quoi.  Tentation de baisser les bras et de laisser filer. J'ai changé mon fusil d'épaule, passant d'une participation que j’ambitionnais constructive-visible à une participation de fondation, plus effacée. Et puis on m'avait demandé un service, en lien avec quelques compétences, alors j'ai mis tout mon cœur à le faire de mon mieux. Ça décape un peu et ça remet des choses en place.

Donc trois semaines pour relire les six dernières années, élire une supérieure générale et son conseil et se donner un projet pour les six années à venir. Tout cela préparé en amont depuis plus d'un an par toutes les Sœurs  de la Congrégation et repris dans nos travaux de groupes et/ou d'assemblée. Groupes variés : imposés, sur place avec les voisines, par âge, par pays, par choix de thème. Avec nous, pendant ces trois semaines, pour accompagner notre réflexion, une animatrice et un prêtre du diocèse, et un Jésuite pour le temps de discernement précédant les élections. Leur présence, chacun dans son rôle, nous a été précieuse.

Au milieu du parcours il y eu l'élection de la Supérieure générale et de son conseil au terme de deux jours de discernement et de prière.C'est une Sœur de Madagascar qui a été élue. C'est drôle comme cette année le Saint Esprit a un penchant pour le Sud... Pour une Congrégation fortement enracinée depuis deux siècles dans le diocèse de Luçon et dans le peuple de Vendée, qui a su et eu l'audace de s'ouvrir à d'autres pays cette élection est encore un signe d'ouverture, de partage et de désappropriation.

 De cette expérience je garde aussi le bonheur d'avoir rencontré des Sœurs d'autres pays, d'avoir découvert leur jeunesse et leur dynamisme, d'avoir pris conscience de leur nombre et de leurs compétences. De même pour les associés : leur nombre et leur dynamisme. Ça fait tomber quelques préjugés plus ou moins conscients.

Un Chapitre c'est un vaste chantier. Il est saisissant de voir comment les idées, les propositions, les points de vue différents, les discussions entre nous, en groupes ou en assemblée, avec les associés les premiers jours, arrivent à prendre forme dans un texte global, accepté par toutes, qui soit dynamisme de vie et de mission pour toutes pour les six années à venir. Cela ne peut être que le fruit du travail de l’Esprit (et du nôtre un peu quand même !), de la prière des uns et des autres.


mercredi 17 juillet 2013

Absente pour cause de Chapitre

Comme je le disais dans un précédent billet je suis donc en Chapitre de Congrégation depuis le 7 juillet et jusqu'à la fin du mois.

Cela occupe honorablement les journées et demande de la concentration sur le travail que nous faisons. Donc je mets le blog en stand by pendant cette période.
Mais je disais aussi que nous ne serions ni cloîtrées ni séquestrées et que nous trouverions un moyen de communiquer quelque chose de nos travaux. Voilà qui est en œuvre depuis le début par des articles et photos sur le site de la Congrégation.
Donc rendez-vous sur le site des Soeurs des Sacrés-Coeurs de Jésus et de Marie pour en savoir plus.

Bon été, bonnes vacances, bon repos.

samedi 6 juillet 2013

Une journée avec le Père Monnereau

Et voilà, c'est parti ! Hier premier jour du pèlerinage aux sources sur les pas du Père Monnereau, fondateur de la Congrégation. Journée à Saint-Martin des Noyers.
Une démarche proposée aux capitulantes mais à laquelle étaient largement invités toutes les Sœurs et les associés. Une démarche spirituelle, ecclésiale et de Congrégation pour nous préparer à entrer en Chapitre dans 2 jours.
Une démarche de deux jours pour que grandisse notre foi quand elle est vécue comme une expérience d'un amour reçu (1er jour) et quand elle est communiquée comme une expérience de grâce et de joie (2e jour).

Le temps fort de ce premier jour a été la célébration baptismale dans la très belle église de St Martin des Noyers : prière et catéchèse préparées et animées par Sr Martine Chaillot et l'abbé Olivier Praud. Saint Martin des Noyers cette commune du Nord Vendée où est né le Père Monnereau et l'église même dans laquelle il a été baptisé.

Une célébration baptismale pour nous inviter à redécouvrir comment notre baptême a été source de la foi en nous, mais aussi pour rendre grâce du don du baptême de Pierre Monnereau. Très jeune il a été amené à prendre position par rapport à sa foi dans la tourmente révolutionnaire mais aussi dans une famille au terreau chrétien riche. Il a appris à donner sens aux événements de sa vie sans en rester prisonnier. On peut se poser la même question pour nous personnellement et pour la vie de la Congrégation (qu'est-ce que je fais des événements de ma vie... de la vie de la Congrégation ?) .

La foi c'est d'abord l'expérience d'un amour reçu et non un corpus de doctrine à ingurgiter. Et Olivier Praud propose 4 attitudes spirituelles pour discerner cette grâce :
  • reconnaître le baptême comme expression fondamentale et première de l'amour de Dieu pour moi,
  • identifier cet amour dans mon existence et en rendre grâce à Dieu (pas facile...)
  • découvrir comment cet amour divin trouve dans la Congrégation son lieu, son espace et son temps,
  • et enfin rendre grâce pour l'avenir, le salut que l'amour de Dieu révèle.
 Chants, psaumes, lectures bibliques, extraits des écrits du Père Monnereau, catéchèse, rappels historiques nous ont tout naturellement conduits à renouveler notre engagement baptismal avec la formule même du baptême, celle qu'on reprend à la veillée pascale, et un très beau geste de signation avec l'eau bénite.

Dans l'après midi, encore un temps de réflexion en groupes dans la forêt du Détroit, là où se réfugiaient les populations pendant la Révolution, là où s'est réfugié Pierre Monnereau. Une célébration eucharistique a terminé la journée. Et aujourd'hui, 2e journée de pèlerinage, aux Brouzils, lieu de fondation de la Congrégation.


jeudi 4 juillet 2013

Chapitre... vous avez dit ?

Ça faisait un moment déjà que j'avais commencé à prévenir autour de moi : en juillet ne comptez pas sur moi, vous ne me verrez pas. Du 7 au 31 juillet : absente. Et je n'appréciais pas vraiment les sourires entendus, un brin moqueurs et jaloux peut-être aussi : 3 semaines de vacances !

Et bien non, pas du tout trois semaines de vacances, mais de travail et de réflexion en Chapitre de Congrégation.

Chapitre ?... c'est quoi ça ? et qu'est-ce que vous allez faire pendant trois semaines ?...

Le Chapitre général c'est d'abord l'instance suprême de l'autorité dans la Congrégation.  Il définit les grandes orientations, prend les décisions les plus importantes pour la vie de la Congrégation et élit la Supérieure générale et son conseil (cf. Code de Droit canonique, canon 631.1). Autorité suprême il ne siège cependant que temporairement, par sessions, tous les six ans. D'un Chapitre à l'autre le gouvernement habituel est assuré par la Supérieure générale et son Conseil.

Si, comme dit Kierkegaard, la vie ne peut être comprise qu'en regardant vers le passé, mais elle ne peut être vécue qu'en regardant vers l’avenir, décider des orientations c'est d'abord relire le vécu depuis le dernier Chapitre, il y a six ans pour nous. Et comme le Chapitre est l'affaire de toutes (même si seulement quelques unes en font partie), cette relecture s'appuiera sur le travail fait par les communautés, les Sœurs, les associés, depuis un an, sur le thème Quels pas avons-nous à faire ? Quelle Pâque avons-nous à vivre ? Nous prendrons le temps d’écouter nos Sœurs de France et de culture différente, de Madagascar et de la Réunion, du Canada, du Congo, de République Dominicaine. Nous prendrons le temps d'écouter les associés, d’entendre leurs questionnements et leurs appels. Deux jours leur seront consacrés.

A mi parcours nous élirons la supérieure générale et les conseillères. Nous prendrons ensuite le temps d'écouter les appels des communautés humaines et chrétiennes dont nous faisons partie pour discerner et décider les grandes orientations spirituelles et apostoliques qui nous feront vivre les six années qui viennent et nous renouvelleront dans nos missions et dans la mission de la Congrégation pour l’Église. Fortes et enrichies de tout cela nous bâtirons demain.

46 Sœurs participent au Chapitre, représentatives des différents pays où nous sommes en mission, la plupart sont élues, quelques unes sont membres de droit, huit associés seront avec nous les 3 premiers jours.

Deux journées de pèlerinage dans le Nord Vendée, sur les pas du fondateur Pierre Monnereau, précéderont cet événement. Pour les capitulantes d'abord mais ouvert à toutes les Sœurs et aux associés qui veulent vivre ce temps de ressourcement et se laisser renouveler dans leur expérience de baptisés et de consacrées en puisant à la source qui nourrit notre foi : l'Eucharistie (Sr M. Claire Jadeau).

Au terme de ces trois semaines une célébration eucharistique clôturera nos travaux et nous enverra en mission renouvelée. Vous êtes tous invités à cette célébration le mardi 30 juillet à 15 h 00 en l'église du Sacré-Coeur, à La Roche sur Yon (rue Jean Mermoz).

Cet événement concerne la vie de la Congrégation  mais c'est aussi un événement d’Église. Nous comptons sur votre prière de même que nous continuons à vous porter dans la nôtre.

Trois semaines denses et riches, trois semaines de réflexion et de discernement, mais pas trois semaines de conclave comme on me l'a demandé. Non, nous ne serons ni cloîtrées ni coupées du monde, même si moins connectées au net (enfin en ce qui me concerne tout au moins)... Mais un temps de grâce, une chance et une responsabilité pour celles qui y participent et nous allons trouver un moyen pour rester en lien avec vous et essayer de vous partager un peu de ce que nous vivons pendant ces jours.

A bientôt... bon été... bonnes vacances...

mercredi 3 juillet 2013

La 2e mort de Coluche

Qu'apprends-je ce matin ? Les Restos du cœur attaqués en justice par le photographe auteur du célèbre cliché de Coluche que l'association utilise pour son logo. (Je n'ai vraiment pas envie d'écrire son nom, pas la peine de lui faire de pub, de toutes manières c'est facile à trouver).

Et tout ça pour une histoire de droit(s). Et même pas de droit à l'image, mais une histoire de droit d'auteur, donc une histoire de fric.

Non seulement il demande le retrait du portrait de Coluche du logo et de tous les documents de l'association mais aussi un dédommagement financier pour l'utilisation qui en a été faite depuis 27 ans. Oui, rien que ça 27 ans. Il lui aura fallu tout ce temps pour se rendre compte que sa photo était utilisée ? Ou bien au bout de 27 ans il pense que le magot peut rapporter gros ?

Et les Restos du cœur auraient utilisé cette photo sans autorisation ? Étrange légèreté face à une législation reconnue drastique sur ce point. Autorisation verbale nous dit-on... Admettons en effet que dans leur grande générosité les Restos du cœur ont pensé que cela pouvait suffire et que le photographe avait le cœur aussi large et généreux qu'eux. Grossière erreur (pardon, ceci n'est pas un jugement). On ne prend jamais assez de précautions, même pour faire le bien et c'est triste !

Quoi de plus logique que d'associer la photo du fondateur au logo de l'association ? Et un visage sympathique, jovial, qui vous regarde droit dans les yeux pour vous dire Aujourd'hui, on n'a plus le droit ni d'avoir faim, ni d'avoir froid... Il me semble que c'est plutôt un honneur pour le photographe de voir son cliché sélectionné, non ? Mais c'est vrai que si on pense pouvoir en retirer du fric, ça change tout. Et en plus il va bénéficier de toute la pub qui lui aura été indirectement faite via les Restos du cœur. Lamentable !

Financièrement c'est catastrophique, versement des droits demandés, action en justice et tout ça... toute la campagne d'affichage et de pub à refaire de même que les documents de l'association au logo si familier... Déjà sur le site des Restos du cœur le logo est changé et on ne voit plus la frimousse enjouée du fondateur. Autant d'argent soustrait à l'aide apportée aux plus démunis pour retourner dans une poche bien moins vide que celle de ceux-là. Coluche, tu dois te retourner dans ta tombe, non ! Et ce coup bas, c'est comme si tu disparaissais une deuxième fois.

Mais l'affaire n'est pas terminée, elle est entre les mains de la justice, selon l'expression consacrée. On a le droit d'espérer une heureuse fin ?

"Enfoirés", c'est pas comme ça qu'il disait le gars au grand cœur.

mercredi 26 juin 2013

Humble Saint Joseph


Ste Famille - Chapelle Union Chrétienne
Quelqu'un aura remarqué quelque chose de nouveau, dernièrement, dans les prières eucharistiques de la messe ? Heu... les prêtres, vous êtes hors jeu : trop facile ;)

Et qui répondra... bah non... ne sera pas excommunié car reconnaissons qu'il faut une attention certaine pour saisir la nouveauté.

En effet, depuis quelques jours, le nom de Saint Joseph époux de la Vierge Marie est ajouté aux prières eucharistiques II, III et IV à la suite du nom de la Bienheureuse Marie toujours Vierge.

Le décret romain date du 1er mai 2013, mais n'a été publié que le 19 juin et appliqué aussitôt, bien sûr. J'avoue que je n'aurais pas remarqué (tout de suite) si je n'avais vu passer l'info ici ou là. Dénicher 3 mots nouveaux dans tout le déroulement de la messe, et même seulement de la prière eucharistique, c'est subtil. A moins de s'appeler Joseph, car entendre son nom, ça attire toujours l'attention n'est-ce pas ? Les Joseph, vous aviez remarqué ?...

Il était temps de redonner à St Joseph, déjà si humble dans toute sa vie sur terre, une place aux côtés de son épouse dans la liturgie eucharistique. Il était bien cité dans la prière eucharistique n° 1... pourquoi pas dans les autres ?

Mieux que n'importe quel discours explicatif de cette nouveauté, prenons connaissance du texte officiel et intégral du décret.

Alors, à la prochaine messe... tendez bien l'oreille. Un indice ? C'est après la consécration.


mercredi 19 juin 2013

Un Dieu de tendresse vous attend !

Telle était l'invitation pour la fête du Sacré-Cœur, fête de la Congrégation. Invitation large, ouverte à qui veut venir et pas seulement pour les Sœurs. Temps de partage, de détente, de réflexion (un peu), de témoignages. Tendresse de Dieu vécue au quotidien, dans différentes situations... et j'en retiens deux.

Pour Daniel, aumônier d'hôpital, faire signe de la tendresse de Dieu ça ne se fait pas tout seul, mais en équipe, en Église. Chacun dans son rôle, doit trouver sa place dans l'équipe, et ce n'est pas toujours simple. Et chacun dans son action engage l'aumônerie tout entière. Ensemble et en Église. Cela donne lieu à des partages, des relectures.
Dans cette démarche d'accompagnement en milieu hospitalier le facteur temps est particulièrement important, aussi bien pour le visiteur que pour le visité. S'ajuster au temps de l’autre, trouver le moment juste pour rencontrer les personnes quand elles sont malades, fatiguées. Et le moment juste n'est pas le même pour tous. Le temps qu'il faut pour rencontrer l'autre, pour qu'il réalise ce qu'on lui dit, le temps d'entrer en relation, le temps pour qu'il dise.... pour qu'il se dise.
Et avec le temps, la compassion... mot délicat à utiliser. Trouver la juste attitude en étant avec mais à côté, jamais à la place. Pauvreté de nos moyens, de notre impuissance.

Pour Jeanne-Marie, responsable d'une communauté de Sœurs âgées (moyenne d’âge 87 ans) c'est chaque jour que se manifeste la tendresse de Dieu. Tout d'abord ces communautés de Sœurs âgées disent la sollicitude de la Congrégation qui nous accueille. Congrégation qui s'est engagée à nous soutenir toute notre vie lorsque nous l'avons choisie pour y vivre à la suite du Christ. Un peu comme des époux se promettent fidélité et soutien pour toute la vie, dans la santé et la maladie. Tendresse institutionnelle, tendresse réelle.
La vie fraternelle au quotidien est expression de notre engagement dit-elle... et ce n'est pas facile. La difficulté... c'est qu'il y a les autres... et il y a moi. Et pourtant la vie fraternelle s'exprime à travers une multitude de petits gestes, d'attentions au quotidien. Dans une belle énumération poétique, Jeanne-Marie donne de ces exemples d'entraide, signes de la tendresse de Dieu au quotidien dans nos vies humaines.
Tes jambes se dérobent... prends mon mon bras, je t'accompagnerai.
Tu ne sais plus bien quand c'est l'heure d'aller à la prière ou au repas, je passerai te chercher.
Tes yeux sont brouillés et tu ne peux plus lire ta Bible ni le journal, je t'en ferai la lecture, chaque jour un peu.
Tu te sens maladroite parce que la maladie te fait trembler, je te prêterai mes mains pour saisir ce qu'il te faut. [...]

Ne suffirait-il pas d'ouvrir les yeux pour reconnaître des signes de cette tendresse qui passe tout simplement par la qualité de nos relations humaines ? Et si la tendresse de Dieu n'était autre que la tendresse des hommes pour leurs frères ?

samedi 8 juin 2013

Pour ses 130 ans "La Croix" invite ses lecteurs


18 rue Barbès - 92128 - Montrouge
A l'occasion de son 130e anniversaire le journal La Croix a donné rendez-vous IRL à ses lecteurs. Nous devions être 400, hier, à avoir pu profiter de cette journée portes ouvertes au siège du journal à Montrouge.
Une occasion de découvrir un quotidien côté coulisses, de mettre des lieux et quelques visages sur des noms, de saisir l'objectif poursuivi.
Par groupes d'une vingtaine, toutes les demi heures, les visiteurs ont défilé dans les locaux de La Croix. Une visite bon rythme avec Pierre-Yves Le Priol (pour mon groupe), et bien encadrés, en commençant par la rédaction au 2e étage. Impressionnante cette étendue de bureaux en open space.

La Croix, c'est 90 journalistes, 150 salariés, 20 journalistes qui ne travaillent sur sur l'actu française, tous sujets confondus du vivre ensemble en société, et des correspondants pigistes en région (une quinzaine en France et une trentaine dans le monde). Pas de photographe attitré au journal, mais des photos achetées aux agences.Trois personnes sont employées exclusivement au courrier des lecteurs. Tout courrier (papier ou mail) est lu, pris en considération et reçoit une suite. Cela en dit long de l'attention portée aux lecteurs.

Voilà pour le côté chiffres.

L'impression se fait sur 2 sites, Paris et Galargues (Hérault), afin d'assurer la distribution en temps voulu, sachant que 90 % des lecteurs sont des abonnés. Pour le journal c'est une richesse incomparable de savoir ainsi à qui il s'adresse, de pouvoir consulter ses lecteurs et entretenir des relations avec eux.

Pour son journal bimédia l'équipe de La Croix met autant de soin et d'attention à la publication papier qu'à la publication numérique complètement relookées depuis janvier dernier. Le numérique permet aussi une actualisation au plus près des événements, plusieurs fois par jour. On retrouve le même esprit et les mêmes infos sur les deux supports avec le souci de mettre l'homme contemporain au cœur de l'actualité. Être réactif à l'actu tout en sachant rester dans la distance. Essayer de trouver dans l'actu sombre des choses qui peuvent permettre d'espérer, chercher ce qui est porteur d'avenir et montrer qu'on peut faire changer des choses à nous tous. Et c'est ça qui nous caractérise. (Dominique Quinio, Directrice de La Croix). Objectif aider à mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons. Le numérique permet de faire connaître La Croix à un grand nombre de lecteurs potentiels. Aux publications papier et numérique, ajoutons le site Urbi et Orbi pour une actualité au plus près de la vie de l’Église et qui permet un accès aux textes et documents essentiels de l’Église.

Puis nous nous répartissons en 2 groupes, selon nos préférences, histoire du journal (avec Yves Pitette) ou élection du pape François (avec Dominique Greiner). Pour ma part j'opte pour l'élection de François relue par deux journalistes présents à Rome pendant le Conclave : Isabelle de Gaulmyn et Dominique Greiner. (On peut retrouver ces témoignages sur la page spécifique anniversaire de La Croix).

La Croix est un journal d’Église. Par la simple présence d'un Assomptioniste missionné pour ce travail de rédaction, relecture, validation d'articles de ses collègues cela en fait un journal d’Église, ce que ne sont pas les autres journaux et revues catholiques. Cependant tous les journalistes ne sont pas catholiques, et c'est ce qui fait la richesse de La Croix.

A la sortie un mur de signatures et de remerciements, témoin du succès de l'opération, onéreuse en préparation, en temps, mais une sacrée bonne idée, et un plus dans la relation déjà riche du journal et de ses lecteurs. Merci pour cette initiative et cette découverte.


Site internet La Croix
Page Facebook de La Croix
Site La Croix Urbi et Orbi



Les envoyés spéciaux dans le monde à ce jour (7 juin 2013)

mercredi 5 juin 2013

Comment on devient geek

Je dédie ce billet

à ceux qui ne suivent pas Radio-France-Bleu-Loire-Océan,
à ceux qui n'étaient pas aux écoutes mercredi 22 mai à 7 h (du matin, évidemment),
à ceux qui pestent de ne voir qu'un avatar dans mon mes profils et qui voudraient bien voir ma tronche,
à ceux qui se demandent pourquoi et comment je suis devenue geek,
et à ceux, surtout, qui ont 1 mn et 16 secondes à perdre.

Vous allez donc pouvoir (re)écouter cette interview de Lise Verbeke, mettre une voix sur mon avatar (en attendant la vraie rencontre IRL), mieux me comprendre (enfin !) et perdre 1 mn 16 sec. de votre précieux temps ! Par contre il y en a peut-être quelques uns quand même qui en ont assez de m'entendre, alors vous êtes autorisés à sortir !

Comment Lise et moi nous sommes-nous rencontrées ? Le hasard de Twitter... oui encore ! Une de ses collègues a vu passer quelques uns de mes tweets dans les jours où nous avons fait la table ronde sur les réseaux sociaux et le week-end Diaconia 2013 et elle a pensé que ce serait intéressant de m'interviewer. Ben voyons, une sister qui twitte, blogue, facebook, webmastère... il n'y en a pas tant que ça. Sitôt pensé, sitôt tweeté : "Vous seriez dispo pour une interview ces jours-ci ?". Et voilà tout s'est enclanché à grande vitesse et elle a déboulé chez moi 3 jours plus tard. Et voilà aussi comment de 15 minutes de micro il reste 1 mn 16 de diffusion.


dimanche 2 juin 2013

Une adoration eucharistique planétaire

Il semblerait qu'on ait vécu aujourd'hui un événement d'envergure planétaire sans vraiment l'avoir vu venir.
C'est seulement en milieu de semaine que le Pape demandait une heure d'adoration en coordination avec toutes les cathédrales du monde, le dimanche 2 juin de  17 h à 18 h. Il ne doute de rien François : annoncer ça le 28 mai pour le 2 juin c'est à peine sérieux. Il inscrit cette initiative dans le cadre de l'Année de la Foi, et choisit le jour où l’Église célèbre la fête du Corps et du Sang du Christ. Je ne voudrais pas en rajouter, mais reconnaissons que les réseaux sociaux ont la part belle dans la réussite de cette initiative. Sitôt faite, sitôt relayée par les conférences épiscopales la proposition est arrivée rapidement dans les diocèses, paroisses, Congrégations religieuses et monastères, mouvements etc. Ça a fait un vrai buzz on the web.
Il faut dire aussi que pour l'organisationnel une heure d'adoration ne demande pas grande préparation. Et qu'après tout il fallait surtout sensibiliser les gens et le faire savoir.
Inviter tous les catholiques à prier ensemble, au même moment, en union avec le Pape et à ses intentions (pour l’Église et pour les personnes qui  souffrent), c'était une première ; on parle même "d'événement historique".

Et bien ça s'est fait et ça a superbement bien marché, si je peux me permettre de parler ainsi... Bien sûr à Fontenay nous avons eu ce temps d'adoration eucharistique, de 17 h à 18 h. Malgré une annonce un peu tardive, beaucoup de gens se sont déplacés, et de tous âges. A une heure pas vraiment confortable en cette saison et par une belle journée ensoleillée  qui, comme chacun sait cette année, est quasiment aussi un événement historique. Une heure de prière silencieuse ensemble avec Jésus Eucharistie. Une heure pour aimer et se laisser par le Christ, de cette intimité qui renouvelle et renvoie vers les frères.


mercredi 15 mai 2013

Réseaux sociaux... et si on en parlait ?


Pour honorer la 47èmejournée des communications sociales nous avons organisé pour la paroisse une table ronde sur le sujet précisément retenu par Benoît XVI pour cette journée : les réseaux sociaux.

On cherchait plutôt à atteindre des adultes en questionnement face à ces moyens de communication, des parents, grands-parents, déroutés par l'utilisation qu'en font leurs enfants et petits-enfants, des éducateurs. Ce sont bien ces gens-là qui se sont déplacés, mais aussi quelques jeunes et très jeunes ados avec maman, des enseignants. Un point commun à tout ce monde : personne n'avait de compte Twitter et 3 ou 4 seulement étaient sur Facebook.
L'objectif était de faire tomber les préjugés de toutes sortes, les phobies qui planent sur les réseaux sociaux, sans pour autant les porter aux nues. Ni dieu ni diable.

Quant aux intervenants nous avions fait appel à Emmanuel Chopot, de l'association Vendée Réseaux Sociaux, un peu aussi Monsieur numérique du Conseil général, cheville ouvrière du plan informatique dans les collèges. Patrice Aguer, formateur d'enseignants au CDDP de la Vendée. Et ma pomme. L'animation de la soirée était confiée à Pierre-Yves Bulteau, journaliste.

Emmanuel Chopot nous a fait comprendre que ces réseaux sociaux ne sont pas qu'un joujou sophistiqué entre les mains d'ados en mal de partage de photos mais qu'ils deviennent un moyen incontournable pour les entreprises afin de rejoindre la clientèle. 80 % des internautes préfèrent rejoindre une entreprise, une enseigne via Facebook. L'idée étant de créer des communautés et d'avoir une interactivité avec les clients, d'entrer en relation avec des gens qu'on ne toucherait pas autrement.

Patrice nous a présenté le profil type du jeune sur Facebook qui d'ailleurs est UNE jeune, de 15-17 ans, qui  consulte son "mur" quasiment tous les jours et a en moyenne 260 amis dont elle connaît la majorité en vrai. Il nous parle aussi des parents et des enseignants désemparés devant ces technologies et l'usage qu'en font les jeunes. Cependant les parents ne doivent pas abdiquer et ils ont leur place même s'ils sont techniquement moins avancés. Il ne manque pas de souligner aussi le manque de formation des enseignants dans ce domaine et l'adaptation nécessaire de l'école à ces nouveaux outils. Les enseignants présents dans la salle reconnaissaient cette carence mais ont déploré en même temps l'usage que font leurs élèves d'internet. Ils cherchent davantage un produit fini (le devoir tout fait) que des éléments de réflexion pour faire eux-même leur travail. Ils relèvent la difficulté de réflexion de leurs élèves, la difficulté à lire un texte un peu long (nouvelles, livres) et ils se sentent désemparés face à cela. 

En ce qui me concerne j'ai abordé la question de la présence de l'Église sur les réseaux sociaux. Il est tout simplement dans la mission de l'Église d'être au cœur du monde et de rejoindre l'homme là où il est. Les réseaux sociaux sont une formidable caisse de résonance de nos sites internet pour diffuser du contenu et une porte pour y entrer. C'est un défi pour l'Église que d'être présente sur ces agoras pas simplement pour occuper le terrain ou s'en servir mais surtout pour l'habiter en y apportant un témoignage de foi. Les réseaux sociaux dans leur démarche d'aller vers et de partage de contenu sont à la fois instruments et lieux de la nouvelle évangélisation, selon l'expression du synode des évêques d'octobre 2012 (cf. ci-dessous la proposition 18). L'Église est très présente sur Facebook, tant par ses institutions que par des individus, sur Twitter on en est encore à la réflexion et à l'expérimentation, mais je ne saurais manquer de citer quelques expériences telles les twittomélies de Mgr Giraud, le tweetchemindecroix (ou crucitweet) du Père François Bessonnet l'année dernière et le tout récent tweetlouange du jeudi soir qui rassemble des twittos dans une prière commune.

Les participants ont pu poser leurs questions, partager leurs objections entre les différentes interventions et à la fin. Tout n'est pas résolu... ils ne se sont pas précipités sur Facebook en rentrant chez eux, mais ils sont partis avec un autre regard sur ce moyen de communication.

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Proposition 18 : Nouvelle évangélisation et moyens de communication sociale
L'utilisation de moyens de communication sociale a un rôle important à jouer pour rejoindre chaque personne avec le message du salut. Dans ce domaine, en particulier dans le monde des communications électroniques, il est nécessaire que des chrétiens convaincus soient formés et préparés afin d’être capables de transmettre fidèlement le contenu de la foi et de la morale chrétienne. Ils doivent avoir la capacité d'utiliser à bon escient les langues et les instruments d'aujourd'hui qui sont disponibles pour la communication dans le village global. La forme la plus efficace de cette communication de la foi reste le partage du témoignage de vie, sans lequel aucun des efforts des "médias" ne se traduiront par une transmission efficace de l'Evangile. L’éducation à une utilisation rationnelle et constructive des médias sociaux est un instrument important pour la nouvelle évangélisation.


dimanche 12 mai 2013

#Diaconia2013 ; #JMC2013 ; #sacrementdesmalades (1)

 Soir d'un long week-end dense et riche. Trois événements s'encastrent les uns dans les autres et brillent en un même éclat : Diaconia 2013, la journée mondiale des communications (JMC) et le sacrement des malades célébré ce matin.

Diaconia 2013 c'était à Lourdes, du 9 au 11 mai. Non, je n'y étais pas... enfin je n'y étais pas IRL comme on dit physiquement, mais j'y étais via les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) et ça a été une expérience originale, heureuse et très dense.

Dès leur départ, en car ou en train, les pèlerins ont commencé à twitter, à poster sur Facebook, nous associant ainsi au voyage, à la réflexion, à la prière. Arrivés à Lourdes ils nous ont gratifiés de leurs impressions, réflexions personnelles, photos et vidéos à l'appui. Et toujours des échos des forums, des célébrations, des homélies, phrases relayées par les uns et les autres. On a tout suivi, presque comme si on y était.

Bien sûr il y avait quelques médias cathos officiels pour relayer l'événement mais ce sont surtout les internautes qui ont créé le lien. Quant aux autres médias (non cathos) c'était le grand silence. Admettons que la date (en plein pont de l'Ascension) soit un alibi... alibi facile. Médias tellement silencieux qu'un blogueur a joué la provocation... et si vous parliez de sujets un peu croustillants à Diaconia, il y aurait peut-être un écho.


C'est vrai que 12 000 cathos rassemblés à Lourdes pendant 3 jours pour parler de fraternité et la vivre, il n'y a pas que quoi fouetter un chat !

Merci à tous ceux qui ont contribué à diffuser l'actualité Diaconia par leur présence active sur la toile. J'avoue personnellement que Diaconia c'était un peu loin, et que je n'en avais pas saisi toute la dimension. Ces trois jours ont changé mon regard sur la démarche et m'ont beaucoup touchée.

Hasard des dates... il se trouve que ce dimanche était la 47ème journée mondiale des communications sociales (JMC) avec un thème bien ciblé, choisi par Benoît XVI : "Réseaux sociaux : portes de vérité et de foi, nouveaux espaces pour l'évangélisation". Ça ne pouvait pas tomber mieux ! Diaconia 2013 en est une merveilleuse illustration. Au cours de ces trois jours de nombreux chrétiens se sont engagés pour communiquer le vécu d'un événement national, pour témoigner de leur foi sur leurs réseaux et par ricochet auprès d'une multitude d'internautes.

Enfin, ce dimanche (à la messe à laquelle j'étais) une quinzaine de personnes ont reçu le sacrement des malades. Très beau geste de l’imposition des mains sur chacun, de l'onction réconfortante et fortifiante. La main sur une épaule, geste discret de soutien d'un parent ou d'un ami. Là ça n'a rien à voir avec les réseaux sociaux, mais ça a à voir avec Diaconia... enfin, pour moi ça se rejoint. Parce que les petits, les fragiles, les blessés-de-la-vie, les cabossés, les malades, les anciens... ce sont des frères à aimer et à servir... et là ce n'est pas toujours d'une évidence fulgurante...

Cerise sur le gâteau, la JMC avec son remue-ménage sur les réseaux sociaux a incité certains à pointer la souris de ce côté. Claire-Marie m'écrit : En cette journée des communications sociales, je découvre votre blog... Grâce à la JMC2013, je me suis enfin décidée à surfer sur Facebook et sur Twitter même si ça me reste difficile...  Bienvenue Claire-Marie et bonne route sur les réseaux sociaux. J'espère qu'il y a eu beaucoup de Claire-Marie en cette journée de la com.


Un autre tweet de Koz... histoire de tempérer le premier ;-)



(1) A l'attention des lecteurs néophytes : le signe # (hashtag) sur Twitter précède un mot-clé et permet de retrouver des tweets de même sujet.


mercredi 8 mai 2013

Messe pour la paix

C'est toujours un moment d'émotion de les voir entrer en procession dans l'église avec leurs drapeaux.
8 mai, commémoration de la victoire de 1945.
26 hommes, porte-drapeaux, des autorités civiles et militaires, des hommes et des femmes venus se souvenir et se recueillir.
Au-delà de la polémique sur l'opportunité de marquer encore cet anniversaire c'est un temps de recueillement pour tous, de prière pour les croyants.

Prier pour la paix c'est toujours d'actualité de même que prier pour ceux qui sont morts afin que nous soyons aujourd'hui en paix et pour ceux qui sont encore engagés dans des conflits meurtriers.

Évocation d'une page d'histoire un peu lointaine pour certains, mais pas pour en rester là. L'histoire est leçon et doit aider à construire l'avenir, puisse-t-elle nous enseigner des chemins de paix pour l'avenir. Dans son homélie le prêtre a retenu trois appels pour ceux qui veulent participer à la construction d'un monde en servant la paix.
 
Servir la paix c'est servir la vie. La vie comme un don qui nous précède et qui nous dépasse. Chaque jour accueillir cette vie que nous recevons comme un don.

Servir la paix c'est la concevoir comme un fruit de l'histoire des peuples. Et pour cela prendre conscience de notre histoire commune, des projets réalisés pour le rapprochement des peuples et qui contribuent à la fraternité et à la réconciliation.

Servir la paix c'est servir la quête de vérité. L'évangile adressé à tous est appel à faire la vérité, à chercher la vérité, sur nous-mêmes et en nous-mêmes.

En cette fête du 8 mai que chacun soit renouvelé dans sa volonté de servir la paix, en famille et dans ses diverses responsabilités  et à la chercher en vérité.


Vienne la paix sur notre terre, la paix de Dieu pour les nations,
vienne la paix entre les frères, la paix dans nos maisons.