mercredi 15 mai 2013

Réseaux sociaux... et si on en parlait ?


Pour honorer la 47èmejournée des communications sociales nous avons organisé pour la paroisse une table ronde sur le sujet précisément retenu par Benoît XVI pour cette journée : les réseaux sociaux.

On cherchait plutôt à atteindre des adultes en questionnement face à ces moyens de communication, des parents, grands-parents, déroutés par l'utilisation qu'en font leurs enfants et petits-enfants, des éducateurs. Ce sont bien ces gens-là qui se sont déplacés, mais aussi quelques jeunes et très jeunes ados avec maman, des enseignants. Un point commun à tout ce monde : personne n'avait de compte Twitter et 3 ou 4 seulement étaient sur Facebook.
L'objectif était de faire tomber les préjugés de toutes sortes, les phobies qui planent sur les réseaux sociaux, sans pour autant les porter aux nues. Ni dieu ni diable.

Quant aux intervenants nous avions fait appel à Emmanuel Chopot, de l'association Vendée Réseaux Sociaux, un peu aussi Monsieur numérique du Conseil général, cheville ouvrière du plan informatique dans les collèges. Patrice Aguer, formateur d'enseignants au CDDP de la Vendée. Et ma pomme. L'animation de la soirée était confiée à Pierre-Yves Bulteau, journaliste.

Emmanuel Chopot nous a fait comprendre que ces réseaux sociaux ne sont pas qu'un joujou sophistiqué entre les mains d'ados en mal de partage de photos mais qu'ils deviennent un moyen incontournable pour les entreprises afin de rejoindre la clientèle. 80 % des internautes préfèrent rejoindre une entreprise, une enseigne via Facebook. L'idée étant de créer des communautés et d'avoir une interactivité avec les clients, d'entrer en relation avec des gens qu'on ne toucherait pas autrement.

Patrice nous a présenté le profil type du jeune sur Facebook qui d'ailleurs est UNE jeune, de 15-17 ans, qui  consulte son "mur" quasiment tous les jours et a en moyenne 260 amis dont elle connaît la majorité en vrai. Il nous parle aussi des parents et des enseignants désemparés devant ces technologies et l'usage qu'en font les jeunes. Cependant les parents ne doivent pas abdiquer et ils ont leur place même s'ils sont techniquement moins avancés. Il ne manque pas de souligner aussi le manque de formation des enseignants dans ce domaine et l'adaptation nécessaire de l'école à ces nouveaux outils. Les enseignants présents dans la salle reconnaissaient cette carence mais ont déploré en même temps l'usage que font leurs élèves d'internet. Ils cherchent davantage un produit fini (le devoir tout fait) que des éléments de réflexion pour faire eux-même leur travail. Ils relèvent la difficulté de réflexion de leurs élèves, la difficulté à lire un texte un peu long (nouvelles, livres) et ils se sentent désemparés face à cela. 

En ce qui me concerne j'ai abordé la question de la présence de l'Église sur les réseaux sociaux. Il est tout simplement dans la mission de l'Église d'être au cœur du monde et de rejoindre l'homme là où il est. Les réseaux sociaux sont une formidable caisse de résonance de nos sites internet pour diffuser du contenu et une porte pour y entrer. C'est un défi pour l'Église que d'être présente sur ces agoras pas simplement pour occuper le terrain ou s'en servir mais surtout pour l'habiter en y apportant un témoignage de foi. Les réseaux sociaux dans leur démarche d'aller vers et de partage de contenu sont à la fois instruments et lieux de la nouvelle évangélisation, selon l'expression du synode des évêques d'octobre 2012 (cf. ci-dessous la proposition 18). L'Église est très présente sur Facebook, tant par ses institutions que par des individus, sur Twitter on en est encore à la réflexion et à l'expérimentation, mais je ne saurais manquer de citer quelques expériences telles les twittomélies de Mgr Giraud, le tweetchemindecroix (ou crucitweet) du Père François Bessonnet l'année dernière et le tout récent tweetlouange du jeudi soir qui rassemble des twittos dans une prière commune.

Les participants ont pu poser leurs questions, partager leurs objections entre les différentes interventions et à la fin. Tout n'est pas résolu... ils ne se sont pas précipités sur Facebook en rentrant chez eux, mais ils sont partis avec un autre regard sur ce moyen de communication.

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Proposition 18 : Nouvelle évangélisation et moyens de communication sociale
L'utilisation de moyens de communication sociale a un rôle important à jouer pour rejoindre chaque personne avec le message du salut. Dans ce domaine, en particulier dans le monde des communications électroniques, il est nécessaire que des chrétiens convaincus soient formés et préparés afin d’être capables de transmettre fidèlement le contenu de la foi et de la morale chrétienne. Ils doivent avoir la capacité d'utiliser à bon escient les langues et les instruments d'aujourd'hui qui sont disponibles pour la communication dans le village global. La forme la plus efficace de cette communication de la foi reste le partage du témoignage de vie, sans lequel aucun des efforts des "médias" ne se traduiront par une transmission efficace de l'Evangile. L’éducation à une utilisation rationnelle et constructive des médias sociaux est un instrument important pour la nouvelle évangélisation.


dimanche 12 mai 2013

#Diaconia2013 ; #JMC2013 ; #sacrementdesmalades (1)

 Soir d'un long week-end dense et riche. Trois événements s'encastrent les uns dans les autres et brillent en un même éclat : Diaconia 2013, la journée mondiale des communications (JMC) et le sacrement des malades célébré ce matin.

Diaconia 2013 c'était à Lourdes, du 9 au 11 mai. Non, je n'y étais pas... enfin je n'y étais pas IRL comme on dit physiquement, mais j'y étais via les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) et ça a été une expérience originale, heureuse et très dense.

Dès leur départ, en car ou en train, les pèlerins ont commencé à twitter, à poster sur Facebook, nous associant ainsi au voyage, à la réflexion, à la prière. Arrivés à Lourdes ils nous ont gratifiés de leurs impressions, réflexions personnelles, photos et vidéos à l'appui. Et toujours des échos des forums, des célébrations, des homélies, phrases relayées par les uns et les autres. On a tout suivi, presque comme si on y était.

Bien sûr il y avait quelques médias cathos officiels pour relayer l'événement mais ce sont surtout les internautes qui ont créé le lien. Quant aux autres médias (non cathos) c'était le grand silence. Admettons que la date (en plein pont de l'Ascension) soit un alibi... alibi facile. Médias tellement silencieux qu'un blogueur a joué la provocation... et si vous parliez de sujets un peu croustillants à Diaconia, il y aurait peut-être un écho.


C'est vrai que 12 000 cathos rassemblés à Lourdes pendant 3 jours pour parler de fraternité et la vivre, il n'y a pas que quoi fouetter un chat !

Merci à tous ceux qui ont contribué à diffuser l'actualité Diaconia par leur présence active sur la toile. J'avoue personnellement que Diaconia c'était un peu loin, et que je n'en avais pas saisi toute la dimension. Ces trois jours ont changé mon regard sur la démarche et m'ont beaucoup touchée.

Hasard des dates... il se trouve que ce dimanche était la 47ème journée mondiale des communications sociales (JMC) avec un thème bien ciblé, choisi par Benoît XVI : "Réseaux sociaux : portes de vérité et de foi, nouveaux espaces pour l'évangélisation". Ça ne pouvait pas tomber mieux ! Diaconia 2013 en est une merveilleuse illustration. Au cours de ces trois jours de nombreux chrétiens se sont engagés pour communiquer le vécu d'un événement national, pour témoigner de leur foi sur leurs réseaux et par ricochet auprès d'une multitude d'internautes.

Enfin, ce dimanche (à la messe à laquelle j'étais) une quinzaine de personnes ont reçu le sacrement des malades. Très beau geste de l’imposition des mains sur chacun, de l'onction réconfortante et fortifiante. La main sur une épaule, geste discret de soutien d'un parent ou d'un ami. Là ça n'a rien à voir avec les réseaux sociaux, mais ça a à voir avec Diaconia... enfin, pour moi ça se rejoint. Parce que les petits, les fragiles, les blessés-de-la-vie, les cabossés, les malades, les anciens... ce sont des frères à aimer et à servir... et là ce n'est pas toujours d'une évidence fulgurante...

Cerise sur le gâteau, la JMC avec son remue-ménage sur les réseaux sociaux a incité certains à pointer la souris de ce côté. Claire-Marie m'écrit : En cette journée des communications sociales, je découvre votre blog... Grâce à la JMC2013, je me suis enfin décidée à surfer sur Facebook et sur Twitter même si ça me reste difficile...  Bienvenue Claire-Marie et bonne route sur les réseaux sociaux. J'espère qu'il y a eu beaucoup de Claire-Marie en cette journée de la com.


Un autre tweet de Koz... histoire de tempérer le premier ;-)



(1) A l'attention des lecteurs néophytes : le signe # (hashtag) sur Twitter précède un mot-clé et permet de retrouver des tweets de même sujet.


mercredi 8 mai 2013

Messe pour la paix

C'est toujours un moment d'émotion de les voir entrer en procession dans l'église avec leurs drapeaux.
8 mai, commémoration de la victoire de 1945.
26 hommes, porte-drapeaux, des autorités civiles et militaires, des hommes et des femmes venus se souvenir et se recueillir.
Au-delà de la polémique sur l'opportunité de marquer encore cet anniversaire c'est un temps de recueillement pour tous, de prière pour les croyants.

Prier pour la paix c'est toujours d'actualité de même que prier pour ceux qui sont morts afin que nous soyons aujourd'hui en paix et pour ceux qui sont encore engagés dans des conflits meurtriers.

Évocation d'une page d'histoire un peu lointaine pour certains, mais pas pour en rester là. L'histoire est leçon et doit aider à construire l'avenir, puisse-t-elle nous enseigner des chemins de paix pour l'avenir. Dans son homélie le prêtre a retenu trois appels pour ceux qui veulent participer à la construction d'un monde en servant la paix.
 
Servir la paix c'est servir la vie. La vie comme un don qui nous précède et qui nous dépasse. Chaque jour accueillir cette vie que nous recevons comme un don.

Servir la paix c'est la concevoir comme un fruit de l'histoire des peuples. Et pour cela prendre conscience de notre histoire commune, des projets réalisés pour le rapprochement des peuples et qui contribuent à la fraternité et à la réconciliation.

Servir la paix c'est servir la quête de vérité. L'évangile adressé à tous est appel à faire la vérité, à chercher la vérité, sur nous-mêmes et en nous-mêmes.

En cette fête du 8 mai que chacun soit renouvelé dans sa volonté de servir la paix, en famille et dans ses diverses responsabilités  et à la chercher en vérité.


Vienne la paix sur notre terre, la paix de Dieu pour les nations,
vienne la paix entre les frères, la paix dans nos maisons.



samedi 4 mai 2013

Pourquoi tu m'as fermé la porte au nez ?

Il y avait un petit moment que je ne l'avais rencontrée et ce matin nos chemins se sont croisés, alors on a taillé une bavette sur le parking. Ça commence avec le basique : "Comment ça va ?"  Sauf qu'elle a répondu : "Bof, pas trop bien..."

Toujours un brin souriante elle commence à parler de ses douleurs, partout, qui rendent la marche difficile, du moral bien bas. Je me souviens qu'elle a subi une opération et je me branche là-dessus. Mais je m'aperçois vite que j'ai dû louper un chaînon, elle ne parle pas de l'opération. Des allusions me mettent sur une autre piste : secouristes... pompiers... voisins... pourquoi ils ne m'ont pas laissée partir ? Ils auraient mieux fait de ne rien faire. Les secouristes ça ne devrait pas exister. Et puis : le Bon Dieu, on se demande ce qu'il fait ? Pourquoi il n'a pas voulu de moi ? Il m'a fermé la porte au nez et m'a renvoyée ici. Mais qu'est-ce que je fais ici ?
En effet j'avais zappé l'AVC, les voisins qui appellent les pompiers, le séjour à l'hôpital et le retour à la maison. Des douleurs de toutes sortes. Toute seule chez elle, parce que veuve et des enfants loin, très loin. Quelques amies quand même qui viennent faire une partie de cartes, mais les jours sont si longs quand on n'a plus de goût à rien et que les forces et les capacités déclinent. Et elle insiste : ils n'auraient pas dû... ils auraient dû me laisser partir.

Et là je me retrouve toute gauche et maladroite. Rien à répondre à ça. Et ce n'est pas le moment de se réfugier derrière des paroles faciles ou de prêcher. Juste continuer à l'écouter, l'encourager à retrouver ses amies de la belote,  

Et combien d'autres ainsi ? Combien de personnes âgées (et même parfois pas très âgées), seules, sans plus de goût à la vie aspirent à "partir" ? Plus de projet, plus d'énergie, plus de raison de vivre. Après une vie bien remplie, l'envie de dire, à l'image du vieux Siméon, maintenant Seigneur ça suffit, laisse moi partir (Luc 2, 29). 



mercredi 1 mai 2013

Le Pape lui a serré la main...

... et il en est encore tout ému

C'était un voyage prévu, bien préparé, bien organisé par quelqu'un qui s'y connaît, qui prépare bien tout ça sur internet, parce que internet c'est son truc, c'est même un pro d'internet. Mais ça ne s'est pas passé tout à fait comme prévu.

Le cadeau des beaux-parents pour leur soixante ans de mariage c'est un voyage/pélé à Rome. Alors il a été sollicité pour bien préparer ça : voyage, réservations, hôtel et tout et tout... et bien sûr aussi l'audience du mercredi avec le Pape... à l'époque cela devait être avec Benoît XVI. Et bien sûr aussi il fera partie du voyage et accompagnera les beaux-parents dans cette aventure.

Mais voilà entre temps on a changé de pape et celui-ci est parfois imprévisible. Le jour J, un mercredi comme chacun sait, lever tôt pour être en place, et à la meilleure possible autant que faire se peut. Audience normale et tour de piste désormais habituel. Quelques pèlerins, surtout ceux qui sont en fauteuil roulant, sont dirigés vers une place voisine, pour la fin du tour de piste certainement. Mais notre ami aperçoit la papamobile vide... et soupçonne très vite un tour de piste à pieds. Là il va le voir de près... juste le temps de glisser à sa femme : prépare un phrase, que François arrive vers eux. Et là, 45 secondes merveilleuses : adresser la parole au pape, l'entendre répondre et lui serrer la main.

- on est venus de France pour les 60 ans de mariage de mes parents
- 60 ans ! répète François avec un ton et un visage émerveillés, c'est super
et la mamie d'ajouter : et on a 10 enfants
- 10 enfants ! répète François, aussi émerveillé, mais c'est vraiment super

Il a répété au moins 3 ou 4 fois c'est super, il a béni papi et mamie tout bouleversés, leur a serré la main ainsi qu'à leur fille et leur gendre non moins bouleversés et émus. Pouvait-il y avoir plus beau cadeau pour ce vieux couple chrétien qui célébrait 60 ans de mariage, a voulu aller à Rome pour cet anniversaire, et pour qui ce fut une merveilleuse surprise ?

Sans céder à la papolatrie, cette rencontre les a tous profondément marqués. Ils ont rencontré un homme bon, proche, spontané dans sa rencontre. Cela n'a pas duré une minute, mais c'était un tête-à-tête inoubliable. J'ai vu une magnifique photo de cette poignée de mains, les yeux dans les yeux où l'émotion se lisait sur les visages. Ça, ils ne sont pas près d'oublier, et comme il dit : ça n'arrive qu'une fois dans la vie...