mercredi 23 décembre 2015

Noël sans toi...

Il y a quelques mois
par un beau matin de printemps,
sans prévenir, sans rien dire,
tu nous a quittés.
Comme ça, tout d'un coup, sans raison.
Premier Noël sans toi...

Ça ne devait pas se passer comme ça,
ce n'était pas prévu ainsi.
Tu étais le plus jeune de nous trois,
et de loin,
tu étais mon petit frère, mon filleul aussi.
Premier Noël sans toi...

Je ne peux même pas
aller te faire une visite au cimetière,
me recueillir sur ta tombe :
il n'y a pas de tombe.
Nous avons respecté ta volonté,
tes cendres reposent au pays du Mont Blanc.
Premier Noël sans toi...

Tout à l'heure, en traversant la place,
les haut-parleurs crachaient doucement Petit Papa Noël.
Va donc savoir pourquoi
ça a fait gicler
les larmes que j'avais déjà du mal à contenir.
Regard étonné de l'ado que je croise.
Premier Noël sans toi...

Petit Papa Noël,
c'est un des chants de notre enfance,
c'est le tourne disque, la radio,
qui passaient en boucle
l'incontournable Tino et ses Noëls
et qu'on fredonnait avec lui.
Premier Noël sans toi...

Parce que Noël
ce n'est pas une fête comme les autres.
Tous ces chants, partout,
ces lumières et illuminations,
cette douce fébrilité, prémisse de fête.
Il n'y a que Noël qui nous offre ça.
Premier Noël sans toi...

Parce que Noël,
c'est la fête de la famille,
c'est le bonheur d'être ensemble.
Mais là, ce sera
Premier Noël sans toi...

Il y a quelques mois...
mais ce parfum de Noël
qui nous enveloppe a rouvert une plaie
pas même cicatrisée.
Premier Noël sans toi...

Et ta foi ?
Et ton espérance ? me diras-tu...
Elles me disent que la vie continue autrement,
que la mort n'aura pas le dernier mot,
qu'on se retrouvera...
Mais, que veux-tu,
elles ne te remplacent pas...
Premier Noël sans toi...
Premier Noël autrement avec toi...



samedi 14 novembre 2015

Pray for Paris

Ce soir-là j'avais bouclé l'ordinateur de bonne heure, préférant bouquiner à surfer.
Le lendemain matin, quand le radio réveil s'est mis en marche, encore dans un demi sommeil, j'entendais des propos bizarres : 120 morts, 200 blessés, Bataclan, Paris... ce n'était pas encore l'heure des infos, je croyais entendre le récit d'un événement lointain et pourtant je sentais émotion et stress dans les voix. Il m'a fallu du temps pour réaliser que "ça" s'était passé dans la nuit. Pour la mise à jour les réseaux ont ensuite bien fait leur boulot.

Un choc national et mondial incontestable. Un élan formidable de soutien, de solidarité avec les victimes et tout le peuple Français.
Et en même  temps cette impuissance qui nous envahit : que faire ? A notre niveau, surtout si on est loin, on ne voit  pas grand chose qui paraisse efficace. Pourtant un certain nombre de petits gestes qui en soi, apparemment, ne changent rien, mais qui tous ensemble manifestent solidarité, refus de la violence : une bougie sur la fenêtre, une minute de silence, les cloches des églises qui sonnent. On a vu ça pour le 7 janvier, on le voit à nouveau pour ce 13 novembre.

Et puis il y a la prière. Une initiative des évêques, bien et rapidement relayée dans les paroisses. Des temps de prière sont proposés dès aujourd'hui et les jours suivants : chapelet, veillée de prière, messe... Certes la prière ne nous rendra pas nos morts, ne guérira pas les blessés. Et cela a pu susciter quelques réactions agacées (voir tweets ci-dessous). Mais la prière pour changer notre cœur et ne pas céder à la violence, à l'esprit de vengeance qui engendre l'escalade. Dans son message le Cardinal Vingt-Trois invite à prier pour notre pays afin qu’ensemble nous demeurions dans l’unité et la paix des cœurs. [...] que personne ne se laisse aller à l’affolement ou à la haine. Demandons la grâce d’être des artisans de paix. Nous ne devons jamais désespérer de la paix, si on construit la justice.

Non, la prière ce n'est pas un truc bisounours. C'est à la fois reconnaître notre pauvreté face aux événements et implorer la grâce de Dieu pour apaiser nos sentiments de violence et de vengeance. Et en cela elle nous engage à être bâtisseurs de paix au quotidien. Bisounours, ça ? La grâce que nous demandons,  Dieu ne manquera pas de nous la donner, mais elle ne nous dispense pas de nous retrousser les manches...



dimanche 1 novembre 2015

Des rameaux à la Toussaint ?

Ça a commencé par une petite phrase sur un réseau social. Un jeune diacre y rapportait une question qui lui était posée en cette veille de Toussaint : "Excusez-moi mon père, vous n'auriez pas des rameaux ?". Question qui a suscité étonnement et quelques moqueries.

Certes il y a lieu de remettre les pendules à l'heure et de rendre à chaque fête ses symboles et ses signes, mais je m'explique facilement la confusion.

Le dimanche qui précède Pâques, dimanche des Rameaux et de la Passion, l’Église fait mémoire de l'entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem. Il est fêté et acclamé par les gens qui étendent des palmes sur son passage. Aujourd'hui, habituellement, les palmes sont remplacées par des rameaux de buis.

Ces rameaux de buis, toujours vert, pour acclamer Jésus qui va mourir et ressusciter, sont aussi symbole de vie et de résurrection ; dans nos maisons ils seront déposés près d'un crucifix. Ce buis béni est symbole de la vie qui renaît de la croix, de la foi en la résurrection, de l'Espérance que la vie triomphe de la mort.

Les rameaux sont aussi parfois déposés sur les tombes, une façon d'associer nos défunts à cette espérance en la résurrection.

Et voilà comment j'explique la demande ci-dessus de rameaux pour la Toussaint. Puisqu'on met les rameaux des Rameaux sur les tombes, pourquoi n'y aurait-il pas des rameaux pour la Toussaint, où l'on a coutume de se rendre sur les tombes de nos proches ? Sauf que le jour des Rameaux ce geste prend son sens dans la célébration qui le suscite et qui n'existe pas à la Toussaint, il n'a plus de sens à ce moment-là.

De rameaux de buis dans les cimetières je n'ai point vu, mais j'ai vu de magnifiques potées de chrysanthèmes de toutes les couleurs. Elles sont signes de souvenir, de respect, d'affection, de tendresse envers les défunts. Ils sont magnifiques les cimetières en ce moment.

lundi 5 octobre 2015

La paroisse comme une famille

C'est désormais bien rôdé, un dimanche proche de la rentrée est consacré à la fête de la paroisse. Difficile en septembre cette année mais le premier dimanche d'octobre fait l'affaire, et c'est plutôt heureux.

4 octobre, ça fait penser à St François d'Assise, bonne fête aux François (et on en connaît plein). St François ça évoque sa belle prière,  Seigneur fais de moi un instrument de ta Paix et ça fait penser aussi à l'encyclique du Pape François Laudato si'.

4 octobre 2015, c'est aussi l'ouverture de la seconde session du Synode sur la famille avec une très belle homélie du Pape François.

Et donc 4 octobre 2015, fête de la paroisse sur le double thème de l'eau et de la famille (évident, non ?)  La paroisse, une famille de familles, pour reprendre une expression du Pape François.

La journée s’ouvre dès 9 h par un jeu de piste pour les volontaires et en particulier pour les enfants du caté qui font leur rentrée.
Enfants, jeunes et adultes se sont retrouvés nombreux autour des chamboule-tout, des phrases bibliques pêle-mêle à remettre en ordre, de la charade qui dévoile une parole de Jésus,
et aussi le brainstorming sur le mot eau, les coloriages, les plantations de crocus que l’on retrouvera bientôt en jeunes pousses dans les groupes de caté,
le coin lavement des mains où les parents lavaient symboliquement les mains de leurs enfants...
tandis que de très sérieux adultes s’offraient une explication des vitraux de l’église, questionnaire à l’appui !

La messe qui a suivi était riche de toutes ces recherches et rencontres, animée par la chorale St Hilaire. L'église au joli fleurissement enrichi des plantations faites par les enfants et de leurs coloriages.

Non moins animés et joyeux, chacun selon son genre, le verre de l’amitié et le pique nique couronnés par une tombola aux lots nombreux et variés dont plusieurs étaient des objets conçus et fabriqués par les élèves de la section bois du Lycée Notre-Dame : un vélo enfant (en bois bien sûr !), une étagère, un escabeau 3 marches...

Belle journée en famille(s). Merci à tous ceux qui ont donné de leur temps, de leurs idées, de leurs talents pour que la fête soit belle !

Et la réponse à la charade au cours du jeu de piste :

Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie (Jean 20, 21)





dimanche 27 septembre 2015

Un cierge pour prière


C'était le cœur de la messe, le moment le plus important : la consécration et l'élévation. Il s'est avancé du fond de l'église, comme s’il n'y avait personne et comme s'il ne s'y passait rien, jusqu'à la statue de la Vierge. Il a mis une pièce dans le tronc, et ça a résonné... pris un cierge qu'il a allumé aux autres et qu'il a posé sur le plateau. Il est resté quelques instants, le regard fixé sur Marie, puis il est reparti comme il est venu. Pas un regard ailleurs, ni même vers l'autel et ce qui s'y passait.

Et ça m'a effleuré l'esprit : quand même c'est la consécration ! (sous entendu : il pourrait au moins avoir une attention à ce qui se passe là). Bien sûr nous les cathos pratiquants très réguliers, qui connaissons la liturgie sur le bout des doigts et qui savons mettre en ordre les diverses dévotions ça peut nous déranger un peu. Nous les cathos au long cours on sait qu'à ce moment le plus important de la messe tous les regards et toute l'attention doivent se tourner vers l'autel et que ce n'est pas le moment de faire autre chose. Mais que puis-je savoir des intentions de cet homme, de sa foi, de sa recherche, des soucis qu'il est venu déposer... à moins que ce ne soit une action de grâces ?...
C'est tout simplement cette piété populaire qui en nourrit certains et dont on ignore ce qui les habite quand ils accomplissent ces gestes. Gestes non moins profonds pour qui les accomplit avec conviction et qu'on risque de qualifier de superstitions si on leur retire l'esprit de foi dans lequel ils ont été accomplis.

Et pour cet homme, ce matin, c’était sa façon à lui de prier, toute modeste, et probablement ignorant de ce qui se passait à côté. Il est parti, son cierge a continué à brûler comme poursuivant sa prière (cf ci-dessous). Et moi aussi je l'ai relayé dans sa prière, le prenant dans la mienne.

Quelque part ça me faisait un peu penser à l'obole de la veuve dont parle Jésus (Marc 12, 41-42). La foule et sa richesse, la pauvre veuve qui n'a que deux petites pièces à donner...





samedi 22 août 2015

Vœux perpétuels

Ils sont venus de toute la Vendée, et même de beaucoup plus loin pour être témoins de l'engagement définitif d'Anne-Lise et Anne dans la vie consacrée, pour les entourer de leur amitié et de leur prière. Famille, amis, religieux et religieuses, prêtres, collègues, enfants de l'école, compagnons d'études et d'aumônerie... Bref, tous ceux qui avaient fait un bout de chemin avec elles.

Une célébration joyeuse et priante, qui en a ému plus d'un par le sérieux et la simplicité du témoignage de ces deux jeunes. Des chants dynamiques, joyeux, confiants et pleins d'espérance, une assemblée participante et complice.
C'est au cœur de la célébration eucharistique de ce dimanche 16 août, à Challans, présidée par Mgr Castet, évêque de Luçon, que se situe le rite de la profession perpétuelle.

A l'appel de son nom par la supérieure générale chaque Sœur répond me voici et s'avance dans le chœur. Un dialogue va alors s'engager avec la supérieure générale d'abord puis avec l'évêque. En répondant chacune leur tour aux questions qui leur sont posées elles expriment publiquement le sens de leur démarche, à quoi elles s'engagent et quels moyens elles se donnent pour être fidèles à leur parole, avec des mots d'aujourd'hui, les leurs, aux couleurs de leurs insertions dans la société et l’Église, compréhensibles par tous. Ce n'est pas un texte standard passe partout, mais un vrai témoignage et engagement personnel (un poil pédagogique en même temps).

Devant Dieu et l’Église, devant vos parents, vos amis, vos sœurs de la Congrégation ici présents, voulez-vous dire le sens de la démarche que vous faites aujourd'hui.
Avec ses propres mots chacune exprime sa découverte progressive de l'amour de Dieu pour elle et pour toute personne. Les années d'engagement temporaire, dans l'activité professionnelle, la mission confiée, la vie consacrée elle-même, ont été pour elles chemin de vie et de bonheur dans lequel elles reconnaissent un appel du Christ, et dans lequel elles décident de s'engager définitivement.    

Le baptême engage toute personne à suivre Jésus-Christ. Vous, vous choisissez de le suivre dans la vie religieuse apostolique. Pouvez-vous dire ce à quoi vous vous engagez en Église ?
Chacune  peut ici préciser en particulier à quoi l'engagent les vœux religieux. L'obéissance dans le dialogue avec les responsables, la pauvreté dans une vie simple et sobre, de partage et de mise en commun, sûres que le bonheur est relationnel et non matériel, que toute personne est plus riche de ce qu'elle est que de ce qu'elle a ou fait. Le célibat consacré choix du Christ comme seul amour, laissant un cœur disponible pour accueillir chacun à la manière de Jésus.

Dans un monde où il est facile de se laisser entraîner par des séductions de toutes sortes, quels moyens seront les vôtres pour répondre chaque jour à votre vocation ?
A nouveau, chacune, consciente de ses limites et de ses faiblesses, se donne des moyens pour la route : prière personnelle et communautaire, sacrements, accompagnement et retraites, temps de partage divers, ouverture aux autres.

Et comme tout le monde elles ont leurs limites et leurs seules forces ne suffiront pas, l'assemblée invoque ceux qui nous ont précédés dans l’Église et ont été témoins de l'évangile en leur temps. Anne-Lise et Anne se prosternent en signe d'abandon et de disponibilité au service de tous dans l'amour du Christ pendant le chant de la litanie des Saints.

Elles reçoivent ensuite chacune un cierge, allumé au cierge pascal, signifiant que la consécration religieuse s'enracine dans la vocation baptismale, et prononcent les paroles de leur engagement : [...] je choisis de suivre Jésus-Christ, bien librement, de tout cœur, en m’engageant par les vœux d'obéissance, de pauvreté, de chasteté, pour toujours [...]

Dernier signe du rite de la consécration religieuse : l'anneau. Mgr Castet bénit les anneaux qui seront remis aux Sœurs par la supérieure générale : "... reçois cet anneau, symbole de l'alliance d'amour réalisée entre Dieu et notre humanité dans le Christ, et rappel dans le quotidien de ta consécration au Cœur de Jésus". Et l'engagement, en retour, de la Congrégation qui accueille définitivement chaque Sœur : "Tu fais définitivement partie de notre famille religieuse. Désormais tu auras tout en commun avec nous." A leur premier engagement elles avaient reçu la croix, signe visible de leur consécration, lors de l'engagement définitif elles reçoivent l'anneau, symbole d'alliance.

En guise de conclusion de ce long billet, je reprendrai seulement quelques réactions saisies à la volée à la sortie de l'église : 
- un moment de joie et des cœurs touchés, retournés par cette belle et grande célébration 
- moment de grâce et de joie profonde
- sur vos visages se lisaient la joie de ce moment. Magnifique
- merci Anne-Lise et Anne pour cette célébration priante et joyeuse qui redit au monde qu'on peut vivre pour Dieu seul
- heureuse d'avoir été témoin de votre engagement à toutes les deux
- [cette célébration,] un morceau de ciel
- je suis un peu en conflit avec l’Église et j'y allais un peu à reculons... j'ai été surprise, très marquée par cette célébration, ça me fait réfléchir.

jeudi 13 août 2015

Elles s'engagent définitivement

Depuis plusieurs mois, avec quelques autres jeunes consacrés,  elles ont arpenté les routes de Vendée au volant de leurs fameuses dodoches. Elles sont allées à la rencontre des gens, dans leurs paroisses, sur leurs terres, elles ont témoigné de leur joie de vivre et de leur engagement dans la vie religieuse. Vous les avez certainement rencontrées et vous n'avez pas été déçus.

Anne et Anne-Lise

Cela se passait généralement un samedi ou 4 jours d'été sur les plages de Vendée. Et le reste de la semaine, que faisaient-elles ? Anne-Lise travaillait aux admissions de l'hôpital de Challans et Anne enseignait à l'école de Nieul-le-Dolent. Chacune une profession exercée au milieu de collègues, de patients, d'enfants, un peu comme tout le monde. Et pourtant pas tout à fait comme tout le monde : leur travail, leurs rencontres, leurs joies et leurs peines sont marqués de leur engagement à la suite du Christ dans un souci de proximité et de solidarité selon l'esprit de la Congrégation.

Après plusieurs années de formation, et d'engagement temporaire, au cœur de l'année de la vie consacrée, Anne-Lise et Anne ont choisi de répondre pleinement à l'appel de Dieu dans leur vie et de se consacrer définitivement à Lui dans la Congrégation des Sœurs des Sacrés-Cœurs de Jésus et Marie. Elles nous invitent à être témoins de cet engagement et de les accompagner dans cette démarche par notre présence et notre prière

dimanche 16 août 2015
à 10 h 30 en l'église de Challans (Vendée)


Ne manquons pas ce rendez-vous !


La Congrégation des Sœurs des Sacrés-Cœurs au fil du temps

La Congrégation est fondée en 1818 par Pierre Monnereau (1787-1856), curé de la paroisse des Brouzils (Vendée).
Pierre Monnereau est un prêtre passionné d’un Dieu qui aime toute personne. Aux lendemains de la Révolution française, il veut retisser, par cet Amour, les liens humains dans sa paroisse.
Il veut que chacun(e) soit touché(e) par la tendresse de Dieu. Il fonde la Congrégation des Religieuses des Sacrés-Cœurs avec des jeunes filles et leur institutrice Angélique Massé (cofondatrice). Il leur communique sa foi vive, son amour du Cœur de Jésus, son goût de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie. Il les associe à ses préoccupations de pasteur et d’éducateur. « Je les ai consacrées au Cœur de Jésus, qu’elles y fassent leur demeure » (Pierre Monnereau).

Présence dans le monde et en France.
La Congrégation des Sœurs des Sacrés-Cœurs est présente en France, au Canada, à Madagascar, en République Dominicaine, au Congo et à l'île de la Réunion. Les Sœurs travaillent à l’humanisation et à l’évangélisation dans un esprit d’amour, de proximité et de solidarité avec le peuple dont elles font partie. Elles privilégient les services d’éducation, de santé, de pastorale.

Aujourd’hui, des femmes et des hommes, de toutes conditions de vie les rejoignent comme "Associés" ; le message du Père Monnereau et la vie des sœurs les ont attirés vers la Source du Cœur de Jésus. « Venez à moi vous tous qui peinez ..." (Matthieu 11).

mercredi 22 juillet 2015

L'église de mon baptême

Église St Martin de Meudon

Pèlerinage à l'église de mon baptême en ce jour anniversaire de ce baptême, qui est aussi celui de ma fête. L'église aussi de ma première communion, de ma profession de foi...

J'admire la beauté et la clarté, la propreté de cette église de mon enfance si bien restaurée et entretenue. Le Christ du retable est toujours le même et me transporte quelques dizaines d'années en arrière, au siècle précédent.


Loué sois-tu Seigneur
pour la grâce du baptême
qui s'est épanouie dans la consécration religieuse.

Loué sois-tu Seigneur
pour ces fonts baptismaux
où l'eau du baptême a fait de moi ton enfant.
Ces fonts baptismaux où aujourd'hui je viens te redire ma foi,
et renouveler mon offrande de moi-même
avec notre prière de Congrégation.

Loué sois-tu Seigneur
pour tant d'années de fidélité,
la tienne bien sûr, parce que moi j'ai eu quelques absences...

Loué sois-tu Seigneur
pour les prêtres qui sont passés dans cette paroisse,
et en particulier ceux qui ont contribué à mon éducation chrétienne et à faire grandir ma foi, au caté, au patro, en Équipe de Technicien Chrétien...

Loué sois-tu Seigneur...

lundi 6 juillet 2015

La nuit des églises avec St Christophe

Pour cette 3ème nuit des églises (la 5e pour la France) nous avions rendez-vous à la petite église St
Christophe de Longèves.

La nuit des églises, cet événement voulu par l’Église Catholique de France et fixé au premier samedi de juillet, a pour double objectif d'ouvrir, ne serait-ce qu’une fois dans l’année, des édifices chrétiens qui sont fermés ou très peu ouverts, et de s’adresser en priorité aux communautés chrétiennes locales et aux habitants dont ces églises sont le cadre de leur vie quotidienne et qu’ils ne connaissent pas forcément.

Après l'église Notre-Dame (2013) et l'église St Jean (2014) c'est l'église St Christophe de Longèves que l'on a (re)découvert tout au long de la soirée. Tout d'abord, alors qu'il faisait encore jour, son histoire nous était contée par un Longévois de longue date. De la première église édifiée à la fin du Xe siècle il ne reste aucun vestige, et celle qui se dresse aujourd'hui sur le côteau depuis le XIIe siècle est au centre de l'histoire de Longèves, malmenée par les outrages des hommes et du temps.

Nous étions ensuite invités à entrer dans l'église au son de l'orgue, accueillis par les enfants de la chorale. Après la découverte du bâtiment lui-même l'histoire de St Christophe nous était contée : diapositives et mime avec les enfants. Christophe, ce géant qui s'était mis au service de Dieu et faisait traverser le torrent impétueux aux voyageurs. Un jour un enfant se présente pour passer le torrent. Christophe le prend sur ses épaules et s'étonne du poids de l'enfant. Celui-ci lui répond : "en me portant c'est le monde entier que tu as porté". Saint Christophe est ainsi devenu le très populaire patron des voyageurs à travers tous les dangers, notamment ceux qui utilisent des moyens de transport.
Le riche patrimoine de l'église nous était ensuite présenté : les vitraux de St Christophe, St Isidore (patron des laboureurs) et Ste Germaine, la croix en bois peint du début du XIXe, les chandeliers en bois du XVIIe et bien sûr la statue de St Christophe en bois polychrome du début du XIXe. Attirer notre attention sur la beauté et la richesse de ces objets qu'on ne voit plus tant ils font partie du décor, tel est bien le but de la nuit des églises.

La nuit venue les lumignons dispersés dans l'église lui donnaient un cachet particulier mais c'est toutes lumières allumées que la soirée s'est terminée en musique sur des morceaux de harpe et avec les chants de la chorale St Hilaire et de la chorale des enfants, ces derniers grimpés jusque dans la vieille tribune désaffectée. Toujours sur le thème de l'eau car Longèves tient son nom de la rivière aux nombreux méandres, du latin longa aqua, longue eau.

Un verre de l'amitié sur le parvis de l'église prolongeait la soirée et là c'était vraiment la nuit, les lumignons étaient restés à l'intérieur. Mais chacun a pu partager telle ou telle découverte, jusqu'à dire : je viens ici depuis des années mais je ne la connaissais pas cette jolie église.


Photos de la soirée




Chant à St Christophe


Nuit des églises 2015 - Longèves


Un jour, c'est un tout jeune enfant, portant la chevelure blonde,
C'est Jésus, le Sauveur du monde, dont le poids surprend le géant.
O saint patron, notre voix répète le nom puissant à l'heure du danger,
contre la grêle et la tempête, toujours daignez nous protéger.



dimanche 31 mai 2015

Quand la radio a rendez-vous avec le silence


En ce samedi matin RCF Vendée a programmé de planter ses micros en plein air sur la place du marché de Fontenay-le-Comte.
En ce même samedi matin, le Cercle de Silence de Fontenay a programmé son rassemblement semestriel en plein air sur la place du marché de Fontenay-le-Comte.

Le premier a prévu une animation sur les ondes évidemment, mais aussi une diffusion dans les rues de la ville tandis que le second a prévu, comme son nom l'indique, de rester en silence et de faire passer le message par le silence.

Quelques mauvaises langues se demandaient comment allaient cohabiter ces deux activités, apparemment opposées, au même moment au même endroit.

Tôt sur les lieux, car il y a du matériel à installer, RCF a débuté son émission à 10 h par l'interview de deux jeunes, Guillaume et Guillaume qui ont participé au 4L Trophy, interviewés par Claude Arrignon, pour l'émission Ça c'est du sport.

Et pendant ce temps le cercle de silence s'installait en silence au milieu de la place. Quelques panneaux explicatifs, une lumière au centre, et le cercle qui se constitue au fur et à mesure. Le silence pour interpeller les passants et réfléchir sur les traitements inhumains réservés aux migrants du seul fait qu’ils n’ont pas (ou plus) de papiers en règle. Le silence au milieu des badauds, qui provoque, suscite des questions, fait rejoindre le cercle pour un temps.

Et RCF continue son émission Samedi c'est permis, reportages dans différentes communes de Vendée. Aujourd'hui Fontenay. C'est au tour de M. le Maire et de M. le curé d'être gentiment titillés par Patrick Longchampt, directeur de RCF Vendée et animateur de l'émission. Jean-Michel Lalère, le maire, présente la commune, les réalisations et les projets de la municipalité. François Bidaud, le curé, est opportunément questionné sur le Cercle de silence qui se tient juste à côté, occasion d'en rappeler la signification et l'existence à Fontenay depuis mai 2011, il présente également les réalisations et les projets de la paroisse.

D'autres invités ont ensuite pris place derrière les micros, des entrepreneurs, Myriam Garreau, adjointe au maire et déléguée à la culture et l'émission s'est terminée par une interview du conseil municipal des enfants tout contents d'être eux aussi de l'interview.

En fin de compte radio et cercle de silence ont parfaitement cohabité, avec même une heureuse interférence lors de la présentation du cercle de silence au micro. Deux formes d'expression a priori opposées, qui ont fait passer leur message chacune dans sa singularité.

Retrouvez toute l'émission Samedi c'est permis avec le podcast RCF




Photos de la matinée



jeudi 28 mai 2015

Dans la dynamique de l'année de la vie consacrée

Assemblée des religieuses de la Congrégation en ce lundi de Pentecôte à laquelle les associés étaient également invités. Joie de se retrouver nombreuses (on était bien 200 !), venant de toutes les communautés de France, pour une journée fraternelle, avec en toile de fond et pour fil conducteur les trois axes de l'année de la vie consacrée :
  • regarder le passé avec reconnaissance, 
  • vivre le présent avec passion, 
  • embrasser l'avenir avec espérance.

Regarder le passé...
une histoire tissée de cinq histoires. Nous réapproprier notre histoire plurielle qui remonte jusqu'à 1652, découvrir nos histoires respectives qui se mêlent pour n'en faire qu'une. Et rendre grâces pour cette richesse. Chacune connaît l'histoire de sa propre Congrégation, mais pas très bien celle des autres Instituts accueillis successivement depuis 30 ans. Ce fut l'occasion de découvrir les points communs de nos différentes histoires faites par des femmes, de maîtresses femmes parfois, nous souvenir des souffrances endurées pendant les guerres, des disparitions de Congrégations générées par les lois de séparation au début du XXe siècle, des nouveaux départs, de l'élan missionnaire toujours en réponse à des appels de l’Église et de la société défaillante.

Vivre le présent avec passion,
là où nous sommes envoyées, comme nous sommes, avec nos moyens d'aujourd'hui et la passion de la mission.

4 témoignages nous étaient offerts de la part de 3 Sœurs et une associée à la Congrégation. Trois générations, 4 bonheurs de vivre. Quatre témoignages lucides et humbles, sans complaisance, avec un brin d'humour : un vrai cadeau. Chacune relisant son histoire à la lumière de l'Esprit : comment l'Esprit m'a guidée dans ma vie et me guide encore aujourd'hui ? 

Embrasser l'avenir avec espérance
avenir... futur... inconnu par définition... c'est continuer la route en se rendant disponible à l'inattendu de Dieu qui ne manquera pas de nous bousculer.
La mission, les "œuvres" comme on dit, notre mode de vie doivent être signes pour le monde aujourd'hui et demain. Comment sont-ils appelés à évoluer pour demeurer signe et être dynamisme renouvelé dans l’Église et la société de ce XXIème siècle ? Et en écho, à quelle disponibilité sommes nous appelées ?

Une journée riche de rencontres et de partages, au terme de laquelle nous sommes invitées à poursuivre la route, à embrasser le futur et accueillir l'avenir qui sera donné.

vendredi 15 mai 2015

La 2CV, un art de vivre

Le Dodoche tour de l'année de la vie consacrée était gracieusement invité à la 22e rencontre nationale des clubs de 2 CV à La Rochelle ce jeudi de l'Ascension. Bien sûr l'équipe a répondu "présent" et m'a invitée à les accompagner.

Nous nous sommes d'abord retrouvées au Gué de Velluire pour la messe de l'Ascension, occasion pour les paroissiens de rencontrer quelques religieuses du renommé Dodoche tour et pour le curé de nous céder son temps de parole au moment de l'homélie. Puis direction La Rochelle... sous la pluie. Bien avant La Rochelle l'insolite s'invite sur la route : que de deudeuches ! et on se klaxonne les uns les autres, ça fleure la bonne humeur.

A notre arrivée nous retrouvons Franck, qui nous a invitées, et fait ouvrir pour nous les portes de ce haut-lieu, nous voilà au royaume de la 2 CV. Ambiance festive, bonne humeur toujours, animations diverses parfois loufoques, telle cette 2 CV remplie d'eau de mer à tirer le plus vite possible. Des 2 CV de toutes sortes, de tous âges, des belles bien retapées, bien briquées, d'autres plus anciennes et plus fatiguées, à en faire saliver amateurs et collectionneurs de 2 CV.

L'objectif de la journée était aussi pour nous, comme pour les Dodoche tours précédents, d'aller à la rencontre des gens, aux périphéries (chères au pape François). Nos voitures et tee-shirts estampillés Pape François ne laissaient planer aucun doute sur nos convictions et suscitaient quelques questions. Cette jeune famille d'Aytré dont les enfants grillaient d'envie de monter dans une 2 CV, et les parents de s'interroger : mais pourquoi les religieuses roulaient en 2 CV ? Alors on explique ce qui nous semble évident mais qui ne l'est pas, preuve... Il y a quelques décennies c'était la voiture la plus commune, pas trop onéreuse, et pour cette raison prisée des religieuses, facile à conduire et docile... immortalisée dans Le gendarme de St Troppez.  Joie de retrouver ce généreux garagiste de Chavagnes, Vendeedeuch, qui a dépanné le Dodoche tour plusieurs fois, donné un cours de mécanique à Anne et Nadia, qui ne facture pas son temps. Et ces 2 jeunes autostoppeuses qui levaient le pouce sans conviction et qu'on a embarquées pour quelques kilomètres à la sortie de l'expo. Elles voyaient bien défiler toutes ces 2 CV mais n'étaient pas au courant du rassemblement. Anne raconte :
"Les 2 filles, elles se promenaient et voulaient faire un tour. Elles habitaient dans le centre de La Rochelle mais elles se moquaient de l'endroit où on allait les déposer ! Finalement, on les a laissées sans trop le savoir près de chez elles ! Des jeunes pros, intéressées par notre aventure ! Des minutes excellentes où nous avons partagé comme lors d'une rencontre de Dodoche Tour ! Très emballées par le projet, elles ont demandé si on élargissait notre tournée au-delà de la Vendée genre Charente... on a dit qu'on réfléchissait à aller à Rome rencontrer le pape : "Trop cool !". Une très belle rencontre ! Je crois que si on ne vous suivait pas on aurait pris une heure pour papoter ! Un cadeau  !"

Pour terminer, cette sentence lue sur plusieurs 2 CV :
"Ceci n'est pas une voiture, c'est un art de vivre" (cliquer la photo ci-contre).
Certes il n'y a pas le confort XXIème siècle, mais rien d'essentiel ne manque, et c'est son charme : l'équipement a minima et rétro, les vitesses au tableau de bord, le starter, la demi-vitre à rabattre pour avoir de l'air, la conduite cool qui prend son temps, on dirait que le temps n'est pas le même quand on a pris place à bord d'une 2 CV... L'incontournable embouteillage à Marans en était presque sympathique...
Va donc savoir pourquoi ça fait sourire de voir une 2CV... alors tout un défilé !...


- Toutes les photos de la journée






- Vidéo de quelques animations






samedi 4 avril 2015

C'est con la vie !

Je la revois disant cela. Une parente, il y a plusieurs années déjà, mais j'y pense souvent.
Elle avait perdu un mari, puis un fils encore jeune et à nouveau un mari. Elle revisitait les bonheurs vécus mais surtout les souffrances et la mort. Et c'est vrai que sur ce dernier point elle n'avait pas été épargnée ! Elle faisait le tour de sa famille et de ses amis, tantôt le visage éclairé d'un timide sourire tantôt les yeux embués selon les événements. Et de conclure laconiquement : c'est con la vie.

Et elle avait raison. Oui c'est con la vie qui ne mène qu'à la mort. Oui c'est con la vie qui n'a pas de sens. Qu'est-ce que la vie, qu'est-ce que la mort si elles ne débouchent sur rien ?

Elle oubliait que même sans la foi sa vie avait eu un sens ne serait-ce que par les enfants qu'elle avait élevés avec amour et oubli d'elle-même, les maris et fils qu'elle avait accompagnés dans la maladie avec le même amour et oubli d'elle-même, les nombreux services rendus autour d'elle... Mais ça elle ne le voyait pas, l'énigme de la mort était trop forte.

Oui c'est con la vie si, au-delà de la mort, elle ne débouche pas sur autre chose.
Ma foi chrétienne me fait croire en une vie de bonheur avec Dieu au-delà de la mort. Et cette foi se fonde sur la résurrection du Christ, événement que l’Église célèbre en ce jour de Pâques.
Pâques, victoire de la vie sur la mort.
Pâques, immense message d'espérance et de joie au milieu de nos nuits et de nos douleurs.
Cela ne les supprime pas mais c'est croire qu'elles n'auront pas le dernier mot.

Oui c'est con la vie si Christ n'est pas ressuscité. Saint Paul le disait avec un peu plus de nuance : si Christ n'est pas ressuscité ma foi est vaine (1ère lettre aux Corinthiens, 15, 14).

Lecteur, qui que tu sois, croyant ou incroyant, agnostique, en recherche, regarde autour de toi les gestes, les paroles, les signes d'amour : ils disent la victoire de la vie sur le mal et sur la mort. C'est pas con la vie !

Belle fête de Pâques ! 


samedi 28 mars 2015

Mon habit c'est ma croix

Comme chacun [ne] sait [pas forcément] nous sommes dans l'année de la vie consacrée, et cela depuis le 30 novembre dernier et jusqu'au 2 février prochain (cf. articles précédents). Une grosse année de 14 mois. C'est la mesure bien pleine, tassée, débordante*  du Pape François qui a voulu cette belle année.
Les propositions pour cette année ne manquent pas. J'en retiendrai une plus particulièrement, peut-être pour son originalité, mais aussi pour son courage. Les plus jeunes religieux/ses du diocèse ont choisi d'aller à la rencontre des gens, sur le terrain, au plus proche de leur vie, simplement pour échanger avec eux, témoigner de leur joie de vivre dans un choix de vie particulier à la suite du Christ, répondre à leurs questions, prier avec eux... Une dizaine de tournées sont prévues au cours de l'année avec des points de rencontre aussi variés que les marchés, grandes surfaces, cafés débat, avec des adultes, des enfants et des jeunes, et surtout avec leur moyen de transport reconnaissable : des 2 CV, voilà pourquoi ils ont baptisé leur opération le dodoche tour.

Ils ont été boostés par le Pape François et l'ont pris au mot : 
Au lieu d'être seulement une Église qui accueille et qui reçoit à portes ouvertes, cherchons aussi à être une Église qui trouve de nouveaux chemins, qui est capable de sortir d'elle-même et d’aller vers ceux qui ne la fréquentent pas, ceux qui se sont éloignés d'elle ou qui sont indifférents..."**.

Pourquoi des dodoches ? Pourquoi tant de virées ?... je ne reviendrai pas sur leurs motivations, on peut les retrouver sur le site de la Vie Consacrée en Vendée (catégorie dodoche tour) mais je retiens leur bonheur au soir de chaque circuit, les richesses des rencontres, les échanges, les remises en questions, les questions dérangeantes, les signes de soutien et d'amitié tout simples.

- Cette jeune femme qui titille un peu Anne parce qu'elle n'a pas l'habit religieux et la réponse de la jeune Sœur : "mon habit c'est ma croix", et de montrer la croix qu'elle porte au cou.

- Le beau soutien de Vendée Deuch. Bien sûr les voitures avaient été révisées et remises en état de marche... mais cela n'a pas empêché quelques soucis en route. C'est encore Anne qui raconte : on a été en panne et ce super garage très connaisseur nous suit et nous dépanne à tout moment, n'importe où ! Alors on leur fait faire une révision générale d'expert... On va même avoir droit à un cours d'une heure : mécanique, démarrage, trucs et astuces.

- Cet autre garagiste qui a bien baissé sa facture de réparation du moteur en disant : cette voiture elle a dû visiter beaucoup de familles pauvres et rendre de nombreux services, vous allez me payer seulement ça.

- Les divers journalistes qui se sont manifestés d'eux mêmes et ont fait des reportages sympathiques et pleins d'humour.

Et encore plein de belles rencontres en perspectives. Le prochain dodoche tour c'est le 18 avril, à Fontenay-le-Comte, à ne pas manquer. Et cet été la tournée des plages, 13, 14, 15, 16 juillet. S'ils passent près de chez vous ne les loupez pas, vous ne regretterez pas  ;-)

* Cf. Luc 6, 38
** Interview du Pape François, repris dans le document Scrutate n° 8, p. 34


► Reportage de Damien Raveleau (France 3 Pays de la Loire)


bonnes soeurs en 2CV par Damien_Raveleau


D'autres reportages et photos sur le site de la Vie Consacrée 85 


mardi 3 février 2015

"Réveillez le monde !"

La journée de la vie consacrée revêtait cette année une allure particulière puisqu'elle s'inscrit dans l'année de la vie consacrée. Fixée au 2 février, elle a été célébrée la veille dans le diocèse de Luçon, un dimanche qui permettait à davantage de personnes d'y participer.

Un grand nombre de consacrés de tout le diocèse participaient à la messe à La Roche sur Yon, entourés de paroissiens, de parents, amis, collaborateurs... Je ne reviendrai pas sur le déroulement de la journée que j'ai déjà abordé sur le site de la vie consacrée du diocèse de Luçon. Je voudrais plutôt parler ici de la rencontre de l'après midi avec le Père Jean-Claude Lavigne, dominicain. Temps privilégié offert aux consacrés. Quelques notes de son intervention en attendant d'avoir le texte intégral.

Le Père Lavigne présente globalement la vie consacrée comme une manière de structurer notre vie, de la réorganiser autour de Dieu, d'articuler nos questionnements et nos espoirs autour de la Parole de Dieu. La diversité qui apparaît dans les formes concrètes de mise en œuvre correspond à différentes missions, différents besoins apparus au fil de l'histoire, on parle alors de charisme. Ce charisme, même porté à l'origine par des fondateurs, ne peut être revendiqué par personne, il est un don de l'Esprit à l’Église. Ne pas se l'approprier tout en continuant à lui faire porter des fruits.

Dans une société de plus en plus sécularisée, qui n'a pas besoin de l'hypothèse de Dieu pour expliquer le monde la vie consacrée a sa place et une parole à dire. Dans la lettre apostolique qu'il leur a adressée le Pape encourage les consacrés à regarder le monde avec réalisme et enthousiasme. Et cela en trois temps, comme les trois objectifs de cette année de la vie consacrée, et à travers six défis.

Trois objectifs 
  • regarder le passé avec reconnaissance... 
  • vivre le présent avec passion...  
  • embrasser l'avenir avec espérance...

en six défis :
  • montrer la joie de la fraternité, dans le dépassement. La fraternité comme une occasion et une chance de se dépasser. Puissions-nous ne pas faire mentir le Pape quand il dit : « Là où il y a les religieux il y a la joie »,
  • réveiller le monde en faisant naître la vie chez les autres, en dénonçant ce qui va mal, ce qui est de l'ordre de l'humiliation, en dénonçant les idoles et les fausses valeurs,
  • offrir une expérience de fraternité dans la rencontre, faire l'expérience que la fraternité est possible, être "experts en communion",
  • aller aux périphéries essentielles, là où les gens n'espèrent plus, à la rencontre de ceux qui souffrent,
  • offrir des espaces de prière, permettre de faire une expérience de la présence de Dieu,
  • aller à la rencontre de nos contemporains, d'autres religieux, de laïcs... partager nos charismes, ensemble être missionnaires...
Trois intuitions, six défis à relever, six combats, six terrains de lutte pour "réveiller le monde", non pas en criant plus fort que les autres mais en cherchant à mettre en place d'autres valeurs, au-delà de nos limites, au-delà de notre médiocrité. Interpellation exigeante et stimulante à la fois.

 

dimanche 11 janvier 2015

Je vis une foule immense

Mais quelle est donc cette semaine qui s'achève ? Trois jours d'angoisse, de barbarie, de tueries, de deuil et une journée de réconciliation et de fraternité. Semaine sanglante, dimanche de paix et d'unité.





J'étais cet après midi de ces trois... quatre... cinq millions (on ne sait pas très bien et pour une fois on ne chipote pas là-dessus) qui ont défilé en France ce week-end. Défilé calme, paisible, bon enfant. Des gens de partout, de tous bords, de tous âges. Depuis le haut de la place Viète la topographie de la ville permettait de voir s'étirer le ruban des marcheurs dans la rue principale. Pas de slogan, pas de cris, juste des affichettes "Je suis Charlie", "Je suis...", des crayons et des applaudissements à trois ou quatre reprises. Une marche sobre, digne.

De retour chez moi j'ai suivi ce qui se passait à Paris en zappant entre la télé et les réseaux sociaux. Photos, vidéos, interviews, tweets reflétaient l'ambiance parisienne. Les mots se bousculaient :
- la plus grande manifestation jamais recensée en France,
- journée historique, rare, c'est peu souvent qu'on a un tel sentiment d'union nationale,
- la police, les CRS on les aime (ça aussi on ne l'entend pas souvent),
- la France debout...
- contre le terrorisme, pour la France, pour la liberté,
- fier d'être Français,
- poignant, impressionnant, républicain etc.

Une volonté commune de faire face à la violence et de ne pas se laisser voler sa liberté, dans un élan de fraternité, dans la dignité et avec une grande émotion. Comment cette journée qui a rassemblé tant de gens divers sera-t-elle levain pour les jours suivants ? Il y aura un avant et un après 11 janvier 2015 dit-on, qu'allons-nous entreprendre individuellement et ensemble pour que demain soit plus fraternel, plus respectueux de l'autre, plus chemin de liberté ? "Puisse ce jour porter un fruit durable d'unité, de paix, de respect. A chacun de le décider" (Abbé Grosjean).


Je vis une foule immense, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues

Il essuiera toute larme de leurs yeux et la mort ne sera plus,
et il n'y aura plus ni pleur, ni cri, ni douleur.









samedi 3 janvier 2015

Meilleurs vœux

D'une vie antérieure de prof j'ai le souvenir que je n'aimais pas du tout cette rentrée de janvier. Ces quelques jours de vacances autour de Noël sont, plus que d'autres, une période de fête de famille. Je savais pertinemment  que tous les jeunes n'avaient pas forcément passé de bonnes vacances, plusieurs fois certains avaient vécu des drames (accident, décès, suicide...). Alors, le face à face avec 25 ou 30 jeunes au seuil de l'année nouvelle où la tradition veut qu'on s'adresse des vœux de bonheur, me mettait toujours mal à l'aise. Allais-je souhaiter, même avec la plus grande sincérité, "Bonne année, bonne santé et la bac à la fin de l'année" sans savoir dans quelle terre labourée ça allait tomber ?

Alors pour ces jeunes en fin d'adolescence, au seuil de la vie, déjà ou prochainement affrontés à des choix importants, j'ai souvent repris les vœux de Jacques Brel. Je trouvais (et trouve toujours) qu'ils sont une magnifique méditation sur la vie et le bonheur, tout un programme de vie.

En soi, ils n'ont rien de religieux, et pourtant croyant, non-croyant, personne en recherche... chacun peut s'y retrouver.
Lecteur, de tout cœur je t'adresse aussi ces vœux :



... Le seul fait de rêver est déjà très important.
Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir
et l’envie furieuse d’en réaliser quelques uns.
Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer
et d’oublier ce qu’il faut oublier.
Je vous souhaite des passions.
Je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil
et des rires d’enfants.
Je vous souhaite de respecter les différences des autres,
parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir.
Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence
et aux vertus négatives de notre époque.
Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche,
à l’aventure, à la vie, à l’amour,
car la vie est une magnifique aventure
et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille.
Je vous souhaite surtout d’être vous,
fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable.


Jacques Brel - 1er janvier 1968 - Europe 1