lundi 20 octobre 2014

Mission et jubilé

Fêter 10 ans de sacerdoce un dimanche des missions quand on est originaire du Ghana c'était une bonne idée. Et voilà comment le Père George nous a plongés au cœur de la mission lointaine en ce 19 octobre.

On se souvient de son arrivée chez nous, il y a un an. Pas le moindre mot de français dans son vocabulaire. Au début on bricole avec nos reliquats d'anglais scolaire, des gestes et des signes... et le courant passe vite. George est un battant, il s'est mis au français et à notre culture avec persévérance, même si "c'est dur le français !". Enjoué et fraternel il a vite trouvé sa place parmi nous et on l'aime bien George !

Pour que la messe soit aux couleurs de son pays il l'a préparée avec quelques Wallisiens et Réunionnais de la paroisse. Couleurs et volume garantis. Couleur des îles dans la chasuble de George et les étoles des prêtres, dans les fleurs et les fruits des offrandes. Harmonieux mélange de chants français et wallisiens en langue ou traduits. La musique est si simple et entraînante que tout le monde chante. C'est priant et c'est joyeux.

Il avait aussi invité le Père Vitalis, un confrère compatriote, en paroisse dans le Nord Vendée.

Même le soleil était au rendez-vous, pour un peu on se serait cru dans l'une de ces magnifiques Iles, il manquait juste un peu de rhum dans le jus d'orange du verre de l'amitié sur le parvis de l'église ;)

Bonne humeur et sourires sur tous les visages. Marie-France raconte l'accueil sympathique reçu à sa proposition de l'appel du mois de l'ACAT, alors que d'habitude les gens sont plutôt frileux et fuyants à ce moment-là. Un rapport avec la fête du jour ?...

Et la fête s'est poursuivie par un pique-nique, en plein air s'il vous plaît, avec tous ceux qui voulaient continuer la fête avec George et ses amis.

Merci George !

(D'autres photos et vidéos sur le site de la paroisse St Hilaire de Fontenay)

lundi 6 octobre 2014

Un bébé à tout prix

A Paris, Bordeaux... la Manif pour tous se met en place en ce début d’après midi dominical, les participants arrivent de tous horizons, c'est calme, bon enfant... La manif, c'est pour s'opposer à la GPA et à la PMA pour les couples homosexuels. Et tout ça dans un contexte de politique familiale pour le moins préoccupant.

A Rome, le matin même le Pape François a ouvert le Synode sur la famille, "dans une ambiance un peu tendue", nous dit-on après. Le Synode doit se pencher sur les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation, autrement dit comment se situer face aux évolutions de la société et en particulier celles qui touchent la famille.

Ni à Paris, ni à Rome, je regarde 13h15 le dimanche sur France 2 un reportage gentiment intitulé "2 hommes et un couffin" (1).

L'histoire du 13h15 de ce jour c'est Bruno et Christophe, homosexuels, veulent un enfant et comme la GPA est interdite en France il vont aller chercher ailleurs. Ah ça tombe bien, le sujet est pile dans l'actu du moment ! D'abord une mère porteuse, Véronica, aux USA, puis une donneuse d'ovocytes. Le reportage nous fait suivre l'évolution de la grossesse aux USA, le stress des futurs papas en France, les incompréhensions des parents de l'un d'eux... Techniquement le reportage est plutôt pas mal, les gens sont sympathiques et même attachants, on ne nous cache pas quelques difficultés mais au bout du compte ça se termine bien.  Deux belles petites filles vont voir le jour un peu avant terme, puis Colombe et Olympe vont rentrer en France avec leurs papas (ils se sont quand même mis à 4 pour faire ces 2 bébés).

Voilà pour l'histoire. Et on se prend des réflexions ahurissantes en pleine figure qui posent une palanquée de questions.
Véronica (déjà mère de 2 enfants) ne vit pas cette grossesse comme les précédentes : ce fœtus n'est pas à moi, c'est un corps étranger que je porte. Et pour éviter le rejet, pour que la grossesse tienne elle a un traitement lourd et douloureux. Toutes ces injections qu'elle se fait, tous ces produits chimiques qui envahissent son corps ils ne vont avoir aucune incidence sur les fœtus ?...
Elle apprend à son fils (5 ou 6 ans) que l'enfant qu'elle porte ne sera pas son frère...
Avec son mari et ses enfants elle vit proche de ses parents. Une famille chrétienne nous dit-on, qu'on voit prier avant le repas. Une famille qui approuve ce geste et ne comprend pas qu'en France ce soit interdit. "Elle est généreuse" dit sa mère. "J'ai fait ma B. A., j'ai gagné mon ticket d'entrée au paradis" dit Véronica après l'accouchement.
Et j'allais oublier la question financière. Très secondaire (ou seconde) il est vrai, quand on sait que ce n'est pas l'argent qui compte (ça c'est bon quand on en a), que Véronica et son mari (consentant) ne font pas ça pour de l'argent, mais que ça a quand même coûté la bagatelle de 100 000 € aux deux papas (dont 20 000 € pour Véronica et 6 000 € pour la donneuse d'ovocytes).

Et je n'ose penser aux questions qui ne manqueront pas de surgir dans la vie de ces petites.

Non moins ahurissantes les réactions sur Facebook de centaines de téléspectateurs. Et là on se demande si on est bien sur la même planète. Reportage magnifique... émouvant... touchant... j'en ai pleuré... bravo d'avoir osé... quelle honte de refuser ça en France... etc. avec en prime quelques allusions désobligeantes à la manif en cours au même moment. Et la poignée de courageux qui ont osé prendre le contrepied se sont fait grossièrement insulter.

Pour le moins ça décoiffe. Et en même temps on touche quelque chose de la pluralité et de l'étendue des situations, de la diversité des cultures. Alors Synode sur la famille, toi qui travailles à l'échelle mondiale je te souhaite bon courage. Et on a bien besoin de prier pour que souffle et soit entendu l'Esprit-Saint.

(1) Emission disponible 6 jours sur Pluzz



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