lundi 26 décembre 2016

Leçon de bernaches


Hier, jour de Noël, nous nous étions retrouvées à plusieurs communautés pour partager le repas festif du jour. Les conversations allaient bon train d'un sujet à l'autre au gré des idées et des humeurs quand soudain sont arrivées les bernaches, ne me demandez pas pourquoi ni d'où elles venaient !
Christiane nous a alors raconté l'histoire des bernaches. Une belle leçon de fraternité où les oiseaux du ciel ont encore beaucoup à nous apprendre.

A l'automne, lorsque vous apercevrez des bernaches volant vers le Sud pour l'hiver, dans une formation en "V", pensez à ce que la science nous a appris sur la raison pour laquelle les bernaches volent de cette façon. Chaque battement d’aile d'un oiseau donne une poussée à l'oiseau qui le suit. Une telle coopération permet à toute la volée de parcourir une distance d’au moins 71 % supérieure à celle que parcourent individuellement les oiseaux volant en solo. Lorsqu'une bernache laisse la formation, elle se heurte à la résistance de l’air qui s'oppose à ses efforts de voler seule et elle revient vite dans la formation pour profiter des avantages de voler avec les autres.

Nous pouvons appliquer le même raisonnement dans notre vie et travailler avec d'autres personnes qui vont dans la même direction que nous. Lorsque la bernache de tête est fatiguée, elle revient dans l'aile de la formation et une autre bernache prend la relève. Les bernaches qui sont à l'arrière crient pour encourager celles à l'avant.

Enfin, lorsqu'une bernache s'affaiblit, qu'elle est blessée ou qu'elle tombe de la formation, deux bernaches en sortent alors et descendent à sa suite pour l'aider et la protéger. Ses compagnes demeurent avec elle jusqu'à ce qu'elle meure. Elles repartent ensuite de leur côté ou se joignent à une autre formation pour rattraper leur groupe.

Si nous avions le bon sens de la bernache, nous nous viendrions en aide les uns les autres de la même façon.

Auteur inconnu... Commentaires inutiles... Je vous laisse méditer la jolie histoire   😉
 
Et ce n'est pas un conte même si l'histoire est belle, sauf qu'il semble que ce ne soit pas spécifique aux bernaches mais plus largement aux oiseaux migrateurs. Recherches scientifiques à l'appui. Allez donc faire un tour sur la revue Nature, au moins pour la jolie petite vidéo, et si vous êtes vraiment allergiques à l'anglais, il y a du français par ici.


samedi 24 décembre 2016

Joyeux Noël !

Quand je vois autour de moi cette avalanche de souffrances je me demande comment je vais pouvoir dire JOYEUX NOËL ! Dans la liste il y a bien sûr les deux dernières grosses catastrophes que sont l'attentat de Berlin et le carambolage de Ste Flaive des Loups. Mais je n'oublie pas la Syrie, Alep... les pays en guerre, les migrants, les malades, les isolés... Ces catastrophes qui s'abattent la veille de Noël, sans prévenir, alors que la fête se prépare : maladie, hospitalisation, décès.

Comment dire Joyeux Noël à toutes ces familles sans blesser ?

Et pourtant Noël c'est la victoire de la lumière sur les ténèbres, en ces jours où justement la nuit cède doucement le pas à la lumière. Et au fond du cœur de chacun brille cette petite lumière, cette espérance. Pour nous chrétiens, cette lumière s'appelle Jésus. Né dans un dénuement extrême nous croyons qu'il est venu nous sauver et nous apporter Lumière, Paix et Joie. N'était-ce pas le chant des anges accourus à la crèche, "Gloire à Dieu... et paix sur la terre aux hommes qu'il aime" (St Luc 2, 14) ?

Noël, dans l'esprit de chacun, c'est aussi la trêve, un jour dans l'année où peuvent cesser les conflits des plus grands aux plus petits de nos quotidiens. Et pourquoi la trêve ne durerait-elle pas plus longtemps ?... Puis-je faire un rêve, moi aussi, aujourd'hui ?

Bénédictines de Venière
Noël c'est ce Dieu désarmé et désarmant qui vient à nos devants redonner espoir  espérance aux hommes.

Christian de Chergé disait : « Il s’agit bien pour le Fils de Dieu de prendre une humanité semblable à la nôtre et de la conduire à son terme qui est d’entrer dans la vie de Dieu.
Il nous faut trouver dans le mystère de l’incarnation nos vraies raisons de rester malgré les menaces et la tourmente. Noël, c’est l’Emmanuel, Dieu silencieusement présent, présence de l’amour même qui seul est révolutionnaire, qui seul transforme les cœurs des uns et des autres... »

Alors oui, avec confiance,  je vais oser dire

J O Y E U X   N O Ë L   !

et que le Prince de la Paix venu crécher chez nous et dans nos cœurs nous aide à être artisans de Paix là où nous sommes.




dimanche 18 décembre 2016

70 ans à la Maison diocésaine de Saintes

Une communauté qui ferme c'est toujours un déchirement. Pour les Sœurs qui partent mais aussi pour la Congrégation, l'Église locale (paroisse ou service) qu'elles laissent et où elles avaient trouvé leur place pour la mission qui leur était confiée. C'est reconnaître nos limites tout en rendant grâces pour le vécu, les relations et les amitiés nées et entretenues et passer le relais à d'autres. Ainsi en a-t-il été pour la communauté de la Maison diocésaine de Saintes. Trente cinq Sœurs y ont assuré divers services depuis 70 ans, de la direction de la Maison à l'entretien du linge en passant par l'animation spirituelle, l'accueil de groupes, la cuisine, le fleurissement, la Sacristie, le soutien à quelques prêtres résidents...

C'est en 1947 qu'une communauté de Sœurs des Sacré-Cœurs arrive au petit séminaire de Saintes, à la demande de Mgr Liagre, évêque de La Rochelle et Saintes. Déjà depuis 1920 une autre communauté était présente au grand séminaire de L'Houmeau. Le grand séminaire fermé, le petit séminaire transformé en Maison diocésaine, les Sœurs y sont restées jusqu'à ce jour.

Ce vendredi 9 décembre le personnel de la Maison diocésaine s'est donc retrouvé pour une messe d'action de grâces pour ces 70 années de présence de la Congrégation, autour de Mgr Colomb, évêque de La Rochelle et Saintes, et de son Conseil. Une quinzaine de Sœurs ayant travaillé en ce lieu étaient également présentes tandis qu'on fêtait aussi le départ à la retraite de Marie Claude, après 40 ans de services discrets dans la maison et formée à l'école des "Sœurs de Mormaison".

Les unes et les autres ont exprimé remerciements et reconnaissance qui pour les liens tissés, le bonheur de vivre dans ce département et ce diocèse, dans cette maison où elles ont tant reçu par la diversité de l'accueil de gens d’Église ou hors Église, qui pour l'accueil, le travail discret, le service caché, la prière et la bonne humeur. Reconnaissance aux Sœurs qui ont fait vivre cette maison et lui ont- donné une âme depuis 70 ans.

Pour Sœur Jacqueline et Sœur Louise, une page se tourne. Dans un mois elles quitteront définitivement Saintes pour une autre mission au Centre spirituel Pierre Monnereau, à Mormaison. Un peu un retour aux sources, mais toujours dans l'accueil et le service, à la suite de Celui qui est Chemin, Vérité, Vie.







samedi 10 décembre 2016

Lettre ouverte à Isabelle

Chère Zabou,

Le voilà arrivé le grand jour pour lequel tu te prépares depuis si longtemps, pour lequel aussi tu nous as bien préparés. A la fois aboutissement d'un long chemin et nouveau départ.

Quand j'ai commencé à te "fréquenter" tu m'as tout de suite intriguée. Qui donc était cette toute jeune femme qui partageait si ouvertement sa foi sur les réseaux sociaux, qui jonglait entre CAPES, agrégation et blog, entre servants d'autel et école de prière, entre chemin de Compostelle puis via Francigena, réco et accompagnement spirituel ? Pas la dernière à blaguer et profonde dans sa foi et sa réflexion. Capable de rire, faire rire, d'un vrai coup de gueule et de pardon, de pleurer dans un couloir d'hôpital ou au chevet d'un mourant et aussitôt de rebondir dans sa foi... Partageant sans complexe sa prière au rythme des temps liturgiques... J'ai vite compris qu'une vocation bourgeonnait et se cherchait sans savoir laquelle évidemment.

Et voilà, ce matin, dans la cathédrale de Nanterre, tu as été consacrée par Mgr Aupetit dans l'ordre des vierges consacrées, une forme de vie consacrée que l'on redécouvre, pas facile à faire entendre dans le monde d'aujourd'hui. Tu dis toi-même ta vocation "si méconnue chez la plupart des chrétiens", mais qu'elle est pour toi, par la prière, réponse à l'attente de Dieu.

Lundi tu seras la même pour tes collégiens de ZEP qui te donnent parfois du fil à retordre mais que tu aimes, et ils te le rendent bien. Tu ne pourras rien leur dire de ton engagement, devoir de réserve oblige, mais pourtant ils ont déjà compris que tu les aimes et ne cherches qu'à les faire grandir. 
 
Ce chemin qui s'ouvre devant toi aujourd'hui est chemin de bonheur. Je te souhaite bonheur dans ce choix de vie, continue à être témoin heureuse de ta foi et de tes engagements en Église. Merci pour la richesse de ta présence sur ce continent digital, pour reprendre une expression de Benoît XVI, où nous nous sommes rencontrées, merci pour ce que j'y ai reçu de toi. Ma prière continue de t'accompagner. Avec Marie, que le Seigneur achève ce qu'il a commencé en toi.

Très fraternellement à toi,

Cybersister

PS 1 - Ne va pas t'y tromper, je sais que tu as aussi plein de défauts...
PS 2 - Je t'ai piqué une photo... et quelle photo ! Tu ne m'en veux pas ?  😉

jeudi 8 décembre 2016

5 ans déjà !

C'était en effet un certain  8 décembre 2011, une page se tournait, une nouvelle aventure commençait. C'est mon réseau bien aimé qui m'a rappelé ça ce matin en allumant mon ordinateur, avec photo à l'appui. 

Ce jour-là une petite Congrégation fusionnait avec une plus grande. Je savais ce que je quittais, je ne savais pas bien où ça me mènerait mais j'y allais avec confiance et espérance. Je n'ai pas été déçue. Si le grand nombre a pu être pour certaines un élément déstabilisant j'y ai vu un facteur d'ouverture. D'autres sœurs à mieux connaître, d'autres terrains de mission, d'autres pays à découvrir. Le mélange des communautés a permis cette ouverture et a cassé la routine.

J'avais eu l'audace de penser avec plaisir et soulagement : finies maintenant les responsabilités de Congrégation !  Ça n'a pas duré longtemps ! Très vite "on a pensé à moi", à quoi j'ai répondu une fois, "j'aimerais bien que vous pensiez un peu moins à moi". D'abord des propositions de formation puis des appels plus clairs à quelques responsabilités dans la Congrégation. C'était à la fois courageux de leur part et me faire confiance pour une mission qui me dépassait dans cette Congrégation que je ne connaissais pas, où j'avais tout à découvrir ! Puisqu'elles me faisaient confiance, mon oui a été une façon d'apporter ma part à la fusion : vous nous avez accueillies, soyez-en remerciées et j'accepte ce service si vous m'en jugez capable.

J'ai fait mon chemin, j'ai découvert, j'ai bien peiné pour comprendre et connaître (et ce n'est pas fini !) mais ces années de Conseil m'ont aidée à connaître la Congrégation et les Sœurs tout en servant l'une et les autres et à retrouver le dynamisme de la vie religieuse dans une Congrégation diocésaine.

En ce 8 décembre, fête de l'Immaculée Conception, avec Marie je rends grâces pour ces 5 années et je lui confie l'avenir de la Congrégation, le chemin que nous faisons ensemble au cœur de l’Église.