dimanche 26 janvier 2014

Une messe sans communion

Pour les cathos pratiquants gens du sérail cette expression est un non-sens, et fait parfois sourire. C'est pourtant ce qu'on entend au presbytère quand les gens viennent demander une célébration pour un mariage ou des obsèques.  Pas très au fait du vocabulaire récent ni des pratiques possibles ils utilisent LE mot qu'ils connaissent, et demandent une messe. Parce que pour beaucoup toute démarche de prière catholique à l'église est messe, à défaut de savoir distinguer une messe d'une autre célébration. Alors pour être sûrs de la demande on se risque parfois à schématiser et on parle de messe sans communion pour une célébration, un temps de prière à l'église. (Et ne parlons pas d'Eucharistie, ce mot encore plus abscons pour le commun des mortels !). Et si par-dessus le marché on a une célébration sans messe, présidée par un prêtre et dans une église, alors là tout est brouillé. C'est donc bien une messe sans communion.

Alors cette longue intro pour évoquer une de ces messes sans communion à laquelle j'ai participé récemment, mais cette fois de l'autre côté de la barrière si je puis dire, non plus au pupitre d'animation, mais au premier rang du deuil. J'ai donc préparé cette messe sans communion célébration religieuse avec un objectif à deux facettes : d'une part que les textes soient porteurs d'espérance et d'ouverture et d'autre part que l'ensemble soit le plus compréhensible possible pour tous aussi bien dans le choix des textes que dans les paroles et les rites. Un vrai défi !

J'ai essayé... avec ce que l'église et la liturgie m'offraient. Mais c'est aussi un texte de Martin GRAY qui a eu ma faveur pour terminer la célébration. Oui, je sais cela peut paraître discutable, Martin GRAY à la foi en point d'interrogation. Et bien justement ce qu'il dit n'a rien de déplacé, même dans une église. Il n'y est pas question de foi en Dieu certes mais elle y est sous-jacente. Une belle parole sur le chemin des chercheurs de sens et de Dieu. 


ILS SONT TOUS VIVANTS

Je n'ai qu'une certitude :
Ceux que j'ai aimés, ma famille, mes camarades, mes enfants,
Demeurent vivants en moi.
Ils guident encore mes pas.
Leur être fidèle, ce n'est pas s'enfermer dans la douleur.
Il faut continuer de creuser le sillon : droit et profond.
Comme ils l’auraient fait eux-mêmes
Comme on l'aurait fait avec eux, pour eux.

Être fidèle à ceux qui sont morts,
C'est vivre comme ils auraient vécu, c'est les faire vivre en nous,
C'est transmettre leur visage, leur voix, leur message aux autres.
Ainsi, la vie des disparus germe sans fin.
Je ne sais pas si je dois me dire croyant.
Je ne puis dire : je crois en Dieu.
Je ne puis dire non plus : je crois...
Ce que je dis seulement,
C'est que la mort ne détruit pas l'amour que l'on portait
A ceux qui ne sont plus...
Je le sais parce que tous les jours je vis avec les miens...

Ce que je sais aussi, c'est que la vie doit avoir un sens.
Ce que je sais encore, c'est que l'amour est la clé de l'existence.
Ce que je sais enfin, c'est que l'amour, le bien, la fidélité et l'espoir
Triomphent finalement toujours du mal, de la mort et de la barbarie.
Tout cela, je le sais, je le crois...
Dieu est-il au creux de ces certitudes ?
Je ne sais pas... je cherche...

Martin GRAY


Bon, en fait j'avais surtout envie de vous partager ce beau texte de Martin Gray ;)


1 commentaire:

Marie-France Dauce a dit…

Ton titre m'a fait penser à la messe d'hier à l'Union Chrétienne...j'éprouve un petit malaise à chaque fois. Messe sans communion.... pour le Pasteur, venu pour la prédication dans le cadre d'un échange de chaire (Unité des chrétiens!!!)...j'ai pensé ne pas communier par solidarité!!!! je ne l'ai pas fait ! à quand une messe avec communion pour tous les chrétiens qui le veulent ? Marie-France Dauce