dimanche 12 février 2012

Pour un dimanche de la santé

Quand je l'ai rejointe à la sortie de la messe, furtivement elle a essuyé une larme au coin de l’œil. Juste à temps avant que cette larme n'entraîne derrière elle, sur la joue, la cascade qui gonflait.

J'avais bien remarqué depuis quelque temps sa démarche moins énergique. Et d'ailleurs, mais c'est vrai, je ne la voyais plus marcher et arpenter les rues de la ville.
Et il m'avait semblé une fois ou l'autre qu'elle clopinait un peu.
Mais elle n'en parlait pas. Elle essayait même qu'on ne s'en aperçoive pas. Mais là, ce matin... comme un trop plein...

C'était le dimanche de la santé, et la prière universelle avait vraiment été préparée à l'attention des malades et de ceux qui leur donnent du temps, des soins et de l'affection. Elle l'a prise en pleine figure, à un moment où elle se lasse de ne pas savoir, et ça a remué des choses en elle. Un coup de cafard.
Depuis le temps qu'elle est trimbalée de médecin en spécialiste, d'analyse en examen, de calmant en antimachin... et chacun se renvoie la balle. Non, ce n'est pas de mon ressort. Et les examens qui ne sont pas bons mais aussi pas suffisamment mauvais... Oh elle ne leur en veut pas, et puis elle voit bien qu'ils cherchent... mais elle aimerait bien quand même qu'ils trouvent...
Alors parfois ça lui sape le moral et elle a un coup de blues, et elle continue à clopiner.

Elle avait un peu honte en évoquant rapidement tout ça : il y a tant de gens bien plus malades, qui souffrent bien plus qu'elle, et depuis plus longtemps... Un peu honte de s'être laissée aller... Un peu honte de son coup de cafard...
Bien vite elle a repris le dessus et elle est repartie avec un sourire au travers des yeux brillants.

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