mardi 12 mars 2013

Twitter, 115 cardinaux et un conclave

Se risquer à écrire quelque chose sur le conclave maintenant relève de la témérité ou de l'inconscience. Tout a été dit, écrit, filmé, que pourrais-je ajouter ? Beaucoup de très bons articles, des approches diverses, des sujets complémentaires, une grande richesse. Je ne me souviens pas d'une telle effervescence abondance pour l'élection du précédent pape.

J'ai suivi tout ça avec une certaine attention et en particulier sur Twitter, et aujourd'hui d'un peu plus près encore évidemment.
Ce matin avant la messe, plusieurs cardinaux ont envoyé leur dernier tweet (last tweet before Conclave) en remerciant leurs followers (abonnés) de leur être unis pendant ces jours et de prier pour le conclave et pour l’Église. Dernier message de cardinaux à leurs Églises.

Dans l'après midi grâce à quelques journalistes on a pu suivre le déroulement de l'entrée en conclave, la procession, le Veni Creator, la prestation de serment, agrémentés parfois de quelques photos, des remarques sur l'ambiance. A travers ce défilé de tweets on entrait dans un événement vécu en direct et à travers le monde. Twitter permettait des réactions et une certaine communion que n'autorisent pas la radio ou la télévision. L'émotion des cardinaux, la gravité du moment étaient perceptibles.

Et puis ce fut le "Extra omnes", tout le monde dehors. Donc les voilà bouclés, enfermés dans la Sixtine jusqu'à ce qu'il en sorte un pape. Confisqués les téléphones, smartphones, tablettes et autres outils du web 2.0. Bannie toute communication avec l'extérieur et donc exit Twitter. Parce que parmi les cardinaux, on l'a vu, il y en a plusieurs qui twittent honorablement. Et ça c'est nouveau par rapport au conclave de 2005 où Twitter n'était pas encore né. Les voilà sous clé, ce que signifie conclave d'ailleurs. Seuls avec leur conscience devant Dieu. Dans l'après midi ils ont prêté serment de conserver le secret et de voter librement. Avant de voter ils s'engagent à voter en conscience et enfin au moment de déposer leur bulletin dans l'urne ils disent une dernière prière, qui d'ailleurs pourrait être reprise pour toute élection : "Je prends à témoin le Christ Seigneur, qui me jugera, que je donne ma voix à celui que, selon Dieu, je juge le plus apte pour remplir cette charge."

Le conclave est le temps du secret, du silence, de la prière, pour une décision prise en conscience et devant Dieu. Et Twitter (que j'aime beaucoup) n'y a plus sa place, son rôle c'était avant, ce sera après, mais pas pendant. Place à l'Esprit Saint.


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