dimanche 24 juin 2018

Prêtre aujourd'hui...

En cette veille du dernier dimanche de juin, je me laissais aller à regarder sur internet quelques images et vidéos d'ordinations sacerdotales. En effet ce week-end, proche du 28 juin, fête des apôtres St Pierre et St Paul, auront lieu plusieurs ordinations de prêtres en France. 125 ordinations nous dit-on. Objectivement 125 c'est un bon chiffre, mais ramené sur la terrain cela ne fait que 1,3 prêtre par diocèse.

Des jeunes s'engagent et donnent leur vie à Dieu au service de l’Église dans un diocèse, et cela pour toute leur vie. C'est long une vie aujourd'hui !... Leur don est total et généreux. Là aujourd'hui ils sont entourés de leurs familles, de leurs nombreux amis. Sur les réseaux sociaux ça transpire la joie et le bonheur.

Et en même temps je voyais internet s’enflammer à propos de ce prêtre qui a giflé le bébé qu'il devait baptiser. Une vidéo vue par des millions d'internautes, le scandale, des tweets violents et haineux contre cet homme et pendant qu'on y est contre le prêtre en général et l’Église elle-même.

Même si son geste peut s'expliquer par la fatigue, l'âge (89 ans), les cris du bébé... rien ne le justifie. On est bien clair là-dessus. Mais cela n'autorise pas pour autant un tel acharnement sur lui, une condamnation péremptoire faisant fi de ce qu'a pu être toute sa vie de prêtre. Ce prêtre a peut-être fait du bien toute sa vie, loin des caméras, loin des directs, loin des lynchages par écrans interposés. Ces fruits seront oubliés parce qu'une vidéo est devenue virale. Cette société du direct devient irrespirable écrit Mahaut Herrmann, journaliste.

Certes cet événement ramène sur le devant de la scène une multitude de questions sur l’Église et la vie des prêtres, questions récurrentes, mais les balancer ainsi avec mépris et agressivité ne fera rien avancer.

Voilà, c'est ça internet : le beau et le très moche et méchant qui s'entremêlent. Le quasi-anonymat derrière lequel on se réfugie pour se laisser aller à l'injure et au dénigrement.

Alors, à la messe de ce samedi soir l'intention de prière empruntée au Pape François prenait corps et visages : "Pour que les réseaux sociaux favorisent la solidarité et l'apprentissage du respect de l'autre dans sa différence".

Et puis, à la fin de la messe, la petite annonce en plus, celle qui n'est pas sur les feuilles. Dès les premiers mots l'assemblée est toute ouïe. Tout d'abord on nous dit que notre curé est prolongé dans sa mission de curé de notre paroisse et de la paroisse voisine. Bon, là ce n'est pas un scoop, on n'y apprend rien. Et le prêtre de poursuivre la lecture de son message : les prêtres de l'équipe pastorale de Fontenay apporteront leur soutien aux paroisses de Fontaines, Benet et Maillezais. Là, par contre, grosse surprise. Visages interrogateurs. Et le prêtre d'ajouter avec humour et sourire : "espérons que nos santés tiendront".
Nous y voilà. On savait bien que ça viendrait un jour. Mais tant que ce jour est demain on n'y pense pas trop. Et là c'est aujourd'hui. C'est aujourd'hui que des prêtres travaillent jusqu'à pas d'âge et que, un peu plus jeunes, leur mission s'étend sur des secteurs géographiques de plus en plus vastes.

Un nouvel évêque nous arrive, il était attendu, il est bienvenu, bien accueilli. Un grand chantier l'attend.... Comment allons-nous trouver ensemble des chemins de foi et de prière sans avoir toujours besoin d'un prêtre... ou plutôt sans qu'un prêtre soit toujours indispensable ?

Prions pour les prêtres, au service de leurs frères habituellement jusqu'à 75 ans et au-delà pour encore de nombreux services. Prions pour les vocations sacerdotales. Prions pour l’Église.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je ne peux m'empêcher d'éprouver de la pitié pour ce malheureux prêtre....ce vieil homme dont on ne peut que réprouver la réaction vis à vis du bébé qu'il allait baptiser bien sûr.... Mais ce vieil homme qui aurait dû peut être se reposer après de longues années de sacerdoce et qui était encore là pour rendre des services....j'imagine qu'il doit souffrir de cette médiatisation de son geste regrettable... Et de ce qui en découle.... MFDauce