dimanche 22 juillet 2012

Responsabilité et charisme

Tel était donc l'intitulé de la session à laquelle je m'étais courageusement inscrite il y a 4 mois. Nous étions 26 à avoir osé tenter cette aventure la semaine dernière. Car ce fut bien une aventure, comme je le pressentais, exigeante mais riche.

Les intervenantes, deux religieuses canadiennes de l'Institut de Formation Humaine Intégrale de Montréal (IFHIM).
Le sujet... c'est le titre de ce billet.
Le sous-sujet : comment vivre mes responsabilités en étant pleinement humaine et enracinée dans mon charisme.
Les participantes : 26 Sœurs, ayant une responsabilité dans la Congrégation, la plupart responsables de communauté.
La durée de la session : 5 jours bien pleins.

Jusque là tout va plutôt bien.

La méthode... ah là ça commence à dépayser. Dès la première matinée, première déstabilisation : pas de plan annoncé, pas de plan suivi (me semble-t-il), cadre horaire minima. On fait une remontée de travail de groupe, sans savoir de combien de temps on dispose. Déjà ça me dérange. Qui veut encore s'exprimer ?...  Bon, combien de temps ça va durer ? Il faut que tout le monde y passe ou c'est seulement si tu veux ?... Mon cartésianisme en prend un sale coup. Pourtant va falloir s'y faire si c'est sa méthode pas de méthode !

Au-delà de ce constat déstabilisant le but de la démarche, bien rodée quand même,  était de conduire chacune vers elle-même pour mieux aller vers les autres. Comprends-toi toi-même pour comprendre les autres. Va vers toi-même pour mieux aller vers les autres ensuite. Pousse la porte oubliée...  Se connaître, marcher vers soi, pour finir par s'ouvrir à la multitude... Notre Dieu est communion. Il nous ouvre à la communion.

Prendre conscience de mes façons de faire, de mes réactions, de mes motivations, de mes blocages... Donc gros travail sur soi. C'est pas évident, comme on dit. Faut se jeter à l'eau...

Prendre en soin les personnes qui me sont confiées, cela commence par ME prendre en soin. Clarifier mon fonctionnement perso, les incompréhensions, apprendre à dire non... Chercher le comment  qui amène à prendre des décisions plutôt que le pourquoi  qui entraîne à des explications sans fin. Marie a dit à l'ange : "Comment  cela se fera-t-il ?"

Même le temps de détente du premier soir a été minutieusement revu. C'est pas croyable tout ce qu'on peut découvrir dans une simple soirée danses folkloriques !

Dès le début Claire Hamel (l'intervenante principale) a parlé du charisme de la Congrégation. Au fil de nos partages et récits elle nous l'a fait reconnaître et nommer. Comme ça, sans en avoir l'air, au détour d'une action, d'une parole. Tiens, oui, là je n'avais pas fait le lien, mais oui, ça nous caractérise... Un charisme actif et incarné, aujourd'hui encore.

Un charisme enrichi des charismes des Congrégations accueillies par fusion. Une histoire qui s'écrit et s'enrichit de l'histoire des unes et des autres. Des fondateurs qui ont tous en commun d'avoir été relayés par des femmes dans la réalisation de leur projet d’Église. Des femmes au rôle effacé, mais efficaces. Des femmes dont on ne sait rien, dont on n'a presque rien dit. Des femmes qui ont été sollicitées et qui ont répondu à un appel. Chacune a quelque chose à nous dire aujourd'hui encore.

Pas facile de parler de ce genre d'expérience qui s'inscrit au plus profond de chacune. Mais, vécue ensemble, elle a créé et soudé le groupe. Chacune a joué la carte de l'aventure dans la confiance et personne ne l'a regretté. Je ne m'étais pas trompée en acceptant de faire cette session : refuser eût été rater quelque chose. Le chemin de la tête au cœur est possible... il faut s'en donner les moyens. Le chemin est ouvert, il reste à le poursuivre. 

Le jour où l’Éternel m'appellera, 
aurai-je l'impression d'avoir vécu ma vie, celle qui vivait au fond de moi,
ou aurai-je l’impression d'avoir vécu celle qui m'a été dictée par les autres,
ou celle que j'ai vécue pour plaire aux autres ?
Notre vie reflètera-t-elle notre profondeur ?


1 commentaire:

sœur des Sacrés Coeurs a dit…

Super ton commentaire, ça met l'eau à la bouche, tu es la première à m'en dire quelque chose de succulent, avec le contenu car tous les échos que j'ai eus étaient positifs.