Pas d'école pour les enfants.
Un nouveau magasin FNAC a ouvert la veille.
Les badauds s'y engouffrent. Simple curiosité, ce n'est qu'une FNAC, ou histoire de donner un but à la balade du jour. Beaucoup de monde. Beaucoup de jeunes et d'enfants. Beaucoup de rayons. Beaucoup de jolies choses, attrayantes.

Alors que je cherche LE stylo qu'il me faut dans cette étendue de rayonnages un gamin (6-7 ans), seul, promène des yeux écarquillées sur des étals trop tentants, juste à hauteur de ses yeux.
Léger coup d’œil à droite, à gauche... doucement il prend un crayon et le fait remonter dans sa manche pour le glisser aussi discrètement dans sa poche en quittant tranquillement le rayon, nez en l'air.
Pourtant nos regards se croisent.
Il poursuit son chemin.
Réflexion à la vitesse de l'éclair : j'y vais ? j'y vais pas ? ce n'est qu'un crayon.... ça ne ruinera pas la FNAC... tu ne le connais pas ce gamin, occupe-toi de tes oignons...
et je le rejoins doucement, de l'autre côté du rayon.
Il ne s'est pas enfui.
On se regarde, en face.
Il sait que j'ai vu. Il marque une brève hésitation, mais ne bouge pas. Le crayon est dans sa poche, on ne le voit pas.
Je glisse à voix basse : Tu l'achètes ce crayon ?... Si tu ne l'achètes pas... il faudrait le remettre.
Et je le quitte.
Il a remis le crayon. Il s'est sauvé.
Je n'ai pas cherché à voir où il allait, qui il allait rejoindre.
Je suis repartie avec plein de questions : de quoi je me mêle ? qu'est-ce qui s'est passé dans sa tête de gosse pendant ces 2 minutes ? certainement il va rester seul avec ce secret, ça m'étonnerait qu'il raconte ça à ses parents. Déjà une habitude chez lui ? un accident ? Mais c'est vraiment trop tentant tous ces crayons de toutes les couleurs, là, juste à sa portée.
Tout ça rien que pour un crayon... et maintenant les rayons de Noël se mettent en place... on recommence l'histoire ?