samedi 28 avril 2012

Quand parler vocation religieuse n'est plus tabou


De mémoire de Cybersister je ne me souviens pas d'une telle profusion d'articles, billets, émissions, reportages sur la vie religieuse à l'occasion de la Journée Mondiale de prière pour les Vocations. Comme une explosion.

Flashmob - Parvis de Notre-Dame de Paris (29-01-2012)
Habituellement cette journée était modestement relayée dans les médias, et peu de temps avant. Cette année ça a démarré bien plus tôt. Quand ? Il me semble que le coup d'envoi c'était le week-end des jeunes religieux/ses à Paris fin janvier, avec la partie la plus visible pour le public qu'a été la flashmob sur le parvis de Notre-Dame le 29 janvier : "Brother & Sister Act, Missionnaires de l'espérance" (surtout ne pas oublier  Missionnaires de l'espérance, ils y tiennent). Coup d'envoi ? Coup réussi alors, puisque justement c'était un des buts : lancer une année de la vie consacrée. Depuis fin janvier, et crescendo depuis quelques semaines, les médias cathos (cathos, évidemment quand même) et aussi sur la toile soit dans les réseaux sociaux soit sur les sites cathos on assiste à une véritable campagne-info-témoignage sur la vie consacrée. Un véritable buzz sur Facebook,  Twitter et les blogs.

Assez paradoxalement, dans une société et une Église en crise il semble aujourd'hui plus facile d'aborder la question de la vocation sacerdotale ou religieuse, elle suscite moins de résistance voire de rejet qu'il y a quelques proches années. Et le sujet est relayé sans complexe par les jeunes eux-mêmes. Que s'est-il passé ?

Après une période où on avait mis à part dans la vie de l'Eglise les prêtres et les religieux, leur mettant en prime sur les épaules la charge d'être parfaits, après une période où LA vocation c'était la vocation à être prêtre ou religieux, on a (re)pris conscience que tout chrétien est d'abord un baptisé qui doit vivre son baptême dans l’Église et le monde, c'est là sa vocation première. L'unique appel à la sainteté pour tout chrétien de par son baptême. Et cette vie de baptisé se concrétise dans une réponse à un appel de Dieu dans différents états (célibat, mariage, célibat religieux ou sacerdotal). Cette mise au point était nécessaire, merci Vatican II.

Mais tombé de son piédestal dans un contexte sociétal également en forte mutation, le concept de vocation religieuse s'est heurté à un rejet. Le sujet était devenu quasiment tabou. La vocation, oui, disait-on du bout des lèvres, parce qu'il en faut bien, mais pour les autres. Il faut des prêtres et des religieux... on y croit... mais chez le voisin.

Et aujourd'hui on ose dire ouvertement sa foi, le sujet de la vocation religieuse peut être abordé sereinement, sans rejet. J'ai déjà dit ma surprise, en arrivant sur Facebook, d'y trouver une présence active et engagée de jeunes chrétiens. Et ça continue...

Certainement a-t-on pris le taureau par les cornes parce que cela devenait très grave et urgent, et on a le résultat d'une volonté des évêques et des Congrégations religieuses. Certainement récolte-t-on le travail caché et persévérant des services d’Église et des Congrégations. Et, en réponse aussi, la volonté des jeunes de vivre à fond leur expérience dans un monde qui a changé. Oser dire, oser se dire, oser témoigner de sa foi... et s'exprimer avec et par les moyens d'aujourd'hui.

Flashmob - Parvis de Notre-Dame de Paris (29-01-2012)
Ce rassemblement de janvier a été un événement déclencheur ; des participants vont jusqu'à dire que la vie religieuse ne sera plus la même. Serions-nous à un moment charnière ? Des manières de vivre changent, il faut en prendre acte et ne pas les bouder, mais les fondamentaux demeurent : l'engagement à suivre le Christ, les vœux pour les religieux, manifester le visage du Christ au milieu du monde. Témoigner du bonheur de vivre à la suite du Christ, hic et nunc.

Réjouissons-nous de cette liberté de parole retrouvée et soyons appelants. Car la vocation reste une réponse à un appel : "Le Maître est là, il t'appelle" (Jean 11, 28) ou "Viens, suis-moi" (Luc 18, 22) L'appel de Dieu passe par nos médiations humaines d'appelant, d'accompagnateur dans le discernement, de témoin. Appel et réponse vécus en Eglise, jamais Dieu-et-moi-tout-seul-avec-Lui, jamais sans les autres.

A suivre donc tout au long de cette année les différents temps forts de l'année de la vie consacrée dont le prochain rendez-vous est :
17-20 mai 2012, un week-end pour les 18-30 ans à Chavagnes-en-Paillers (Vendée)
avec Jean-Pierre Longeat (abbé de St Martin de Ligugé) et
Sœur Nathalie Becquart, xavière (directrice adjointe du Service National pour l’Évangélisation des Jeunes et pour les vocations). 
Prière du service national pour l'évangélisation des jeunes et pour les vocations
pour cette 49ème journée mondiale de prière des vocations :

Dieu notre Père, Seigneur du ciel et de la terre,
entends la prière confiante de ton peuple.
L’Église de ton Fils Jésus-Christ a toujours besoin du témoignage
et du service de femmes et d'hommes qui te soient entièrement consacrés
Aujourd'hui comme hier, 
tu appelles des disciples à suivre ton Fils.
Mets dans leurs cœurs assez de foi et de charité
pour répondre à ton amour.
Que l'Esprit Saint les aide à te consacrer leur vie,
pour ta plus grand gloire,
au service de leurs frères et sœurs en humanité. Amen.


Quelques liens :
Flashmob du 29 janvier 2012 sur le parvis de Notre-Dame de Paris
♦ Clip "Le bonheur de la vie religieuse" (Brother & Sister Act 2)
♦ Site du Service National pour l'évangélisation des Jeunes et pour les vocations
♦ Page du Jour du Seigneur pour la Journée Mondiale de prière pour les Vocations
♦ Site de la CORREF (Conférence des Religieux et Religieuses de France)
♦ Page Corref-Jeunes sur Facebook


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je voudrais savoir à partir de quand peut-on demander à rentrer dans les ordres ?

Cybersister a dit…

Je ne sais quel sens vous donnez à "quand"... Est-ce une question sur l'âge ? sur le cheminement ?...
Il n'y a pas vraiment d'âge limite pour s'engager dans la vie consacrée. Cependant il me semble qu’aujourd’hui il est souhaitable que le (la) jeune ait mené un temps une vie d'adulte, j'entends par là une autonomie par rapport à sa famille et une expérience professionnelle (même si je suis consciente que le contexte actuel est difficile).
En dehors de ces deux points il est important d'être accompagné, c'est-à-dire de pouvoir rencontrer quelqu'un dans une démarche de discernement, quelqu'un qui écoute et chemine avec vous, sans décider à votre place.
Enfin, il existe dans tous les diocèses un Service Diocésain des Vocations (SDV) qui propose des rencontres entre personnes qui se posent la question de la vocation sacerdotale ou religieuse. Si vous ne connaissez pas, demandez à un prêtre de votre paroisse les coordonnées de ce service.
Bonne route !...